1 nov 1977

PCR (Chili) - Lettre ouverte au Parti Communiste de Chine

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Le Parti Communiste Révolutionnaire du Chili (PCR) a établi des relations politiques avec le Parti Communiste de Chine (PCC) il y a déjà treize ans, quand il n'était encore qu'un groupe marxiste­léniniste nommé «Spartacus».

La première rencontre entre ce groupe politique et le PCC eut lieu en 1964 entre les dirigeants de «Spartacus» et le camarade Mao Tse­Toung en personne, qui encouragea et appuya leurs projets de construire un authentique parti communiste, et donna pour cela de précieux conseils. 

Parmi ceux­ci «Ne pas copier mécaniquement les expériences de la Chine ou d'un autre pays ; lutter contre toute tendance suiviste et penser avec sa propre tête, en appliquant le marxisme-léninisme à la réalité concrète de notre pays».

Nous nous sommes toujours efforcés de rester fidèles à ces enseignements du camarade Mao, et cette Lettre ouverte en est une expression.

Au début de 1966, dans un Congrès Constitutif auquel assistèrent tous les partis marxiste­léninistes existant en Amérique Latine, Congrès qui eut comme noyau organisateur le groupe Spartacus, fut créé le Parti Communiste Révolutionnaire du Chili.

Le PCR a continué de maintenir et de développer des relations politiques avec le PCC, avec le Parti du Travail d'Albanie et avec le reste du mouvement marxiste­léniniste, dans la mesure où nous connaissions leur représentant dans chaque pays.

Ceux qui constituèrent le groupe «Spartacus» en 1963, et plus tard le PCR en 1966, avaient déjà entamé la lutte contre la ligne révisionniste imposée par Khrouchtchev au XXe Congrès du PCUS au sein du vieux parti «communiste» du Chili, plusieurs années avant le début de la polémique publique entre le PCC et les dirigeants soviétiques et leurs disciples. 

Le groupe Spartacus, pour sa part, établit des relations politiques avec le PCC, environ un an après sa naissance comme groupe indépendant du P"C" du Chili. Les relations politiques entre «Spartacus» d'abord, le PCR ensuite, et le Parti Communiste de Chine, naquirent d'une compréhension identique des principes du marxisme et de leur défense commune contre le révisionnisme contemporain.

Le Parti Communiste de Chine, en réponse à la ligne révisionniste de Khrouchtchev, élabora sous l'orientation et la direction personnelle du camarade Mao, ses «Propositions concernant la ligne générale du Mouvement Communiste International» (plus connue sous le nom de «Lettre en 25 points»), ainsi que les neuf commentaires répondant à la Lettre ouverte que le CC du PCUS envoya au PCC, avec lesquels nous étions totalement d'accord sur l'essentiel. Cette coïncidence de points de vue fut la base de nos relations comme parti.

D'autre part, dans les années 60, années au cours desquelles nous avons établi nos relations politiques ­ au plus haut de la lutte idéologique contre le révisionnisme contemporain, et ensuite, pendant la Révolution Culturelle Prolétarienne - la Chine appliquait de façon conséquente une politique internationale révolutionnaire contre les révisionnistes. 

C'était l'époque où l'on pouvait assister en Chine à de grands meetings de masses de soutien à la lutte anti­impérialiste des peuples du monde ; à de nombreuses représentations artistiques dans lesquelles se reflétaient ces luttes et où l'on trouvait la propagande en rapport avec ces luttes dans votre radio, revues et périodiques.

C'était l'époque où les publications chinoises reproduisaient les matériaux des partis ML sur leurs propres pays et dans lesquelles les marionnettes de l'impérialisme, les fascistes, les racistes et les réactionnaires comme Ne Win, Mobutu et autres, étaient dénoncés comme tels, et les traîtres au marxisme, comme Tito, démasqués.

Postérieurement, dans les années 70, coïncidant avec la « réhabilitation » de gens comme Teng Siao­Ping et d'autres condamnés par la Révolution Culturelle, s'est produit un profond changement dans la politique internationale de la Chine, ce qui a entraîné de nombreux désaccords et contradictions entre nos partis.

Puis, en avril 1974, Teng Siao­Ping fit aux Nations Unies sa fameuse intervention dans laquelle il exposa une ligne internationale absolument opposée à la ligne marxiste-léniniste, que le PCC et le camarade Mao, opposèrent à Khrouchtchev et ses disciples, et identique, en essence, à celle de ces derniers.

A notre première rencontre avec le PCC, à la suite de l'intervention de Teng Siao­Ping en août 1974, nous avons fait une critique sévère de sa ligne internationale opportuniste. Pour toute réponse, et sans répondre à nos arguments, on nous dit avec le plus grand cynisme, que « c'était la ligne internationale du Président Mao ».

Au début de 1975, et après avoir informé la Direction de notre Parti du refus du PCC de discuter du changement de sa ligne internationale, nous avons renouvelé avec fermeté notre critique envers la ligne internationale de Teng Siao­Ping; en particulier, nous avons montré que cette ligne aboutit à une politique réactionnaire, à partir de l'attitude des milieux officiels chinois face à la Junte fasciste chilienne. 

Ce fut le dernier contact entre nos deux partis.

A cette occasion, nous n'avons pas fait mention (comme cela a été dit faussement à quelques partis frères) des relations diplomatiques entre la Chine et les fascistes qui gouvernent au Chili.

Par contre, nous avons manifesté notre profond désaccord face à l'insensibilité et au manque de solidarité de ceux qui mènent la politique internationale chinoise, en accord avec la ligne internationale de Teng Siao­Ping, face à la tragédie qu'a vécue notre peuple, à partir du coup d'État fasciste, et qui a ému et indigné les plus larges secteurs populaires, démocratiques et progressistes du monde entier.

En effet, l'unique déclaration où l'on prend position, si l'on peut dire, sur ce qui est arrivé au Chili, est contenue dans les condoléances envoyées par l'ex­Premier Ministre Chou En­lai à la veuve de l'ex­Président Allende, où il exprime son « affliction et son indignation » pour sa mort, sans porter aucun jugement sur ses assassins et sans mentionner les dizaines de milliers de travailleurs qui ont été massacrés, torturés et emprisonnés par les militaires fascistes.

Les informations sur quelques aspects de la répression au Chili, ne sont parues qu'au courant du mois du coup d'État et ont été transcrites sans aucun commentaire ni appréciation.

Qui plus est, comme pour faire ressortir la décision de ne pas se prononcer sur les atrocités perpétrées par la junte fasciste, on a reproduit quelques condamnations de celle­ci, mais toujours faites par d'autres.

Ensuite, même les informations sur les actes de répression sont passées sous silence et les publications chinoises se bornent à enregistrer, de plus en plus tardivement, quelques effets de la crise économique qui affecte le Chili. 

Tout cela nous le signalons pour mettre en évidence le contraste avec ce qui est paru dans toute la presse mondiale quant à la dénonciation des atrocités du fascisme au Chili.

Et nous avons signalé, en outre, que les représentants de la Chine aux Nations Unies et dans les autres organismes internationaux, se sont retirés de la session sans voter quand ont été déposées les résolutions condamnant Pinochet et ses sbires. 

Nous avons montré comment cette attitude officielle chinoise avait été chaleureusement saluée par les fonctionnaires du régime fasciste chilien, comme le Sous­Secrétaire aux Affaires Etrangères, qui en janvier 1975, soutenait que : «la Chine Populaire appuie le Chili dans les rencontres mondiales », sans avoir été démenti ni en acte ni en parole.

A l'heure actuelle nous pouvons porter des accusations encore plus graves quant à vos relations avec le sanguinaire régime fasciste chilien : vous avez accordé des crédits à la junte ; l'Ambassadeur de Chine en personne s'est fait photographier en train de remettre des cadeaux au dictateur Pinochet et en août de cette année, il a fait des déclarations signalant que « les relations entre les deux pays se sont toujours situées à un niveau élevé » et que la Chine avait l'intention de les renforcer et de les élargir.

Enfin, ce même ambassadeur a couronné ses activités pro­fasciste à son départ du Chili à la mi­octobre, en déclarant qu'il partait avec « une très bonne impression du Chili et du Chef de l'Etat ».

N'est­ce pas insulter le peuple chilien que de faire l'éloge du boucher qui l'a soumis aux massacres, aux tortures et à la surexploitation? N'est­ce pas un sabotage ouvert du rôle révolutionnaire que la Chine a joué pour les peuples du monde?

Lors de notre dernière rencontre, au début de 1975, alors que la collaboration avec la Junte fasciste chilienne n'était pas aussi scandaleuse qu'elle le deviendra plus tard, nous avions déjà signalé le tort profond que causait la politique de ceux qui en Chine appliquaient la ligne de Teng Siao­Ping à la lutte antifasciste et anti-impérialiste de notre peuple.

Nous avions signalé le tort que cette politique causait à lafraternité révolutionnaire entre le peuple chilien et le peuple chinois, ainsi qu'au prestige de la révolution chinoise en Amérique latine et dans le reste du monde. 

Enfin, nous avions signalé les difficultés que cette politique opportuniste entraînait pour notre propre parti dans sa lutte pour mobiliser les masses populaires contre la dictature, pour dénoncer la politique traîtresse du révisionnisme et du social-impérialisme, qui a ouvert la voie au fascisme et qui, aujourd'hui, contribue à le maintenir au pouvoir.

Naturellement, les masses populaires chiliennes, connaissant nos anciennes relations politiques avec le PCC, nous demandent des explications sur votre attitude d'amitié et de collaboration avec ses bourreaux, attitude que nous ne pouvons expliquer d'un point de vue révolutionnaire et que nous ne sommes pas disposés à justifier, parce que profondément opposée à notre politique résolument antifasciste et aux principes mêmes de la politique internationale marxiste­léniniste.

Comme exemple du soutien que nous aurions souhaité de la Chine, nous avons signalé celui que nous recevions de la majorité des partis marxistes­léninistes et de l'Albanie socialiste, que ce soit à travers des publications, des meetings ou d'autres formes de solidarité en soutien à la résistance anti­fasciste, à la condamnation des crimes de la dictature, et pour démasquer les thèses révisionnistes, telles que la « voie pacifique » et autres, qui ont rendu possible l'instauration du fascisme au Chili et qui aujourd'hui entravent son renversement.

Enfin, nous avons demandé à discuter réellement de nos divergences concernant la ligne internationale de Teng Siao-Ping, puisque lors de la visite précédente, il n'avait été répondu à aucune de nos critiques.

Nous avons seulement eu droit à un discours dans lequel on nous a réaffirmé cette ligne opportuniste, nous privant du droit de donner nos points de vue et même de poser des questions sur ce que nous venions d'entendre, et on nous signala que « nous pourrions le faire lors de notre prochaine rencontre ».

Déjà à ce moment­là notre Parti se vit confronté à l'alternative de dénoncer publiquement et ouvertement la ligne et la politique internationale de Teng Siao­Ping et de son équipe, profondément opposées au marxisme­léninisme, à la pensée de Mao Tsé­toung, et particulièrement néfaste pour la lutte antifasciste et anti-impérialiste de notre peuple.

Les militants de notre Parti, nos alliés et de larges secteurs des masses, réclamaient avec de plus en plus d'insistance une prise de position à ce sujet. 

 Si nous ne l'avons pas fait alors, au début de 1975 à la suite de notre dernière rencontre avec le PCC, c'est parce que, précisément, à partir de cette année­là, on pouvait observer en Chine des faits encourageants en rapport avec le développement de la lutte de classes, qui nous firent entrevoir 

des espoirs sérieux de rectification.

En effet, au début de 1975, fut publié l'appel du camarade Mao à renforcer la dictature du prolétariat » et à lutter contre les survivances en Chine du droit bourgeois, ainsi que son avertissement du fait que, tant que celui­ci subsisterait, il serait plus facile pour des gens comme Lin Piao, de restaurer le système capitaliste, s'ils parvenaient au pouvoir ».

A partir de ces directives du camarade Mao et sous sa direction,  se développa de la fin 1975 à septembre 1976, date de sa mort, une large et constante mobilisation de masses de critique et de lutte contre ce que l'on appelle « le vent déviationniste de droite », impulsé par Teng Siao­Pingpour liquider les conquêtes de la Révolution Culturelle Prolétarienne.

 De plus, en avril 1976, à l'unanimité du CC du PCC à la demande du camarade Mao et des masses populaires, Teng Siao-Ping fut destitué de toutes ses fonctions à l'intérieur et hors du Parti, vu son rôle d'instigateur des incidents contre-révolutionnaires de la place Tien An­Men. 

Cette résolution, comme l'expriment vos publications, fut appuyée par des meetings auxquels participèrent « plusieurs centaines de millions de personnes ».

Il était donc pleinement justifié d'être optimistes et de concevoir l'espoir que la ligne internationale du camarade Mao serait rétablie, ligne qui était en vigueur au plus haut de la lutte idéologique contre le révisionnisme et pendant la Révolution Culturelle. 

Ces conditions favorables de la lutte en Chine, ainsi que la nécessité de redoubler d'efforts pour faire comprendre ce problème à l'ensemble du mouvement marxiste­léniniste, où quelques agents de Teng Siao­Ping se sont efforcés de semer la confusion, nous poussa à développer la lutte contre ce nouveau courant révisionniste, graduellement, avant d'en arriver à une critique publique et à une rupture.

C'est ce que nous avons fait à travers divers documents du PCR, à travers des prises de positions contenues dans des déclarations communes avec des partis frères, à travers nos interventions dans des meetings internationaux et des conversations bilatérales.

Finalement, les tragiques événements qui ont suivi la mort ducamarade Mao : l'emprisonnement de ceux qui se distinguèrent dans la Révolution Culturelle et combattirent à ses côtés les chefs de file du révisionnisme en Chiné ; la honteuse « réhabilitation » d'individus condamnés par la Révolution Culturelle et de certains, comme Teng Siao­ping, condamnés pour récidive ; la répression brutale contre des secteurs des masses et des cadres décidés à défendre les conquêtes de la Révolution Culturelle et autres acquis, ne laissent aucun doute qu'un coup d'Etat contre­révolutionnaire a été perpétré en Chine.

Dans ces conditions, nous considérons de notre devoir de dénoncer et de combattre publiquement ceux qui ont usurpé le pouvoir.

De cette manière nous répondons à l'appel lancé par le camarade Mao en 1965, quand il déclara : « Si les révisionnistes parvenaient à usurper la direction en Chine, les marxistes­léninistes de tous les pays devraient les dénoncer et les combattre avec fermeté, aider la classe ouvrière et les masses populaires chinoises à s'opposer au révisionnisme ».

En particulier, en ce qui concerne la politique et la ligne internationale du mouvement marxiste­léniniste nous avons le droit et le devoir de nous prononcer.

Aucun parti, quelle qu'ait été son importance pour le mouvement révolutionnaire, ne peut prétendre imposer sa ligne internationale aux autres partis, ni encore moins changer une ligne marxiste­léniniste pour une ligne révisionniste et prétendre que tous le suivent dans ce virage opportuniste.

Des problèmes tels que : définir l'ennemi principal des peuples du monde ; caractériser le front unique qu'il faut lui opposer ; établir la conduite à suivre face au danger de guerre ; ou les critères concernant l'unité des marxistes­léninistes et le rôle de l'avant­garde, concernent tout le mouvement communiste international.

Dans la « Lettre en 25 points », rédigée sous l'orientation du camarade Mao, on peut lire : « Si l'on reconnaît que dans les relations entre partis frères, il n'y a pas de « supérieurs » ni de « subalternes », il n'est pas permis de présenter le programme, les résolutions et la ligne de son parti comme le « programme commun » du mouvement communiste international pour les imposer ensuite aux autres partis frères ».

En ce qui concerne notre Parti, les pressions exercées par l'équipe opportuniste qui provisoirement contrôle le PCC, telles que : refus de discuter et même de recevoir les partis qui ne partagent pas ses points de vue ; calomnies contre eux ; efforts pour les diviser et les supplanter en promouvant des groupes opportunistes, etc..., ne nous feront pas modifier nos points de vue et ne nous empêcheront pas de dénoncer une ligne internationale que nous considérons réactionnaire.

Elles ne nous empêcheront pas non plus ­ alors que nous jugeons le moment opportun et quelles qu'en soient les conséquences – de démasquer la nature réactionnaire et anti­marxiste de ceux qui s'efforcent d'imposer cette ligne et de la prendre comme orientation pour leurs actions.

En quoi consiste la ligne internationale révisionniste de Teng Siao­ping et de ses complices, qui ont essayé frauduleusement de la faire passer comme la « ligne internationale du Président Mao » ?

Elle n'est rien d'autre que la réédition ­ presque point par point ­de la ligne révisionniste internationale de Khrouchtchev et de ses successeurs.

Ligne impulsée par eux pour empêcher que les peuples se dressent contre le colonialisme et le néo­colonialisme et créer ainsi les conditions pour remplacer l'impérialisme traditionnel, comme exploiteurs et oppresseurs de ces peuples.

C'est la ligne que l'URSS a appliquée, dans le but de favoriser sa transformation en une superpuissance social-impérialiste et pour disputer l'hégémonie mondiale à l'impérialisme américain.

Cette ligne fut combattue avec force par le camarade Mao, le camarade Enver et d'autres marxistes­léninistes chinois, albanais et d'autres pays, en particulier au cours de la lutte contre le révisionnisme contemporain.

En ce qui concerne la Chine, les documents que nous avons mentionnés au début de cette Lettre ouverte : la « Lettre en 25 points » et les neuf commentaires de la Lettre ouverte du CC du PCUS au PCC rédigés sous la direction de Mao Tsé­toung ­ sont destinés à dénoncer cette politique internationale réactionnaire de Khrouchtchev et de ses successeurs.

Ces documents représentent la « ligne internationale de Mao Tsé­toung », de même que les concepts contenus dans son oeuvre bien connue et non les falsifications par lesquelles Teng Siao­Ping et sa clique prétendent la supplanter. Teng Siao­ping, par contre, comme nous l'avons signalé, synthétise ses points de vue anti­marxistes dans son intervention aux Nations Unies prononcée en avril 1974 et dans quelques autres écrits.

Il commence par y nier l'oppression politique coloniale et néo-coloniale, comme avait fait Khrouchtchev avant lui et en des termes identiques.

Il dit : « Les nombreux pays en voie de développement ont été pendant longtemps victimes de l'oppression et de l'exploitation du colonialisme et de l'impérialisme. Ils ont conquis leur indépendance politique ; cependant, ils se trouvent confrontés, sans exception, à la tâche historique de liquider les forces résiduelles du colonialisme, de développer l'économie nationale et de consolider l'indépendance nationale ».

Dans un autre point il dit :« D'après nous, il est important, en premier lieu pour les pays du tiers monde de sauvegarder l'indépendance politique s'ils veulent développer leur économie. 

En accédant à l'indépendance politique le peuple d'un pays n'a fait qu'un premier pas, il doit encore la consolider. Car à l'intérieur du pays subsistent les forces résiduelles du colonialisme, en même temps qu'existe le danger de subversion et d'agression de la part de l'impérialisme et de l'hégémonisme.

La consolidation de l'indépendance politique implique un processus de lutte répétée. En dernière analyse, l'indépendance politique et l'indépendance économique sont inséparables. Sans indépendance politique, on ne peut pas parler d'indépendance économique ; et sans indépendance économique, l'indépendance d'un pays n'est ni complète ni solide ».

Pour ce fidèle disciple de Liou Shao­chi et de Khrouchtchev, donc, les pays que l'on appelle « en voie de développement » (en masquant la dépendance politique qui empêche ou déforme leur développement), « ont été » dans le passé victimes de l'oppression. 

Actuellement, ils « ont conquis l'indépendance politique » et il leur faut seulement en finir avec les formes « résiduelles » du colonialisme.

Pour lui, il s'agit seulement de « sauvegarder » et de « consolider » cette indépendance, qu'il donne pour conquise, contre les forces « résiduelles » du colonialisme ou contre le « danger » de subversions ou d'agressions impérialistes.

L'indépendance économique, pour sa part, il faut l'obtenir pour que l'indépendance politique déjà conquise soit « complète » et « solide ».

Que nous dit, par contre, le camarade Mao et ceux qui avec lui rédigèrent le commentaire critique à la Lettre ouverte du CC du PCUS, appelé « Des défenseurs du néo­colonialisme »? Il y est dit : « Tout un groupe de pays y a proclamé son indépendance. Mais nombre d'entre eux ne se sont pas entièrement débarrassés du contrôle et de l'asservissement impérialistes et colonialistes, ils sont toujours soumis au pillage et à l'agression impérialistes et demeurent des arènes de combat où se mesurent colonialistes et néo­colonialistes. 

Dans certains de ces pays, les vieux colonialistes se sont métamorphosés en néo­colonialistes et maintiennent leur domination coloniale par l'intermédiaire des agents qu'ils ont formés ».

Et plus loin : « Les faits sont clairs : après la Seconde Guerre Mondiale, l'impérialisme n'a en aucun cas renoncé au colonialisme. Il a tout au plus adopté une forme nouvelle, celle du néocolonialisme. 

Une des caractéristiques importantes du néo­colonialisme est comme suit : l'impérialisme a été forcé de modifier sa domination coloniale directe ancienne manière et a adopté une forme nouvelle par laquelle il exerce sa domination et son exploitation coloniales par l'intermédiaire d'agents qu'il a choisis et formés.

Par l'organisation de blocs militaires, la création de bases militaires et l'établissement de « fédérations » et de « communautés », les impérialistes, qui ont les Etats­Unis pour chef de file, nourrissent des régimes fantoches et placent sous leur contrôle ou leur asservissement les pays colonisés et les pays qui ont déjà proclamé leur indépendance...

Lorsqu'ils se trouvent dans l'incapacité de maintenir leur domination par les moyens « pacifiques », il montent des coups d'Etat militaires, pratiquent la subversion ou recourent même à l'intervention directe armée et à l'agression ». 

« Ce colonialisme de type nouveau ­ conclut­il ­ est plus sournois et plus sinistre ».

Voici une réponse en accord avec les véritables idées de Mao Tsé­ Toung sur la prétendue « indépendance politique » atteinte par les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, selon les thèses révisionnistes de Teng Siao­ping.

Dans une autre partie de son intervention aux Nations Unies, Teng Siao­ping indique : « Les nombreux pays et peuples du Tiers Monde, étant donné qu'ils ont su conquérir l'indépendance politique par une lutte de longue haleine, pourront sans aucun doute, sur cette base, resserrer leurs rangs, s'unir avec les pays victimes des vexations des superpuissances et avec tous les peuples du monde, y compris les peuples américain et soviétique, en vue d'obtenir, par une lutte soutenue, un changement radical dans les relations économiques internationales basées sur l'inégalité, le pillage et l'exploitation, et de créer les conditions indispensables pour développer en toute indépendance l'économie nationale ».

Pour ce fidèle disciple de Khrouchtchev, donc, il ne s'agit pas de combattre pour conquérir une véritable indépendance politique en rompant les chines du colonialisme et du néo­colonialisme. 

Il s'agit seulement d'améliorer « les relations économiques internationales basées sur l'inégalité » et de cette façon, de pouvoir « développer en toute indépendance l'économie nationale ».

Une affirmation de cette espèce, revient à dire aux ouvriers et couches populaires sous le joug du capitalisme : « vous êtes « libres » dans la société capitaliste et pour résoudre vos problèmes, il suffit que vous demandiez de meilleurs salaires à vos patrons ».

Évidemment, l'affirmation de Teng Siao­ping citée ci­dessus, n'est pas adressée aux peuples du monde opprimés politiquement et économiquement par le colonialisme et le néocolonialisme, mais vise à aiguiser quelques contradictions entre les laquais des superpuissances et leurs maîtres, pour se gagner quelques alliés  parmi eux et construire sa propre hégémonie.

Que nous dit, au sujet de ce système « original » de Teng Siao­-Ping pour « affronter » l'impérialisme, le commentaire déjà cité « Des défenseurs du néocolonialisme »? 

Il y est dit :

« La direction du PCUS a aussi créé la « théorie » du passage du mouvement de libération nationale à une « phase nouvelle » axée, selon elle, sur les tâches économiques.

Leur argumentation, c'est que « auparavant, la lutte était menée essentiellement dans le domaine politique », alors que, aujourd'hui le problème économique est devenu la « tâche centrale » et « le maillon fondamental du développement ultérieur de la révolution »
(p. 6).

Comme nous le voyons, sur cet aspect également ce n'est pas Mao Tsé­toung qui a inspiré Teng Siao­-Ping mais, comme c'est habituel chez lui, ses maîtres soviétiques en opportunisme et révisionnisme.

Le commentaire poursuit en critiquant ces conceptions :

« En effet, le mouvement de libération nationale est entré dans une phase nouvelle. Mais ce n'est en aucun cas la « phase nouvelle »: axée sur les tâches économiques, comme l'affirme la direction du PCUS.

Dans cette phase nouvelle, les peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine connaissent un éveil sans précédent, ont un mouvement révolutionnaire plus impétueux que jamais et exigent impérieusement la liquidation totale des forces de l'impérialisme et de ses laquais dans leurs pays, afin de conquérir l'indépendance complète, tant politique qu'économique.

La tâche première et la plus urgente de ces pays demeure le développement à donner à la lutte contre l'impérialisme, le colonialisme, le néo­colonialisme et leurs laquais. Cette lutte se poursuit toujours avec acharnement dans les domaines politiques, économiques, militaires, culturels, idéologiques et tous les autres domaines.

Et les luttes livrées dans tous ces domaines trouvent toujours leur expression concentrée dans la lutte politique qui, bien souvent, lorsque les impérialistes recourent à la répression armée directe ou indirecte, se développe inéluctablement en lutte armée. Pour les pays nouvellement indépendants, le développement d'une économie nationale indépendante est chose importante. Cependant, cette tâche ne peut en aucune façon être séparée de la lutte contre l'impérialisme, le colonialisme, le néo­colonialisme et leurs laquais ».

Et le commentaire « Des défenseurs du néo­colonialisme » conclut :

« A en croire cette « théorie » des dirigeants du PCUS (et de leur disciple Teng Siao­ping, conviendrait­il d'ajouter), puisque le colonialisme est prêt de disparaître et que le développement économique est devenu la tâche centrale du mouvement de libération nationale, il est évident que lutter contre l'impérialisme, le colonialisme, le néo­colonialisme et leur laquais ne s'impose plus.

Et ne s'ensuit­il pas que l'on peut tout aussi bien se débarrasser du mouvement de libération nationale? ».

Teng Siao-­ping ­ fidèle perroquet des théories anti­marxistes de Khrouchtchev et de ses successeurs ­ doit répondre à cette question.

Les efforts de Teng Siao­-ping pour abolir la tâche du mouvement de libération nationale ne se limitent pas, cependant, à l'économisme qu'il propose comme procédé pour affronter le colonialisme et le néocolonialisme.

Ces affirmations économistes, qu'il a utilisées en Chine comme prétexte pour s'opposer à la dictature du prolétariat, proviennent de la conception même, également économiste, qu'il utilise pour présenter la nature du néo­colonialisme.

Teng Siao­ping conçoit-­il le néo­colonialisme comme « la forme la plus sinistre et la plus sournoise du colonialisme », comme une forme de domination politique de l'impérialisme, « par l'intermédiaire d'agents qu'il a choisis et formés », du genre de Pinochet au Chili? En aucune manière.

Dans son intervention à l'ONU, il affirmait :

« L'impérialisme et spécialement les deux superpuissances recourent à des procédés néo­colonialistes, poursuivent avec un zèle redoublé l'exploitation et la spoliation des pays en voie de développement. Elles y ont exporté des capitaux et créé ce qu'on appelle un « Etat dans l'Etat » par l'intermédiaire d'organisations monopolistes internationales comme les « sociétés multinationales », dans le but de perpétrer le pillage économique et l'ingérence politique ».

Pour Teng Siao­-ping, donc, le néo­colonialisme n'est pas une forme « sinistre et sournoise » du colonialisme, de la domination politique et économique de l'impérialisme, mais de simples « procédés » d'exploitation et de spoliation ainsi qu'un simple système « d'ingérence » politique. Il ne s'agit pas pour lui d'une forme de domination étatique exercée par l'impérialisme ou le social­impérialisme par l'intermédiaire de ses agents (par exemple, les militaires fascistes dans presque toute l'Amérique latine et la bureaucratie pseudo­socialiste en Europe orientale), mais, une espèce d' « Etat dans l'Etat », fruit de l'exportation de capitaux  des « sociétés multinationales ».

Par conséquent, le véritable Etat, indépendant politiquement (selon Teng Siao­-ping), peut se libérer de tels « procédés » néo­colonialistes en prenant des mesures économiques contre les « multinationales » et élimine ainsi leur « ingérence politique » et leur « pillage économique ».

L'essence du raisonnement de Teng Siao-­ping, en opposition au mouvement de libération nationale, dérive de son désir de détacher les secteurs bourgeois laquais des superpuissances, de leurs maîtres impérialistes, pour s'allier avec eux et développer sa propre zone d'influence. 

Et tout cela, en s'opposant à ce que le peuple expulse les impérialistes et renverse leurs laquais, sur la base d'un authentique mouvement révolutionnaire de libération nationale dans une perspective socialiste.

Il ne faut pas oublier comme l'avait déjà signalé le camarade Mao à la VIIIe Session Plénière du VIIIe CC en 1959, en faisait allusion aux opportunistes comme Teng Siao­-ping, qu'ils n'ont jamais été des révolutionnaires prolétariens, mais simplement des démocrates bourgeois ou des démocrates petits­bourgeois passés dans les rangs des révolutionnaires prolétariens. Ils n'ont jamais été des marxistes­léninistes mais des compagnons de route du Parti.

Plus tard, faisant allusion au même problème, pendant la lutte contre le « vent déviationniste de droite » impulsé par Teng Siao­-ping contre la Révolution Culturelle, le camarade Mao indiqua peu avant sa mort:

« Après la révolution démocratique, les ouvriers, les paysans pauvres et moyens­pauvres ne se sont pas arrêtés ; ils veulent continuer la révolution. Mais il y a des membres du Parti qui ne veulent pas aller plus loin, quelques uns d'entre eux ont même fait marche arrière et s'opposent à la révolution. Pourquoi cela? Étant devenus de grands dignitaires, ils veulent protéger les intérêts de leur caste. »

Si leurs projets pour la Chine sont bien de faire revenir la révolution à son étape bourgeoise et de s'opposer au socialisme, peut­on s'étonner qu'ils désirent s'entendre avec les forces bourgeoises de ce qu'ils appellent « tiers monde » ou « second monde » et qu'ils s'opposent à la libération nationale authentique sous direction prolétarienne et dans une perspective socialiste? Leur politique internationale n'est que la projection de leurs « intérêts de caste », que le camarade Mao Tsé­-toung a dénoncés et combattus, à l'échelle internationale.

L'une des plus grandes mystifications inventées par Teng Siao-ping dans le but de s'opposer au mouvement révolutionnaire de libération nationale et pour s'unir à la bourgeoisie des pays soumis au colonialisme et au néo­colonialisme (y compris les secteurs de la bourgeoisie laquais des superpuissances), c'est sa tentative de présenter les « pays du tiers monde » comme la  force motrice de l'histoire.

Les marxistes, et parmi eux le camarade Mao ont souvent parlé des « nations » opprimées, or ce terme désigne les habitants d'un pays unis par une même origine, avec une langue et des traditions communes, c'est­à­dire, fondamentalement, le peuple d'un pays.

Le concept de pays, par contre, fait seulement référence aux limites géographiques et territoriales dans lesquelles se situe en général une nation. Pour la bourgeoisie, les représentants de ceux qui vivent dans un pays sont ses secteurs dominants qui contrôlent l'appareil d'Etat et en particulier le gouvernement d'un pays.

Pour les marxistes-­léninistes, le représentant authentique de ceux qui habitent un pays, c'est le peuple, dont la véritable expression est le prolétariat et son parti d'avant­garde, le parti marxiste­léniniste.

Les marxistes se sont toujours référés aux peuples comme la force motrice de l'histoire, tant à l'époque de l'esclavage qu'à celle de la féodalité et celle du capitalisme, considérant que dans ce dernier mode de production basé sur l'exploitation de l'homme par l'homme, le prolétariat est l'authentique représentant des intérêts populaires. Teng Siao­-ping, par contre, nous régale de la nouveauté suivante: les pays du « tiers monde » sont la force motrice de l'histoire.

Et il ne s'agit pas d'une erreur de traduction dûe à la complexité de la langue chinoise. 

Lui et ceux qui le secondent ou ceux qui ont inspiré ses conceptions opportunistes ont choisi avec soin cette dénomination du « pays ». 

En parlant de « pays », ils se sont ménagés une marge d'ambiguïté qui leur était nécessaire pour faire croire que le sort des peuples de ces pays les intéresse mais pour en fait s'entendre avec leurs gouvernements, avec leurs secteurs bourgeois dominants.

C'est ainsi que Teng Siao­ping affirme dans son intervention à l'ONU que : les pays en « voie de développement » constituent « la force motrice révolutionnaire qui fait avancer la roue de l'histoire universelle, ainsi que la force principale dans la lutte contre le colonialisme, l'impérialisme et en particulier contre les superpuissances ».

Aux Nations Unies, lieu choisi par Teng Siao­ping pour son discours révisionniste, les pays se trouvent « représentés » par leurs gouvernements, opposés en général à leurs peuples et au service, à quelques rares exceptions près, de l'une ou l'autre  superpuissance.

C'est, sans aucun doute possible, à ces gouvernements que se réfère Teng Siao­ping, quand il parle des « pays » et en aucune manière à leurs peuples.

Ce qui nous fait dire que pour Teng, les « pays » ce sont leurs gouvernements, découle de tout le contexte de son intervention à l'ONU, des nombreux discours postérieurs que l'on connaît, ainsi que de la propagande des publications chinoises, inspirées par ses idées.

Dans cette intervention à l'ONU, par exemple, il donne comme preuves de la lutte anti­impérialiste des pays du « tiers monde »:

« La 10e Conférence au sommet des pays africains, la 4e Conférence au sommet des pays non­alignés, la Conférence au sommet des pays arabes, ainsi que la Conférence au sommet des pays islamiques ».

Évidemment, ceux qui participèrent à toutes ces conférences « au sommet », furent les gouvernements, les secteurs bourgeois et, souvent, les secteurs semi­féodaux dominants dans ces pays et non leurs peuples.

Plus loin dans son intervention, Teng Siao-­ping lui­même fait la différence avec ce qui représente véritablement une lutte des peuples, quand il dit :

« Les peuples du Mozambique, d'Angola, du Zimbabwe, de Namibie et d'Azanie développent avec vigueur la lutte armée et le mouvement de masses contre la domination coloniale portugaise et le racisme blanc en Afrique du Sud et en Rhodésie du Sud ».

Dans un autre passage de son intervention, il dit :

« Nous pensons que les relations tant politiques qu'économiques entre Etats doivent reposer sur les cinq principes suivants : respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, non agression mutuelle, non ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, égalité et avantages réciproques, et coexistence pacifique ».

Et il ajoute immédiatement pour illustrer ce qu'il a dit auparavant et pour montrer comment, pour lui, « pays » est synonyme d'« Etat » :

« Nous nous opposons à ce qu'un pays, quel qu'il soit, contrevienne à ces principes, établisse son hégémonie et se crée des sphères d'influence dans une région quelconque ».

Dans une autre occasion, en recevant le Chancelier Helmut Schmidt d'Allemagne occidentale, Teng Siao­-ping s'exprime ainsi :

« Le Chancelier Schmidt est venu dans notre pays pour le 3e anniversaire de l'établissement de relations diplomatiques entre nos pays ».

Sans aucun doute, de telles relations « entre pays » sont des relations avec le gouvernement réactionnaire d'Allemagne occidentale et non avec son peuple.

Les articles des publications chinoises destinés à seconder la ligne de Teng Siao­ping, ne laissent aucun doute que l'on considère comme synonyme « pays » et « Etat ». Ainsi, par exemple, dans Pékin Information n° 44 de novembre 1974, on lit :

« Les superpuissances ne sont plus en mesure de contrôler les Nations Unies. Les pays du tiers monde constituent la majorité écrasante à l'ONU, changeant ainsi la composition de cette organisation internationale ».

« Pays », donc, pour Teng Siao­ping et sa clique, ce sont : Pinochet, Banzer, Videla et autres militaires fascistes d'Amérique latine qui envoient des représentants de leurs gouvernements aux Nations Unies.

Dans Pékin Information n° 43 d'octobre 1977, on lit :

« Le débat en général (on se réfère à l'ONU) s'est converti, de fait, en une mise à nu et une critique des deux superpuissances de la part des pays du tiers monde ». 

Dans un autre article, il y est dit :

« La Chine a établi des relations de coopération économique et technique avec plus de cinquante pays et leur a accordé une aide à la mesure de ses capacités ». 

Assurément, la part de « l'aide » et de « la coopération » attribuées au gouvernement de Pinochet, n'ont rien à voir avec les intérêts du peuple chilien.

Mais il y a plus. Non seulement Teng Siao­-ping considère que les « pays » de ce qu'il appelle « tiers monde », c'est­à­dire leurs gouvernements, constituent la « force motrice révolutionnaire qui fait avancer la roue de l'histoire », mais encore il pense que l'avant­garde des peuples dans la lutte pour leur libération ce sont ces gouvernement constitués par les classes dominantes qui exploitent le peuple, souvent fascistes et laquais de l'une ou l'autre superpuissance, et non le prolétariat et ses partis marxistes­léninistes.

En effet, dans ce même discours de réception à Helmut Schmidt, il est dit:

« L'unité et la lutte des pays du tiers monde ont porté à un niveau supérieur la lutte des peuples du monde contre le colonialisme, l'impérialisme et l'hégémonisme ». Khrouchtchev luimême n'a pas osé formuler une aussi grosse énormité anti­marxiste! Dans cette phrase pour annales de l'histoire... du révisionnisme, il fait une distinction claire entre « pays » et « peuples », mais c'est pour mettre ces derniers sous l'« hégémonie » de leurs gouvernements, et présente cela comme un passage à « une phase supérieure » dans la lutte contre « le colonialisme, l'impérialisme et l'hégémonisme ».

Nous apprenons ainsi que Pinochet, le dictateur imposé par le sang et par le feu par l'impérialisme yankee et fidèle serviteur de cette superpuissance, a porté à « une phase supérieure » la lutte du peuple chilien « contre le colonialisme, l'impérialisme et l'hégémonisme ».

En vérité, le camarade Mao avait raison quand il disait à propos de Teng Siao­ping :

« Il ne fait pas de distinction entre impérialisme et marxisme ».

Le camarade Mao, par contre, formule la thèse exactement opposée à celle de Teng Siao­ping, quand il dit : « Un pays faible est en mesure de vaincre un pays fort, et un petit pays, de vaincre un grand pays. Le peuple d'un petit pays triomphera à coup sûr de l'agression d'un grand pays, s'il ose se dresser dans la lutte, recourir aux armes et prendre en mains le destin de son pays ». Dans ses appels, Mao Tsé­toung s'adresse toujours aux peuples du monde, qu'il considère comme la force motrice de l'histoire.

 En 1958, il indiquait :

« Si les groupes du capital monopoliste des USA s'obstinent dans leur politique d'agression et de guerre, arrivera inévitablement le jour où ils seront pendus par les peuples du monde. Les complices des USA doivent s'attendre au même sort ».

En 1964, il déclare en appui au peuple du Congo :

« Peuples du monde entier, unissez­vous pour expulser les agresseurs américains et tous leurs laquais! Peuples du monde, prenez courage, osez lutter, défiez les difficultés et avancez par vagues. 

Ainsi le monde entier appartiendra aux peuples. Les monstres de tout acabit seront liquidés ».

A propos de l'agression yankee contre Saint­Domingue, le camarade Mao indique :

« L'intervention armée des Etats­Unis en République Dominicaine a provoqué une nouvelle vague anti­yankee parmi les peuples d'Amérique latine et du monde entier... Les peuples du camp socialiste doivent s'unir. Les peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine doivent s'unir... S'unir et former le plus large front unique pour lutter contre la politique d'agression et de guerre de l'impérialisme américain et défendre la paix mondiale. 

Le mot d'ordre pour la formation de ce front est : union avec toutes les forces populaires et patriotiques pour expulser l'impérialisme après une lutte dure et prolongée ».

Dans le même style sont ses déclarations contre la discrimination raciale aux Etats­Unis (1963) ; contre l'agression américaine au Vietnam du Sud (1963) ; de soutien au peuple panaméen (1964) ; de soutien aux noirs américains (1968).

En 1969, il soutient :

« L'impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier... Les révisionnistes aussi sont des tigres en papier. .. Les révisionnistes soviétiques et les impérialistes américains sont à la croisée des chemins et ayant commis de nombreux crimes, les peuples du monde ne peuvent les laisser impunis. Les peuples de tous les pays du monde se sont dressés, une nouvelle époque d'opposition à l'impérialisme américain et au social­impérialisme révisionniste soviétique a commencé ».

La « Lettre en 25 points », pour sa part, dit :

« Les impérialistes poursuivent une politique d'agression et de guerre dans le monde, mais le résultat n'en peut être que le contraire de ce qu'ils attendent, il ne peut que hâter la prise de conscience des peuples dans le monde et impulser la révolution.

Ainsi, les impérialistes américains se sont mis en opposition avec les peuples du monde entier et se trouvent encerclés par eux.

Il est nécessaire et possible pour le prolétariat mondial d'unir toutes les forces susceptibles d'être unies de mettre à profit les contradictions internes de l'ennemi et de créer le front unique le plus large contre l'impérialisme et ses laquais. S'en remettre, pour le sort des peuples du monde et celui de l'humanité, à l'unité et à la lutte du prolétariat mondial, à l'unité et à la lutte des peuples du monde, voilà la voie réaliste et juste. »

Un peu plus loin, jugeant par avance la ligne révisionniste de Teng Siao­ping, le document dit :

« L'attitude que l'on adopte envers la lutte révolutionnaire des peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine est un important critère qui permet de distinguer ceux qui veulent faire la révolution et ceux qui ne le veulent pas ».

En ce qui concerne la voie que doit suivre pour se libérer tout pays colonisé ou soumis au néo­colonialisme, il existe de nombreux écrits du camarade Mao qui contredisent totalement les affirmations antimarxistes de Teng Siao­ping.

La libération nationale est le fruit d'une révolution dans le pays soumis, révolution destinée à renverser les forces ­ féodales ou bourgeoises ­­ qui servent de support à la domination impérialiste et qui, en elles­mêmes, en leur qualité de grands exploiteurs du peuple, constituent aussi une cible de la révolution démocratique populaire et anti­impérialiste.

La libération nationale implique, également, la décision d'affronter à travers une guerre populaire de libération, les tentatives de l'impérialisme pour maintenir sa domination par la force des armes. Cette lutte de libération ne peut atteindre ses objectifs, actuellement, sous la direction de la bourgeoisie, même s'il s'agit de ses secteurs anti­impérialistes.

Mais encore moins, il ne peut les atteindre sous la conduite des secteurs pro­impérialistes, collaborateurs ou laquais de l'impérialisme, que nous trouvons dans les gouvernements d'une grande partie des pays dits du « tiers monde », secteurs qui pour Teng Siao­-ping, constituent la « force motrice de l'histoire ».

La Révolution Démocratique Populaire qui rend possible la libération nationale authentique ne peut conduire à une indépendance sous la domination de la bourgeoisie, car la faiblesse de la bourgeoisie dans les pays colonisés ou soumis au néo­colonialisme la conduit inévitablement à se lier et à se soumettre à l'impérialisme et, de nos jours, à l'une ou l'autre superpuissance.

Déjà dans les années 1939­-1940, dans ses oeuvres intitulées : La révolution chinoise et le Parti Communiste de Chine et De la Démocratie Nouvelle, le camarade Mao développe largement ces points de vue sur la Révolution Démocratique Populaire.

Il y est dit :

« Etant donné que les principaux ennemis de la révolution chinoise dans l'étape actuelle sont l'impérialisme et la classe des propriétaires fonciers féodaux, quelles sont les tâches de la révolution à cette étape?

Indiscutablement les tâches principales consistent à porter des coups à ces deux ennemis, c'est­à­dire, à faire une révolution nationale pour en finir avec l'oppression étrangère de l'impérialisme et une révolution démocratique pour en terminer avec l'oppression intérieure des propriétaires fonciers féodaux ; de ces tâches, la tâche primordiale c'est la révolution nationale pour renverser l'impérialisme ».

Et il ajoute :

« Les deux grandes tâches de la révolution chinoise sont liées entre elles. Sans renverser la domination de l'impérialisme il est impossible d'en finir avec celle de la classe des propriétaires fonciers féodaux puisque c'est l'impérialisme qui la soutient. Et vice­versa, on ne pourra former de puissants détachements révolutionnaires pour mettre fin à la domination impérialiste sans aider les paysans à mettre fin à la domination féodale, parce que c'est la principale base sociale de la domination impérialiste en Chine, et la paysannerie, le contingent principal de la révolution chinoise ».

Par rapport à la nécessité de la direction prolétarienne dans la révolution, à n'importe quelle étape, le camarade Mao a dit :

« A cette époque, toute révolution qui, dans une colonie ou semi-colonie, est dirigée contre l'impérialisme, c'est­à­dire contre la bourgeoisie internationale ou le capitalisme international, ne relève plus désormais de la vieille catégorie, celle de la révolution démocratique bourgeoise mondiale, mais de la nouvelle catégorie ; elle ne fait plus partie de l'ancienne révolution mondiale bourgeoise ou capitaliste, mais de la nouvelle révolution mondiale, la révolution mondiale socialiste prolétarienne...

Elle n'est déjà plus une révolution de type ancien, dirigée par la bourgeoisie et se proposant d'établir une société capitaliste et un Etat de dictature bourgeoise, mais une révolution de type nouveau, dirigée par le prolétariat et se proposant d'établir, à cette première étape, une société de démocratie nouvelle et un Etat de dictature conjointe de toutes les classes révolutionnaires.»

Et il ajoute : « Une telle révolution s'attaque aux fondements mêmes de l'impérialisme, c'est pourquoi ce dernier ne l'admet pas, mais la combat. En revanche, elle est approuvée par le socialisme et reçoit l'aide de l'Etat socialiste et du prolétariat international socialiste».

A un autre endroit, dans son oeuvre Sur la dictature démocratique populaire, il dit :

«La dictature démocratique populaire a besoin de la direction de la classe ouvrière, parce que la classe ouvrière est la classe la plus perspicace, la plus désintéressée et la plus conséquemment révolutionnaire. Toute l'histoire de la révolution prouve que, sans la direction de la classe ouvrière, la révolution échoue, et que, sous sa direction, la révolution triomphe.»

Plus récemment, en 1964, dans la Lettre en 25 points, rédigée sous sa direction, il reproche aux révisionnistes soviétiques le fait de prétendre (à l'égal de Teng Siao­-Ping) que :

« la contradiction entre les nations opprimées et l'impérialisme peut se résoudre sans une révolution des nations opprimées ».

Dans un autre point du document, il est dit :

« A mesure que s'aggravent les contradictions sociales à l'intérieure du pays et que s'intensifie la lutte de classes sur le plan international, la bourgeoisie, et surtout la grande bourgeoisie, s'appuie de plus en plus sur l'impérialisme et poursuit une politique anti­populaire, anti­communiste et contre­révolutionnaire. Là, le parti du prolétariat doit combattre fermement cette politique réactionnaire. »

Et plus loin :

« Dans la lutte révolutionnaire, il soutient le nationalisme progressiste et s'oppose au nationalisme réactionnaire. Il doit, dans tous les cas, tracer une ligne de démarcation bien nette entre lui­même et le nationalisme bourgeois et ne doit jamais devenir prisonnier de ce dernier. »

Insistant ensuite sur la nécessité de l'hégémonie prolétarienne, il ajoute :

« Si dans la révolution le prolétariat se met à la remorque des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie, il lui sera impossible de remporter une victoire véritable et complète dans la révolution nationale et démocratique, et même si une certaine victoire est obtenue, il lui sera impossible de la consolider. »

Pour sa part, la brochure Des défenseurs du néo­colonialisme soutient :

« Une autre idée fréquemment propagée par les dirigeants du PCUS, c'est qu'un pays peut édifier le socialisme, quelle que soit la direction dont il dispose, même s'il s'agit d'un nationaliste réactionnaire comme Nehru. Ceci est bien plus éloigné encore de l'idée de la direction prolétarienne.»

Teng Siao­-Ping, par contre, donne pour déjà conquise l'indépendance politique des pays qu'il inclut dans son « tiers monde ». Il nie, par là­même, la nécessité de faire dans chaque pays une révolution qui conduise à se libérer du colonialisme ou du néo-colonialisme, sous direction prolétarienne.

Pour lui, il ne reste qu'à éliminer les « résidus d'ingérence de l'impérialisme, sur la base de mesures tendant à consolider l'indépendance économique. La « force motrice » de ce processus pour Tenu Siao­-Ping serait les gouvernements bourgeois ou semi­féodaux de son « tiers-monde », parmi lesquels on compte les fascistes, les réactionnaires et laquais de l'impérialisme.

Ce que veulent, en réalité, Teng Siao­-Ping et sa clique, c'est freiner l'authentique mouvement de libération nationale révolutionnaire, dans la perspective socialiste, pour trouver, dans le plus pur style nationaliste bourgeois, des alliés également bourgeois (et même semi­f-éodaux) pour leur caste révisionniste, qui veut prendre le contrôle de la Chine, y restaurer le capitalisme et la transformer en une nouvelle superpuissance.

Dans leurs efforts pour établir leur zone d'influence et d'hégémonie dans le monde, ils veulent seulement, dans les pays soumis au social­impérialisme ou à l'impérialisme américain, détacher les secteurs bourgeois soumis à l'une ou l'autre superpuissance de leurs maîtres pour s'offrir à eux en allié à la place des deux superpuissances.

Pour cela, ils les incitent à élever quelques revendications économiques. L'ennemi et l'obstacle principal à cette stratégie, plus que les superpuissances rivales, ce sont les peuples du monde et leur avancée révolutionnaire sous direction prolétarienne marxiste­léniniste, visant à se libérer de toute oppression, exploitation et hégémonie et à avancer vers le socialisme, que Teng Siao-­Ping tente d'extirper de son propre pays.

Tout en prétendant conjurer ce danger, Teng Siao­-Ping nie aux peuples colonisés ou soumis au néo­colonialisme leur rôle - sous direction prolétarienne ­ comme force motrice de leur libération et prétend attribuer ce rôle aux secteurs dominants, avec lesquels il s'entend à travers les relations diplomatiques et avec lesquels il s'abouche à l'ONU et dans les autres organismes internationaux.

Quel rapport peuvent bien avoir ces théories réactionnaires élucubrées par Teng Siao­-Ping et ses complices, dans le but de se faire des alliés bourgeois dans les pays colonisés, néo-colonisés ou capitalistes avancés et disputer leur hégémonie aux deux superpuissances, avec la ligne internationale révolutionnaire du camarade Mao ? 

Prétendre faire passer une chose pour une autre, c'est croire que tout le monde confond les chats noirs et les chats blancs.

Avec ce que nous venons d'analyser, les thèses réactionnaires que posent comme ligne internationale Teng Siao­-Ping et les « adeptes de la voie capitaliste » qu'il représente actuellement, ne sont pas encore épuisées. Dévoilant à l'avance ses sinistres projets de restaurer le capitalisme en Chine, il s'obstine à effacer son caractère et son rôle comme société socialiste et les devoirs internationalistes qui en découlent.

« La Chine, dit-il, est un pays socialiste et en même temps un pays en voie de développement. Elle appartient au tiers-monde. »

Et à un autre endroit, parlant au pluriel de la Chine et des autres pays de son « tiers­-monde », il dit :

« Nous, pays en voie de développement, nous disposons d'un immense potentiel qui nous permet de développer en toute indépendance notre économie.

Si nous avançons sans défaillir sur la voie de l'indépendance, de l'autonomie et de la confiance dans nos propres forces, en tenant compte de nos particularités et conditions spécifiques, nous serons parfaitement capables d'atteindre progressivement un niveau élevé de production, que nos prédécesseurs n'avaient jamais atteint, dans la modernisation de l'industrie et de l'agriculture. »

Après avoir donné divers conseils économistes, il conclut qu'ainsi ils pourront :

« préparer le terrain pour en finir le plus vite possible avec l'état de pauvreté et de retard. »

Nous voyons ainsi que Teng Siao-­Ping, après avoir affirmé, comme pour se disculper, que la Chine est encore socialiste, l'assimile complètement aux pays du « tiers­-monde », soumis d'une manière ou d'une autre aux superpuissances. En effet, dans sa formulation postérieure il élimine complètement la signification de la révolution socialiste faite par le peuple chinois au prix de son sang, puisqu'il supprime toute différence entre la Chine socialiste et les pays colonisés ou néo-colonisés, auxquels il attribue la capacité de « se développer » et d'en finir avec l'état de « pauvreté » et de « retard », sans faire la révolution pour se libérer par elle de l'impérialisme et sans avancer vers l'instauration de la dictature du prolétariat comme en Chine.

Conclusion : pour Teng Siao­Ping, la Révolution Démocratique Populaire, la Révolution Socialiste, la Révolution Culturelle Prolétarienne en Chine, n'ont aucune signification, puisque les autres pays en « voie de développement » auxquels il assimile la Chine, peuvent obtenir les mêmes résultats sans faire la révolution.

Outre le fait qu'il méconnaît la signification des révolutions qui ont eu lieu en Chine, il propose comme programme de « développement » aux pays colonisés et néo­colonisés, la théorie « de développement bourgeois », vieille farce bien connue, diffusée il y a déjà longtemps par l'impérialisme et ses agents, pour convaincre les peuples que, sans faire la révolution et en travaillant seulement davantage, c'est­à­dire, en se laissant exploiter plus intensément, ils élimineront la « pauvreté et le retard ».

Dans son honteux renoncement à établir la différence claire qui existe entre un Etat socialiste et un Etat soumis au colonialisme ou au néo­colonialisme, en cherchant une similitude très relative basée sur le degré de développement économique, Teng Siao-Ping montre son mépris et son opposition au socialisme, et pour lesquels il fut combattu pendant la Révolution Culturelle. Pour ce pseudo­-marxiste, ce n'est pas la question du Pouvoir, le caractère de l'Etat, les rapports de production, qui caractérisent une société, mais simplement son degré de développement économique.

De telle manière que, si le rythme accéléré de développement de la Chine se poursuit, en accord avec la logique économiste de Teng Siao­Ping, celle­ci devrait passer rapidement dans le « second monde », et très vite, elle se transformerait en une superpuissance, et rejoindrait le « premier monde », puisque ce qui lui sert à classer les pays, c'est leur degré de développement économique.

Pour Teng Siao­-Ping, la Chine ne constitue pas un modèle socialiste vers lequel convergent, sous direction prolétariennes, les nations opprimées, modèle radicalement différent du régime d'oppression et d'exploitation coloniale ou néo­coloniale qu'elles connaissent.

Intéressés à s'allier, non avec le prolétariat ni avec les peuples  d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine, mais avec les secteurs dominants installés aux gouvernements, il s'obstine à faire oublier le rôle de modèle socialiste qu'a la Chine, ainsi que les différences essentielles existant entre le socialisme et le colonialisme.

Avec cela, il ne fait rien d'autre que dénigrer le socialisme, renoncer au rôle d'avant­garde et à la responsabilité qui incombe au prolétariat au Pouvoir et rabaisser le rôle de la politique prolétarienne et de l'idéologie prolétarienne. En somme, la même chose que ce qu'il s'est obstiné et qu'il s'obstine à faire à l'intérieur de la Chine, employant là aussi des arguments économistes, pour s'opposer à la Révolution Culturelle et à la dictature du prolétariat.

Le premier aspect de sa trahison envers le marxisme que la « Lettre en 25 points » dénonce chez Khrouchtchev et ses disciples, c'est :

« effacer le contenu de classe des contradictions entre le camp socialiste et le camp impérialiste, ne pas considérer ces contradictions comme étant celles entre les pays sous dictature du prolétariat et les pays sous dictature du capital monopoliste. »

Teng Siao­Ping va plus loin : non seulement il prétend effacer « le contenu de classe de la contradiction entre le camp socialiste et le camp impérialiste », mais il prétend effacer le camp socialiste lui­même.

« Le camp socialiste,­ dit­-il dans son Intervention à l'ONU, qui avait existé pendant un temps après la Seconde Guerre Mondiale, a désormais cessé d'exister, avec l'apparition du social­impérialisme. »

Lénine, alors qu'il n'existait qu'un seul pays socialiste, l'URSS, soutenait : « Actuellement, il existe deux mondes, l'ancien, le capitalisme... et le monde nouveau, qui grandit, qui est encore très faible, mais qui grandira, car il est invincible », en se référant au socialisme. Que pensait le camarade Mao par rapport au rôle d'un régime socialiste ? 

Dans son livre De la Démocratie Nouvelle, se référant à l'unique pays socialiste existant, à l'URSS avant la trahison révisionniste, il dit :

« La Première Guerre Mondiale impérialiste et la première révolution socialiste victorieuse, la Révolution d'Octobre, ont totalement changé le cours de l'histoire universelle, dont elles ont inauguré une ère nouvelle.

A l'époque où le front du capitalisme mondial s'est effondré sur une partie du globe (soit un sixième de la surface terrestre) et où il a révélé pleinement sa décadence partout ailleurs, à l'époque où ce qui reste du monde capitaliste ne peut subsister sans dépendre davantage des colonies et des semi­colonies, à l'époque où un Etat socialiste a été créé et a proclamé sa volonté de soutenir le mouvement de libération dans toutes les colonies et semi­colonies, à l'époque, enfin, où le prolétariat des pays capitalistes se dégage de plus en plus de l'influence social-impérialiste des partis social­démocrates et se déclare prêt à soutenir le mouvement de libération des pays colonisés et semi­colonisés, à une telle époque, toute révolution qui dans une colonie ou semi­colonie, est dirigée contre l'impérialisme, c'est­à­dire contre la bourgeoisie internationale ou le capitalisme international, ne relève plus désormais de la vieille catégorie, celle de la révolution démocratique bourgeoise mondiale, mais de la nouvelle catégorie ; elle ne fait plus partie de l'ancienne révolution mondiale bourgeoise ou capitaliste, mais de la nouvelle révolution mondiale, la révolution mondiale socialiste prolétarienne.

Cette colonie ou semi­colonie en révolution ne peut plus être considérée comme une alliée du front contre­révolutionnaire du capitalisme mondial ; elle est devenue une alliée du front révolutionnaire du socialisme mondial. »

Et en 1939, dans une entrevue avec un correspondant du journal  Chine Nouvelle, il disait :

« En dehors du monde capitaliste, il existe un monde lumineux : l'Union Soviétique socialiste ». Peut­on comparer cette grandiose vision du socialisme du camarade Mao, alors qu'il n'existait qu'un pays socialiste, avec les tentatives mesquines de Teng Siao­Ping pour assimiler la Chine aux pays opprimés par l'impérialisme et ne plus reconnaître l'existence d'un monde socialiste ?

L'attitude de Teng Siao­-Ping n'est­elle pas un signe avant­coureur de ce qu'il désire réaliser en Chine : liquider le régime socialiste et restaurer le capitalisme, toutes choses pour lesquelles il a été combattu par Mao Tse­-Toung et par les marxistes­léninistes ? Cela ne signifie­-t-­il pas nier le rôle que le mouvement de libération dans les colonies et les néo­colonies joue en tant que partie intégrante de la révolution socialiste, en s'obstinant à la faire revenir au stade de la « vieille révolution bourgeoise? »

Faisant un diagnostic clairvoyant de positions comme celles de Teng Siao-­Ping, le camarade Mao notait :

« Les révisionnistes effacent la différence entre le socialisme et le capitalisme, entre la dictature du prolétariat et celle de la bourgeoisie. Ce qu'ils préconisent, en fait, ce n'est pas la ligne socialiste mais la ligne capitaliste.»

Toute cette stratégie révisionniste de Teng Siao­-Ping que nous avons analysée, est synthétisée dans la théorie des « Trois Mondes. » Cette théorie est la quintessence de la ligne opportuniste et chauvine de Teng Siao­-Ping. Dans cette théorie, ­l'existence du monde socialiste est ni plus ni moins passée sous silence, confirmant ce que nous venons de démontrer, à savoir que pour Teng Siao­-Ping et les siens, le socialisme n'est plus qu'un mot sans importance.

En effet, la théorie des « Trois Mondes » n'admet qu'un « premier monde » qui équivaut aux deux superpuissances ; un « second monde » qui regroupe une série de pays capitalistes développés ; et le « tiers monde », dans lequel il inclut la Chine, dont la caractéristique essentielle ne serait pas d'être des nations opprimées et exploitées par l'impérialisme mais d'être en « voie de développement ».

D'après la théorie des « Trois Mondes », il est possible et nécessaire d'unir toutes les forces du « second » et « troisième monde » contre le « premier », c'est­à­dire contre les superpuissances.

Cette théorie comme de nombreux partis marxistes­léninistes l'ont déjà démontré, est absolument unilatérale, mécanique, économiste, dépourvue de toute analyse de classes et anti­marxiste.

Ce n'est rien d'autre qu'une nouvelle version mise au goût du jour de la vieille théorie bourgeoise qui parle de pays « développés », « sous­-développés » ou « en voie de développement », qui vise à semer l'illusion qu'il est possible de « se développer », du fait que l'on est déjà « en voie de développement », sans avoir besoin de faire la révolution pour secouer le joug colonial ou néo­colonial.

La seule « nouveauté » de la théorie des « Trois Mondes » par rapport aux formulations bourgeoises qu'elle copie, c'est qu'elle reconnaît l'existence de deux nations « super­développées », qu'elle qualifie de « premier monde».

La théorie des « trois mondes » divise et regroupe les nations uniquement en fonction de leur stade de développement économique, en ne tenant aucun compte du caractère du régime politique qui y domine et en omettant l'analyse de classe ­ le plus important pour les authentiques marxistes ­ qui traverse toutes les nations. Par cette classification mécanique, unilatérale et fausse, on prétend ignorer par exemple que dans les pays colonisés, et plus encore dans ceux soumis au néo­colonialisme, il existe à l'intérieur de ces pays des forces qui sont au service de la domination des superpuissances. Forces qui, en général, contrôlent le pouvoir et gouvernent dans les pays du prétendu « tiers­-monde ».

Dans les nations capitalistes développées, elle ignore le rôle réactionnaire des secteurs monopolistes de la bourgeoisie, alliés et liés étroitement à l'impérialisme américain. Impérialistes souvent eux­-mêmes, et en tout cas ennemis mortels de la révolution prolétarienne à l'ordre du jour dans ces pays. Dans cette absurde théorie opportuniste que Teng Siao-­ping prône comme stratégie internationale de « lutte » contre les superpuissances, en réalité contre l'une d'elles, ces secteurs monopolistes bourgeois sont considérés comme des « alliés ».

En ce qui concerne les laquais des superpuissances qui gouvernent une grande partie des pays dits du « tiers monde », Teng Siao­-ping les considère non seulement comme des alliés, mais comme la force motrice révolutionnaire qui fait avancer la roue de l'histoire universelle, ni plus ni moins. Le caractère révisionniste et antimarxiste de cette théorie des « trois mondes » que les faussaires qui l'ont inventée ont eu l'audace d'attribuer à Mao Tsé­-toung a été si souvent démontré qu'il n'est pas nécessaire d'y insister.

Ce qu'il est intéressant d'éclaircir, c'est qu'à travers cette dite théorie opportuniste Teng Siao­ping et son équipe réactionnaire se proposent de freiner la révolution démocratico­populaire et de libération nationale dans les pays du soi­disant « tiers monde ». De freiner la révolution socialiste dans le « second monde » et en échange de certaines garanties économiques et autres, offertes par la Chine, de créer sa propre sphère d'influence et d'hégémonie.

De là son intérêt à se lier aux forces bourgeoises des pays capitalistes et spécialement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, en les poussant à rompre progressivement leurs liens économiques avec les superpuissances.

De fait, tout la propagande des publications chinoises actuelles et depuis quelques temps déjà, est destinée à faire ressortir et à appuyer les mesures économiques en apparence « indépendantes » qu'adoptent ces secteurs bourgeois au travers de leurs gouvernements et autres institutions qu'ils contrôlent, en particulier s'ils sont en opposition au social­impérialisme soviétique. Les luttes des peuples sont presque complètement passées sous silence.

Qui plus est, en voulant présenter le social­-impérialisme soviétique comme la superpuissance « la plus dangereuse » et « la plus belliqueuse », en donnant comme argument qu'il est arrivé en retard dans le partage du monde et qu'il est « obligé de disputer le terrain aux EtatsUnis », en fait Teng Siao-­ping et sa clique acceptent la domination américaine et sur beaucoup de points l'appuient et la renforcent.

Curieuse « logique » que celle de ces opportunistes. Comme existe le danger « imminent » d'une guerre mondiale déclenchée par les soviétiques et de l'extension de leur domination, il faut appuyer ­ disent­ils ­ les gouvernements et secteurs réactionnaires qui s'y opposent bien qu'ils soient de grands exploiteurs et des instruments d'une domination (non pas possible mais bien réelle et actuelle) de l'impérialisme américain.

Ainsi donc, il faut renforcer les pactes économiques et militaires, comme le marché commun et l'OTAN, instruments de domination de l'impérialisme yankee et des monopoles de chaque pays, à condition que ceux­ci s'opposent au danger d'expansion du social­impérialisme. 

En somme, acceptons et renforçons la domination et l'exploitation actuelle de nos peuples par l'impérialisme américain et les forces réactionnaires de chaque pays, renonçons à la libération et à la révolution pour éviter le danger d'une domination possible du social­impérialisme soviétique.

Acceptons que le tigre dévaste notre maison pour que le loup ne rentre pas par la fenêtre.

Teng Siao­-ping et sa clique se sont sentis visés et se sont indignés contre la déclaration commune des partis marxistes­léninistes d'Amérique latine parce qu'il est dit dans celle­ci, en faisant référence aux superpuissances que ce serait une grave erreur de s'allier à l'une d'elles pour combattre l'autre. Si cette affirmation est correcte, pourquoi tant d'indignation et tant d'efforts déployés pour que cette déclaration ne soit pas rendue publique ? Cette opposition est dûe à ce que la politique de Teng Siao­ping ­ renforcer les instruments de domination de l'impérialisme yankee et décourager la lutte de libération des révolutionnaires dans la sphère d'influence américaine ­ revient objectivement à cela : appuyer une superpuissance sous prétexte de combattre l'autre.

On a prétendu avancer comme argument et justification de cette collaboration avec l'impérialisme américain, la juste formulation selon laquelle il est nécessaire de profiter des contradictions entre les ennemis.

La Lettre en 25 points indique cependant clairement les limites entre l'utilisation des contradictions entre les ennemis et l'alliance avec ces mêmes ennemis :

« Tout en dirigeant les masses populaires, dans la lutte contre l'ennemi, le parti du prolétariat doit également savoir mettre à profit les contradictions existant entre les ennemis. Mais si l'on utilise ces contradictions c'est pour atteindre plus facilement le but de la lutte révolutionnaire du peuple et non pour supprimer cette lutte. »

Il faut se poser la question : l'attitude condescendante et de soutien de Teng Siao­-ping et de sa clique envers les dictatures pro­yankee en Amérique latine, uniquement parce qu'elles s'opposent aux soviétiques, a­t­elle pour objet d' « atteindre plus facilement les buts de la lutte révolutionnaire du peuple »? Bien sûr que non !

Peut­être que la tâche fondamentale des peuples latino­américains ne consiste pas précisément à renverser ces dictatures fascistes imposées par l'impérialisme yankee, pour se libérer de la domination très concrète et réelle de cette superpuissance?

En ce qui concerne l'Europe, quand les dirigeants chinois de l'école de Teng Siao­-ping applaudissent et reçoivent avec les honneurs des « dirigeants » comme Jurquet en France, Vilar au Portugal et d'autres opportunistes qui ont appelé à renforcer les armées bourgeoises, à s'allier avec la bourgeoisie monopoliste, qui ont fait des meetings communs avec des groupes fascistes parce qu'ils sont « anti social-­impérialistes », qui se sont prononcés en faveur de l'OTAN et du marché commun européen, facilitent­ils la lutte révolutionnaire du prolétariat en Europe?

Peut­on concevoir une falsification plus grotesque de la politique prolétarienne que celle de renoncer à la révolution et de s'allier aux monopoles et à la superpuissance qui exploite réellement son peuple en prétextant une hypothétique domination future de l'autre superpuissance ?

Le plus honteux et le plus scandaleux, c'est que Teng Siao­ping et les siens prétendent faire passer la politique pragmatiste chauvine et hégémoniste qu'ils essayent d'appliquer en tant que politique internationale de la Chine, au stade d'une « stratégie » marxiste­-léniniste et qu'ils tentent de soudoyer et d'entraîner des organisations marxistes-léninistes pour appuyer cette politique profondément contraire aux intérêts de leur peuple.

Il est compréhensible que le chancelier d'Allemagne occidentale représentant de la grande bourgeoisie ait indiqué à Teng Siao ­Ping lors de sa visite en Chine pour lui faire plaisir et pour faire des affaires que l'alliance atlantique entre l'Amérique du nord et l'Europe continue d'être la base invariable de la République Fédérale et que la communauté européenne se développera jusqu'à être une force politique mondiale, en ajoutant « nous sommes satisfaits de ce que votre gouvernement ait fait une estimation positive de ces efforts de la communauté européenne. »

Le plus grotesque c'est que ceux qui se disent marxistes­-léninistes abandonnent complètement les intérêts et les tâches révolutionnaires dans leur pays pour se transformer en ambassadeurs d'une politique chinoise chauvine et opportuniste conduite par ceux qui désirent y restaurer le capitalisme.

La Lettre en 25 points indique le rôle des révolutionnaires dans les pays capitalistes avancés :

« Dans les pays capitalistes que les impérialistes américains contrôlent ou essaient de contrôler, la classe ouvrière et les masses populaires doivent diriger principalement leurs attaques contre l'impérialisme américain et aussi contre le capital monopoliste et les autres forces de la réaction intérieure qui trahissent les intérêts de la nation ».

Et elle ajoute : « tout en dirigeant activement les luttes d'intérêts immédiats, les communistes des pays capitalistes doivent les lier à la lutte d'intérêt général et à long terme, éduquer les masses dans l'esprit révolutionnaire du marxisme­léninisme, élever sans cesse leur conscience politique, et assumer la tâche historique de la révolution prolétarienne. Si l'on n'agit pas ainsi, si l'on prend le mouvement d'intérêt immédiat pour le tout, si l'on ne cherche qu'à s'en tirer momentanément, si l'on ne fait que se plier aux événements de l'heure en sacrifiant les intérêts vitaux du prolétariat, c'est de la social­démocratie à 100 % ».

On prétend ainsi présenter la stratégie anti-marxiste des « trois mondes » comme expression de la conception du camarade Mao du front unique contre les ennemis principaux. Cependant, la conception du front unique de Mao Tsé­t-oung basée sur les contradictions réelles de classe et toujours sous direction prolétarienne, ne peut se confondre avec la caricature absurde et réactionnaire que veut nous vendre Teng Siao­ping.

Dans le front unique que propose Teng Siao­-ping, le prolétariat et les peuples doivent dans le « tiers monde » se mettre sous la coupe des laquais de l'impérialisme américain, et dans le « second monde » aux monopoles capitalistes et aux organismes économiques et militaires manipulés par l'impérialisme yankee, pour combattre les dangers que représente le social­impérialisme soviétique.

Comment est­il possible de développer un tel front, en freinant la révolution de libération nationale dans les pays coloniaux et néocoloniaux, et la révolution prolétarienne dans les pays capitalistes?

Le document Des défenseurs du néo­colonialisme indique :

« Abandonner complètement la tâche de combat contre l'impérialisme et le colonialisme et s'opposer totalement à la guerre de libération nationale, conformément à la ligne erronée des dirigeants du PCUS équivaudrait pour le prolétariat et les partis communistes des nations et pays opprimés à rengainer l'étendard patriotique du combat contre l'impérialisme et de la lutte pour l'indépendance nationale et à l'offrir à d'autres. Et s'il en allait ainsi, comment pourrait­il encore être question d'un front unique anti­impérialiste ou de la direction prolétarienne ».

On pourrait faire la même analyse pour les pays capitalistes plus avancés. La révolution de libération nationale, ainsi que la révolution prolétarienne ont nécessairement comme cible dans le premier cas, les secteurs semi­féodaux ou bourgeois pro­impérialistes et, dans celui des pays capitalistes avancés, la bourgeoisie et spécialement la bourgeoisie monopoliste. Il ne peut y avoir de front unique d'orientation marxiste sur le plan mondial qui ne se fonde sur les contradictions de classes internes dans chaque pays et encore moins en opposition aux tâches révolutionnaires fondamentales qui y sont posées.

Derrière leurs propos chauvins et hégémonistes, Teng Siao­-ping et sa clique déforment également complètement les idées de Lénine et de Mao Tsé­-toung à propos de la guerre et de la paix, de la coexistence pacifique, de la non­intervention et autres. Sous des formulations un peu plus enrobées et trompeuses, ils poursuivent les mêmes objectifs que les dirigeants du PCUS.

Ceux-­ci se sont efforcés d'effrayer les peuples avec la menace d'une guerre atomique afin de freiner la révolution dans les pays capitalistes et la libération nationale dans les colonies et néo­colonies de façon à s'y introduire et à exercer leur hégémonie, sans avoir à affronter le prolétariat et les peuples sous sa direction au pouvoir.

Etant donné que la majeure partie du monde est encore dominée par l'impérialisme américain en collaboration avec les forces bourgeoises et réactionnaires intérieures, la politique de Teng Siao­-ping de saboter la révolution et la libération nationale et de consolider les instruments d'oppression de l'impérialisme yankee et des réactionnaires dans chaque pays en présentant comme « imminente » l'invasion soviétique ne revient­elle pas au même que l'attitude d'opposition à la révolution de Khrouchtchev qui invoquait le danger d'une guerre mondiale atomique ?

La seule différence c'est que le social­impérialisme a rencontré une superpuissance sur son chemin, et que pour cette raison il a préconisé la « coexistence pacifique » et la peur de la guerre atomique pendant qu'il étendait et forgeait son hégémonie, alors que Teng Siao­-ping et les siens ont rencontré deux superpuissances et c'est pourquoi en même temps qu'ils paralysent les peuples, ils appuient le tigre impérialiste contre le loup social­impérialiste.

En effet, Teng Siao­ping et sa clique après s'être efforcés de semer la terreur en annonçant une guerre « imminente » ne s'adressent pas fondamentalement aux peuples pour conjurer une telle guerre, mais à l'impérialisme et à ses alliés en les exortant à renforcer leurs armements et leurs pactes militaires en tout genre.

Cependant, comme on le sait, le renforcement de la puissance militaire de l'impérialisme et des secteurs bourgeois qui lui sont liés est dirigé principalement et avant tout contre les peuples qu'ils oppriment et exploitent.

En poussant, par conséquent une superpuissance et ses alliés à renforcer toujours plus son armement et en stimulant quelques groupes pseudo­marxistes à applaudir à de telles mesures, Teng Siao­ping et sa clique opportuniste et chauvine renforcent les chaînes de l'oppression et de l'exploitation.

Cela n'a jamais été le rôle d'un Etat socialiste et du prolétariat au pouvoir de pousser l'un des blocs impérialistes en rivalité à renforcer son armement, mais de mobiliser le prolétariat et les peuples pour lier les mains aux agresseurs et conjurer le danger de guerre en faisant avancer la révolution.

La préoccupation centrale des marxistes-­léninistes, que ce soit pour empêcher les menaces de guerre toujours présentes tant qu'existe le capitalisme ou pour affronter la guerre même et la transformer au bénéfice des peuples si elle éclate, c'est de faire avancer la révolution.

En cas de guerre entre les superpuissances, ce n'est pas le rôle des marxistes­léninistes de pousser le peuple à se placer aux côtés de l'une ou de l'autre, mais à transformer la guerre impérialiste ­ comme le fit Lénine ­ en guerre civile révolutionnaire pour conquérir le pouvoir.

Le camarade Mao, dans l'article Léninisme ou social­-impérialisme paru le 22 avril 1970 indiquait à ce sujet :

« Pour ce qui est de la guerre mondiale, il n'y a au fond que deux possibilités. Ou c'est la guerre qui provoque la révolution, ou c'est la révolution qui conjure la guerre ».

Il continue :

« Que les peuples du monde entier s'unissent pour combattre toute guerre d'agression déclenchée par tout impérialisme ou le social­impérialisme et notamment la guerre d'agression qui recourrait à la bombe atomique. Si une telle guerre éclate, les peuples du monde devront écraser la guerre d'agression par la guerre révolutionnaire. Ils doivent y être préparés dès maintenant!».

Dans la Lettre en 25 points qui contient également les idées de Mao à ce sujet, on peut y lire :

« Conjurer une nouvelle guerre mondiale, c'est ce qu'exigent universellement tous les peuples du monde. Et il est possible de la conjurer. La question ici est de savoir quelle est en définitive la voie à emprunter pour assurer la paix mondiale. Selon le point de vue léniniste on ne peut gagner la paix mondiale que par la lutte de tous les peuples du monde et non en la quémandant auprès de l'impérialisme.

Ce n'est qu'en s'appuyant sur le développement de la puissance du camp socialiste, sur la lutte révolutionnaire du prolétariat et du peuple travailleur des différents pays, sur la lutte délibération des nations opprimées, et sur la lutte de tous les peuples des pays épris de paix, qu'il est possible de défendre énergiquement la paix dans le monde. Voilà la politique léniniste. Toute politique contraire est incapable de conduire à la paix mondiale, elle ne peut que stimuler les ambitions de l'impérialisme et accroître le danger d'une guerre mondiale ».

La politique qui consiste à utiliser la menace d'une guerre mondiale «inévitable» et «imminente», politique utilisée par Teng Siao-­Ping, n'est pas nouvelle en Chine. Tchang Kaï­-Chek  l'utilisa à des fins semblables.

Dans l'un des commentaires à la Lettre Ouverte du CC du PCUS au PCC intitulée Deux lignes différentes dans la question de la guerre et de la paix, il est souligné :

« La réaction tchang­kaïchiste menait également une propagande tapageuse à ce sujet, la menace d'une guerre mondiale, dans le but d'intimider le peuple chinois.

Certains camarades s'effrayèrent de ce chantage et, face aux attaques armées de la clique réactionnaire de Tchang Kaï­-Chek, épaulé par l'impérialisme américain, ils se montrèrent faibles, n'osant pas opposer résolument la guerre révolutionnaire à la guerre contre­-révolutionnaire.

Toute autre était l'attitude du camarade Mao Tse­-Toung. Celui­ci fit ressortir que si la lutte était menée résolument et efficacement contre les forces réactionnaires mondiales, une nouvelle guerre mondiale pouvait être conjurée. »

Dans le même commentaire critiquant le chantage belliciste exercé par les dirigeants soviétiques, sont dénoncées des conceptions qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à celles de Teng Siao-­Ping :

« La direction du PCUS recourt au chantage nucléaire pour intimider les peuples des pays socialistes et elle ne leur permet pas de soutenir la lutte révolutionnaire des nations et peuples opprimés, aidant par là l'impérialisme américain à isoler le camp socialiste et à réprimer la révolution des peuples.

La direction du PCUS recourt au chantage nucléaire pour intimider les nations et les peuples opprimés du monde entier, elle ne leur permet pas de faire la révolution et elle collabore avec l'impérialisme américain pour étouffer «l'étincelle» de la révolution, l'aidant ainsi à appliquer en toute liberté sa politique d'agression et de guerre dans les zones intermédiaires situées entre les Etats­Unis et le camp socialiste. La direction du PCUS use en outre d'intimidation envers les alliés des Etats­Unis et ne tolère pas qu'ils combattent l'emprise de ceux­ci, aidant, par là l'impérialisme américain à asservir ces pays et à consolider ses positions.

La pratique adoptée par les dirigeants du PCUS revient à supprimer carrément la lutte contre la politique d'agression et de guerre de l'impérialisme. Elle revient à supprimer carrément le front unique contre l'impérialisme américain et ses laquais et pour la défense de la paix mondiale.

Elle isole au maximum non pas l'ennemi principal de la paix mondiale, mais les forces mondiales de la paix. Elle a en fait supprimé la tâche de combat qu'est la défense de la paix mondiale. C'est là une ligne adaptée à la «stratégie mondiale» de l'impérialisme américain. Ce n'est pas la voie de la défense de la paix mondiale, mais la voie qui accentue le danger de guerre et qui mène à la guerre».

N'est­-ce pas un portrait fidèle et précurseur du chantage que réalisent les révisionnistes chinois et des services qu'ils prêtent ainsi à l'impérialisme américain ?

De même que Teng Siao-ping est un fidèle continuateur de la politique de chantage belliciste de Khrouchtchev, il l'est aussi de sa politique de « coexistence pacifique ».

Là où il a intérêt à établir son hégémonie et à disputer aux superpuissances leurs liens avec la bourgeoisie, il met en avant la « coexistence pacifique » et la « non-­ingérence dans les affaires intérieures » des autres pays, comme l'essence de la politique internationale chinoise.

Il suffit qu'un pays rompe avec Taïwan et établisse des relations diplomatiques avec la Chine pour qu'un tel gouvernement puisse commettre toute sorte d'atrocités contre son peuple sans craindre d'être démasqué ou critiqué par ceux qui conduisent la politique extérieure de la Chine, et sans craindre que son peuple reçoive un franc soutien dans sa lutte contre un tel gouvernement.

Peu importe à ceux qui appliquent la politique internationale de Teng Siao­ping que de tels gouvernements avec lesquels ils ont établi des relations diplomatiques, soient des fascistes qui ont été imposés au peuple par l'intervention la plus brutale, manipulée par l'impérialisme. En nouant des relations diplomatiques, de tels gouvernements achètent leur impunité aux yeux des responsables de la politique extérieure chinoise.

Des dirigeants comme Mobutu, que les publications chinoises, avant que ne s'impose la politique de Teng Siao-ping, qualifiaient de « chien couchant » de l'impérialisme, « traître national congolais », « égorgeur du peuple », « assassin de Lumumba », « laquais des impérialistes américains », etc., se transforment comme par magie en personnages dignes d'éloges et au­dessus de toute critique.

Et ce n'est pas seulement le gouvernement de Chine qui fait l'éloge ou garde le silence sur les crimes des autres gouvernements avec lesquels il a des relations diplomatiques, mais ce sont également le Parti Communiste de Chine et les organisations de masses chinoises qui gardent le silence.

Et cela pendant que les forces politiques, les organes de presse et toute sorte de secteurs des pays capitalistes, qu'ils aient ou non des relations avec la Chine, dissertent librement sur ses problèmes intérieurs et interprètent ce qui s'y passe en fonction de leurs intérêts.

En somme, Teng Siao­-ping et sa clique, au moins en ce qui concerne le camp contrôlé par l'impérialisme américain, ont remplacé l'internationalisme prolétarien par la « coexistence pacifique » et la « non-­ingérence » comme politique extérieure de la Chine.

Est­ce cela la politique extérieure préconisée par le camarade Mao? Est­-ce cela la politique qu'a suivie Lénine en URSS ? Le camarade Mao lui­-même répond dans le commentaire à la Lettre Ouverte du PCUS au PCC, intitulée « Deux politiques de coexistence pacifique diamétralement opposées » rédigée sous son orientation directe.

On peut y lire :

« La politique de coexistence pacifique de Lénine est la politique que le prolétariat au pouvoir suit envers les pays aux systèmes sociaux différents. Lénine n'a jamais fait de la coexistence pacifique le contenu exclusif de la politique extérieure de l'Etat socialiste. Il a indiqué explicitement et à de nombreuses occasions que le principe fondamental de l'Etat socialiste en matière de politique extérieure est l'internationalisme prolétarien. Il a dit : « La Russie des Soviets estime que son plus grand orgueil est d'aider les ouvriers du monde entier dans leur lutte difficile pour le renversement du capitalisme ».

Par contre, d'où Teng Siao-­ping et ses complices ont tiré leur politique consistant à supprimer complètement l'internationalisme prolétarien au nom de la « coexistence pacifique » et de la « non-intervention »?

Comme c'est habituel chez lui, il l'a prise chez son maître Khrouchtchev. Dans le commentaire que nous venons de citer, il est dit :

«La direction du PCUS estime que la coexistence pacifique est le principe suprême qui doit prédominer dans la solution des problèmes sociaux de notre époque. 

Elle prétend que la coexistence pacifique est «l'impératif suprême des temps modernes» et la «souveraine exigence de l'époque». Elle dit aussi que la «coexistence pacifique est la meilleure et la seule voie acceptable pour résoudre les problèmes les plus importants auxquels se trouve confrontée la société», et que le principe de la coexistence pacifique est une «loi fondamentale de la vie de toutes les sociétés modernes».

Analysant cette politique de Khrouchtchev, le commentaire ajoute :

« La politique de coexistence pacifique de Lénine s'oppose à la politique d'agression et de guerre de l'impérialisme, tandis que la « coexistence pacifique » de Khrouchtchev, se plie aux exigences de l'impérialisme et favorise la politique d'agression et de guerre de ce dernier».

On peut se demander : n'est­-ce pas cela précisément ce que fait Teng et sa clique quand il pousse au renforcement des pactes militaires, des pactes économiques et autres formes de domination de l'impérialisme yankee et de la grande bourgeoisie qui lui est alliée ?

N'est­-ce pas ce qu'il fait quand il accepte passivement la grossière intervention de l'impérialisme américain pour instaurer des dictatures militaires fascistes en Amérique Latine, et dans d'autres lieux, sans dénoncer ni condamner ces faits et sans donner son appui aux peuples qui s'opposent à ces dictatures ?

N'avons­-nous pas vu au contraire, que ce sont ces dictatures, fruits d'une odieuse intervention, qui reçoivent cet appui ? N'est­-ce pas cela la fausse coexistence pacifique de Khrouchtchev qui se plie aux exigences de l'impérialisme et favorise la politique d'agression de ce dernier ?

Plus loin dans le commentaire, il est dit :

« La politique de coexistence pacifique de Lénine part du concept de la lutte internationale de classe, tandis que la coexistence pacifique de Khrouchtchev substitue la collaboration de classe à la lutte de classe au plan international. La politique de « coexistence pacifique » de Lénine est dictée par la mission historique du prolétariat international et exige par conséquent des pays socialistes que, en l'appliquant, ils appuient résolument la lutte révolutionnaire de tous les peuples et nations opprimées.

Mais la «coexistence pacifique» de Khrouchtchev, elle, substitue le pacifisme à la révolution mondiale prolétarienne et trahit l'internationalisme prolétarien. Khrouchtchev a fait de la politique de «coexistence pacifique», la politique de capitulation de classe.»

On peut se demander : ce qu'appliquent Teng Siao­-Ping et sa clique, n'est­-ce pas précisément ce que les marxistes­-léninistes du PCC avec la camarade Mao à leur tête ont dénoncé dans la politique internationale de Khrouchtchev ?

Teng Siao-­Ping, dans son intervention à l'ONU, présente la coexistence pacifique comme la forme exclusive de relations entre les Etats, et dit :

« Nous, nous nous opposons à ce qu'un pays quel qu'il soit contrevienne à ces principes, établisse son hégémonie et se crée des sphères d'influence dans une région quelconque ».

Non seulement il ne mentionne pas l'internationalisme prolétarien comme étant le fondement de 1a politique internationale de la Chine, mais il n'applique pas non plus la directive citée ci­ dessus, car il accepte en silence et souvent en approuvant l'intervention américaine ou celle de ses alliés comme il l'a fait récemment lors de l'envoi d'armes françaises au Zaïre.

Quant au coup d'Etat militaire au Chili, il a gardé le silence le plus complet devant l'odieuse intervention de la CIA américaine qui a fini par être reconnue par la CIA elle­même, qui a été jugée dans une commission du Sénat américain après avoir été largement dénoncée par les secteurs démocratiques dans le monde entier.

D'autre part, en élevant les représentants bourgeois des pays du soi­disant «tiers monde» à la qualité de « force motrice de l'histoire», et en s'alliant de préférence avec eux, ne s'oppose­t­il pas ainsi et par ailleurs, à ce que les peuples se dressent contre eux, et ne s'oppose­t­il pas à la direction révolutionnaire de la lutte de libération ?

Ne fait­-il pas de même dans les pays qualifiés de « second monde », en appelant à renforcer les armées et les pactes militaires et économiques dont se servent l'impérialisme américain et les monopoles de chaque pays pour imposer leur domination ?

N'est­-ce pas cela, placer la «coexistence» et les relations diplomatiques au­dessus des devoirs de l'internationalisme prolétarien, afin de forger sa propre sphère d'influence et d'hégémonie mondiale ?

Le commentaire du PCC à la Lettre Ouverte du PCUS que nous venons de citer, continue en disant :

« L'impérialisme applique ses plans d'agression et de guerre non seulement face aux pays socialistes mais encore dans toutes les parties du monde, et il se consacre à réprimer le mouvement révolutionnaire des peuples et nations opprimées. Dans ces circonstances, les pays socialistes doivent, de concert avec les peuples du monde entier, combattre résolument la politique d'agression et de guerre de l'impérialisme, mener contre lui une lutte pour répondre du tac au tac. Cette lutte de classe, quelquefois intense et quelquefois moins aiguë, est inévitable. »

Nous estimons que la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes doit traduire le principe fondamental de la politique extérieure des pays socialistes et englober le contenu essentiel de celle­ci. Et quel est ce principe ? C'est l'internationalisme prolétarien.

Lénine a dit :

« L'alliance avec les révolutionnaires des pays avancés et avec tous les peuples opprimés contre les impérialistes de tout poil, telle est la politique extérieure du prolétariat ».

Apparemment, Teng Siao­-Ping qui se refuse dans son pays à faire la différence entre les chats blancs et les chats noirs, pour porter au pouvoir les contre­révolutionnaires, en ce qui concerne les superpuissances fait une nette différence en faveur de l'impérialisme américain et de ses laquais avec lesquels il désire seulement coexister pacifiquement, en oubliant complètement l'internationalisme prolétarien. 

Toute l'analyse que nous venons de faire, que ce soit à partir des écrits que de la pratique de la politique internationale chinoise, montre sans aucun doute que la ligne internationale de Teng Siao-­Ping et de son équipe n'a rien à voir avec la ligne internationale de Mao Tse-­Toung et des marxistes­-léninistes. Au contraire, c'est presque point par point, une réédition adaptée bien sûr aux nouvelles conditions historiques, de la ligne internationale opportuniste chauvine et réactionnaire de Khrouchtchev et de ses successeurs.

Teng Siao­-Ping et ceux qui l'ont réhabilité contre la volonté dernière du camarade Mao et des masses populaires chinoises, pourront nous rétorquer que cette politique internationale a commencée à être appliquée du vivant du camarade Mao, et que c'était par conséquent «sa politique». Cependant cet argument ne vaut rien pour qui connaît la complexité de la vie politique en Chine, la puissance qu'ont eu les forces révisionnistes, et la lutte de classe extrêmement aiguë par laquelle est passé ce pays.

En Chine vit presque le quart de l'humanité, et à lui seul le Parti Communiste de Chine a plus de 30 millions de militants. L'une des caractéristiques du processus complexe de lutte entre les deux lignes en Chine, la ligne prolétarienne et la ligne bourgeoise, a été l'existence de ce qu'on a qualifié des «royaumes indépendants», c'est-­à­-dire des bastions et des secteurs d'activité dans lesquels a prédominé la ligne révisionniste pendant de longues périodes.

C'est à eux que se réfère précisément le mot d'ordre de la Révolution Culturelle «reconquérir cette partie du pouvoir usurpée par ceux qui suivent la voie capitaliste».

Sur des ennemis tout puissants appuyés par l'impérialisme et le social­-impérialisme, les marxistes­-léninistes chinois avec le camarade Mao à leur tête, ne pouvaient obtenir la victoire simultanément sur tous les fronts : celui de la culture, celui du Parti, celui de la production, de l'éducation, des Forces Armées, de la politique extérieure etc...

Cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas combattu ces opportunistes sur tous ces fronts. Dans le Pékin Information N°45 de novembre 1977, dans un long article intitulé «La théorie du Président Mao sur la division en trois mondes, importante contribution au marxisme­-léninisme», dans lequel on essaye de maquiller un peu les élucubrations révisionnistes de Teng Siao­-Ping, et surtout, où l'on tente désespérément de la vendre comme les opinions du camarade Mao Tse­Toung, on reconnaît l'opposition qui a existé à la ligne de Teng Siao-­Ping (présentée, bien entendu, comme celle de Mao Tse-­Toung).

Il y est dit :

« dans notre pays, il y avaient ceux qui s'opposaient avec rage à la théorie du Président Mao de la division en trois mondes, c'étaient les Quatre Wang Hong­-Wen, Tchang Tchouen Kiao, Kiang Tsing et Yao Wen­-Yuan. Se présentant comme plus révolutionnaires que les révolutionnaires, ils s'opposaient à ce que notre pays soutienne le tiers monde, s'unisse à toutes les forces susceptibles d'être unies et combatte l'ennemi le plus dangereux. Ils ont tenté de saboter la création d'un front unique international contre l'hégémonisme et ont perturbé la lutte que notre pays livre contre l'hégémonisme, afin de satisfaire les besoins du social­impérialisme soviétique».

En tenant compte de la falsification normale de leur point de vue qu'ils ne sont pas en mesure aujourd'hui de rectifier, la citation précédente démontre que les dirigeants cités, parmi lesquels se trouvent la propre épouse de Mao Tse­Toung et qui jouèrent un rôle important en étroite unité idéologique avec lui pendant la Révolution Culturelle et dans la lutte contre les tentatives de Teng Siao­Ping d'annuler ces conquêtes, ces dirigeants combattirent également la ligne internationale de Teng Siao-­Ping et de ses disciples.

D'autre part, par cette Lettre Ouverte nous avons démontré quels étaient les principes de la politique internationale marxiste-­léniniste du camarade Mao, en complète opposition aux principes révisionnistes que préconise, sur ce terrain (comme sur les autres), Teng Siao-­Ping. Nous l'avons fait, soit en citant directement les oeuvres du camarade Mao éditées avant sa mort soit des écrits de la lutte publique contre le révisionnisme moderne, que tous ont reconnu comme rédigés sous sa direction et son orientation personnelle.

Dans ses oeuvres et ses écrits de combat, le camarade Mao soutient :

que la domination politique coloniale de l'impérialisme continue sous la forme du néo­colonialisme, par l'intermédiaire des laquais de l'impérialisme ;

que la libération nationale est le fruit de la lutte de classe à l'intérieur du pays soumis à l'impérialisme, d'une révolution contre celui­ci et contre les forces intérieures qui servent d'instrument à sa domination ;

que cette révolution de libération nationale pour être victorieuse doit être dirigée par le prolétariat et non la bourgeoisie ;

que la libération n'est pas possible par de simples tentatives de libération économique impulsées par la bourgeoisie ;

que la force motrice de l'histoire est la lutte de classe, ce sont les peuples du monde, avec à leur tête, à notre époque, le prolétariat et son Parti d'avant­garde ;

que le prolétariat dans les pays capitalistes avancés pour conquérir le pouvoir et instaurer le socialisme, comme pour lutter contre les deux superpuissances, doit lutter contre sa propre bourgeoisie monopoliste ;

qu'« il est inadmissible d'effacer le contenu de classe de la contradiction entre le camp socialiste et le camp impérialiste, et de ne pas voir en elle une contradiction entre les Etats de dictature du prolétariat et les Etats de dictature de la bourgeoisie » ;

que l'existence d'Etats socialistes a changé le caractère et la perspective du mouvement de libération nationale, qui avance maintenant sous direction prolétarienne vers le socialisme et non vers le développement capitaliste, sous dictature bourgeoise ;

que les Etats socialistes doivent pratiquer comme essence de leur politique extérieure, l'internationalisme prolétarien et non le subordonner à la coexistence pacifique ni encore moins au chauvinisme ou à l'hégémonisme ;

qu'il est possible d'éviter une nouvelle guerre mondiale, par la lutte des peuples et en faisant avancer la révolution ;

qu'il est nécessaire de combattre fermement tant la superpuissance impérialiste nord­américaine que la superpuissance social­impérialiste soviétique, en leur opposant le front unique des peuples du monde sous direction prolétarienne.

Teng Siao-­Ping, au contraire, avance :

que la domination politique coloniale a disparu pour l'essentiel et qu'il reste seulement des formes « résiduelles » du colonialisme ;

qu'il est possible de «sauvegarder» et de «consolider» l'indépendance à travers un changement dans les «relations économiques internationales» ;

que la libération nationale sera le fruit des actions des «pays» du «tiers monde», entendant par cela fondamentalement, leur gouvernement bourgeois en général laquais de l'impérialisme et opposé au peuple ;

que ces forces bourgeoises qui contrôlent les gouvernements de ces pays du «tiers monde» sont non seulement la force dirigeante de la libération nationale, mais encore la «force motrice de l'histoire universelle» ;

que le prolétariat dans les pays capitalistes développés du soi­disant «deuxième monde» doit s'allier avec sa bourgeoisie monopoliste et renforcer les pactes militaires et autres instruments de domination de l'impérialisme yankee et de la bourgeoisie monopoliste, sous le prétexte de la menace d'une attaque «imminente» de la part du social­impérialisme ;

qu'il n'existe plus de camp socialiste, et que la Chine, bien qu'étant socialiste, appartient au «tiers­monde» constitué pour l'essentiel par des pays colonisés ou soumis par le néocolonialisme à l'impérialisme ou au social­impérialisme ;

que ces pays du «tiers monde», à «l'égal» de la Chine, peuvent se développer économiquement pour en finir avec «l'état de pauvreté et de retard», sans faire la révolution de libération nationale ni la révolution socialiste ;

que la politique extérieure de la Chine est fondamentalement une politique de «coexistence pacifique» et non une politique basée sur l'internationalisme prolétarien ;

que la troisième Guerre Mondiale est inévitable et imminente, poussant en fait les alliés de  l'impérialisme américain à renforcer leurs armements, armées et pactes militaires pour faire front au social­ impérialisme soviétique, et en freinant, en fonction de cela, la lutte de classe.

Tous ces concepts, révisionnistes jusqu'à la moelle, ont été exprimés directement par Teng Siao-­Ping ou ceux qui le secondent, ou, comme nous l'avons démontré, se déduisent clairement de la propagande qui appuie cette ligne, ainsi que des actions concrètes auxquelles ont abouti la politique extérieure chinoise.

Alors maintenant on peut se demander : ceux qui affirment que Teng Siao­-Ping et ses maîtres ou ses disciples appliquent fidèlement la ligne internationale du camarade Mao, prétendent­il nous faire croire que celui­ci a changé du jour au lendemain à 180 degrés les principes de sa politique internationale, sans consigner par écrit ce changement et seulement en le murmurant en secret à l'oreille de Teng Siao-­Ping et autres personnes de son acabit ?

Et ce qui est encore plus grave, prétendent­-ils nous faire croire que le camarade Mao Tse­-Toung combattait publiquement la ligne internationale révisionniste de Khrouchtchev et des « Khrouchtchev chinois » comme Teng Siao­-Ping et qu'il impulsait en secret une ligne révisionniste et anti­-marxiste ? Ils ne parviendront jamais à le faire croire à notre Parti.

Ce que nous savons, c'est que étant donné l'immense prestige qu'ont eues les directives politiques du camarade Mao et l'affection et l'admiration que lui portent le peuple chinois et les autres peuples du monde, ses ennemis ont dû se « draper dans le drapeau rouge » de ses idées et se faire passer pour fidèles interprètes de celles­ci, pour mieux les combattre et s'y opposer.

N'est­ce pas ce que faisait, dans son « royaume indépendant » forgé dans l'Armée Populaire de Libération, Lin Piao, dans des circonstances où le camarade Mao, comme il a été démontré, avait de profondes divergences politiques et idéologiques avec lui ? N'est­ce pas ce que firent auparavant, Liu Chao­Chi, Teng Siao­Ping et autres révisionnistes invétérés dans leurs «royaumes indépendants» enkystés dans le Parti, dans l'appareil d'Etat et sur le front culturel et autre, jusqu'à ce qu'ils soient renversés par la Révolution Culturelle ?

Le fait que la lutte ait été prolongée (et qu'elle le sera encore puisque à travers un coup d'Etat ils ont repris l'initiative) et qu'ayant perdu un temps considérable pour les démasquer et les renverser au début de la Révolution Culturelle, cela signifie­t­il que le camarade Mao était d'accord avec eux et qu'il ne les ait pas combattus ?

Certainement pas.

Le camarade Mao lui­même dénonce à plusieurs occasions le fait que ses ennemis avaient utilisé et abusé de son nom et même fait des citations partielles de ses oeuvres pour le combattre et combattre l'essence de sa pensée. Dans une lettre adressée, le 8 juillet 1966, à son épouse la camarade Kiang Tsing, le camarade Mao exprime son profond mécontentement pour la façon dont Lin Piao utilise ses écrits et s'exprime ainsi :

« Après ma mort, quand la droite aura pris le pouvoir... la droite exploitera mes paroles pour hisser définitivement le drapeau noir, mais cela ne leur portera pas bonheur».

Il dira de même à Edgar Snow :

« De tous ceux qui crient Vive Mao Tse­Toung, un tiers est sincère, un autre tiers rejoint la majorité, et le reste, en dernier lieu, se compose d'hypocrites».

Pour notre part, nous sommes convaincus que Teng Siao-­Ping et ses disciples se trouvent dans ce dernier tiers, celui des hypocrites.

La «réhabilitation» de Teng Siao­-Ping, peu après la mort de Mao Tse­Toung et le rôle décisif qu'il a joué dans les relations internationales de la Chine chaque fois qu'il a réussi à s'infiltrer au pouvoir, tournant le dos à la juste politique internationale qui a été appliquée dans les plus hauts moments de la polémique internationale contre le révisionnisme et de la Révolution Culturelle, montre clairement que, malgré leur lutte, le camarade Mao Tse­Toung et les marxistes­léninistes du PCC ne parvinrent pas à livrer une bataille de fond à ce «royaume indépendant» de la politique extérieure et à gagner cette bataille.

Ce qui ne fait aucun doute, c'est que jamais Mao Tse­Toung et les marxistes­léninistes du PCC n'auraient confié à Teng Siao­Ping, l'une des principales cibles de la Révolution culturelle, destitué pour la deuxième fois peu avant la mort du camarade Mao, pour avoir conspiré et s'être opposé aux conquêtes de la Révolution Culturelle, la mission d'interpréter et de réviser complètement leur ligne politique internationale.

Après avoir pris connaissance de la politique internationale de Teng Siao­-Ping et de sa clique, fondamentalement révisionniste et réactionnaire, notre Parti ne peut pas non plus accepter la version apparue après la mort du camarade Mao, à savoir que vous, Teng Siao­-Ping et ceux qui par complicité ou par peur vous secondent, représenteriez en ce moment en Chine ses idées et les intérêts du peuple. Pour nous, c'est très clair.

La prophétie que fit le camarade Mao, s'est malheureusement accomplie, après sa mort, « la droite a pris le pouvoir », hissant le « drapeau noir de la contre­-révolution. » Ce que vous, vous avez fait, c'est un coup d'Etat de droite, en promouvant une grande quantité de chefs militaires, destitués par la Révolution Culturelle ; en éliminant au dernier Congrès plus de la moitié du précédent Comité Central du PCC ; et en réprimant brutalement des secteurs de base du Parti, ses dirigeants marxistes­ léninistes et les masses qui se sont opposées à votre usurpation du pouvoir.

En lançant la Révolution Culturelle Prolétarienne, le camarade Mao signala :

« Les représentants de la bourgeoisie qui se sont infiltrés dans le Parti, dans le Gouvernement, dans l'armée et dans les différents secteurs du domaine culturel, constituent une poignée de révisionnistes contre­révolutionnaires. Si l'occasion se présente, ils s'empareront du pouvoir et transformeront la dictature du prolétariat en dictature de la bourgeoisie. »

Ainsi donc, Teng Siao-­Ping était l'un des plus important chef de file de cette «poignée de révisionnistes contre­-révolutionnaires», et c'est pour cela qu'il fut destitué par la Révolution Culturelle.

Plus encore, Mao Tse­Toung a dit de gens comme Teng :

« Ce sont de fidèles laquais de la bourgeoisie et de l'impérialisme avec lesquels il s'emploie à maintenir l'idéologie bourgeoise d'oppression et d'exploitation du prolétariat, ainsi que le régime capitaliste ; il s'oppose à l'idéologie marxiste­léniniste et au régime socialiste...

La lutte qu'il mène contre nous est une lutte à mort dans laquelle ily a obligatoirement un gagnant et un perdant. La lutte que nous menons contre eux ne peut être, par conséquent, qu'une lutte à mort».

Plus tard, Teng Siao­-Ping, feignant de se repentir de ses positions révisionnistes et en faisant une auto­critique, promit solennellement : «de ne jamais tenter de revenir sur le verdict», en se référant aux principes et conquêtes de la Révolution Culturelle. De cette façon, lui et sa cour de disciples, se firent passer pour «repentis», s'infiltrèrent de nouveau, et récupérèrent, pas à pas, d'importantes fonctions dans le Parti, dans l'Etat et dans les Forces Armées.

En Avril 1973, Teng Siao-­Ping apparaît pour la première fois dans un banquet public ; peu après, il récupère sa fonction antérieure de vice­ministre ; en août de la même année, il est rétabli comme membre du Comité Central ; en 1974, il s'infiltre déjà dans le Bureau Politique, et on lui confie la responsabilité de réorganiser les Forces Armées, le réintégrant, en même temps, dans son poste à l'Assemblée Populaire ; en avril de cette même année, il expose publiquement aux Nations-­Unies ses thèses révisionnistes sur la politique internationale.

En janvier 1975, à la Xè session plénière du Comité Central élu au Xe Congrès du PCC, il se fait désigner vice­président du Comité Central ; le même mois, à la IVe Assemblée Populaire, à laquelle n'assiste pas le camarade Mao, il est nommé vice­premier ministre et chef de l'Etat­-major des Forces Armées, assumant de fait, à la suite de la maladie du Premier ministre Chou En­Laï, ses fonctions comme tel.

A de tels sommets, il se sent désormais suffisamment fort pour se lancer à l'attaque des conquêtes de la Révolution Culturelle, malgré ses hypocrites promesses de les respecter ; il élabore, en opposition à celles­ci, les documents : «Programme général de travail pour tout le Parti et tout le pays», «Projet de rapport sur le travail des institutions scientifiques», et «quelques problèmes relatifs à l'accélération du développement industriel» ; tous ces documents ainsi que ses activités révisionnistes profondément opposés à la Révolution Culturelle, sont combattus par le camarade Mao ainsi que par les marxistes-­léninistes du PCC et par les masses populaires.

Le but des attaques de Teng Siao­Ping, c'est de s'opposer au développement de la lutte de classe du prolétariat chinois contre la bourgeoisie, ainsi qu'au renforcement de la dictature du prolétariat ; pour cela, il a eu l'audace de transformer les directives de Mao Tse­Toung lui­même en déclarant :

« Les directives du Président Mao à propos de l'étude de la théorie pour empêcher et prévenir le révisionnisme, sur l'unité et la stabilité dans le développement de l'économie nationale, constituent le programme général de travail pour tout le Parti, toute l'armée et tout le pays ; pour accélérer le développement industriel il est nécessaire de bien s'en tenir à ce programme».

Le camarade Mao dénonce immédiatement cette orientation révisionniste et dit :

« Qu'est­-ce que cela signifie ! « prendre les trois directives comme axe » ? Stabilité et unité ne veulent pas dire suppression de la lutte de classes ; la lutte de classes c'est comme l'axe principal qui entraîne tout le reste».

Et se référant directement à l'attitude de Teng Siao­Ping, il indiquait :

« Il jura mille fois de s'amender et de ne jamais remettre en cause les conclusions établies. On ne peut pas le croire».

Et plus loin :

« Il arrive que la révolution socialiste leur tombe dessus, ainsi pendant la période de la mise en route des coopératives agricoles, il y en eut dans le Parti qui s'y opposèrent, et lorsqu'on critique le droit bourgeois, ils ont un sentiment de recul. On est en train de faire la révolution socialiste, et cependant, on ne comprend pas où se trouve la bourgeoisie. Elle se trouve justement à l'intérieur du Parti Communiste, et ce sont les dirigeants qui suivent la voie capitaliste dans le Parti. Les tenants de la voie capitaliste continuent encore leur chemin. »

Et il indiqua en outre :

« Cette personne (Teng Siao­Ping) ne s'engage pas dans la lutte de classes ; elle n'a jamais mentionné l'axe principal. Elle continue encore avec son «chat blanc ou noir, sans faire la distinction entre l'impérialisme et le marxisme. » « Il ne comprend pas le marxismeléninisme, il représente la bourgeoisie».

Peut­on encore douter que le camarade Mao prenait fermement la tête de la lutte contre le nouveau «vent de droite», conduit par Teng Siao­Ping et ses disciples ?

Au début de 1975, Mao Tse­toung, à la tête du PCC, lance une grande campagne pour renforcer la dictature du prolétariat et restreindre les restes du droit bourgeois encore en vigueur en Chine.

Il a indiqué :

« Pourquoi Lénine parlait­il de la nécessité d'exercer la dictature sur la bourgeoisie ? Il est nécessaire d'avoir une compréhension claire de cette question. Le manque de clarté à ce sujet conduirait au révisionnisme. Il faut le faire savoir à toute la nation ».

« Notre pays pratique toujours un système d'échanges, un système de salaires qui est aussi inégal, comme les huit échelons ou des choses dans ce style. Cela ne peut être restreint que sous la dictature du prolétariat. En fonction de tout cela, il serait très facile à des gens comme Lin Piao de restaurer le système capitaliste s'ils arrivaient au pouvoir ».

Cette directive ainsi que d'autres du camarade Mao, déchaînèrent un profond mouvement de masses d'étude des caractéristiques de la dictature du prolétariat ; analysées par les classiques du marxisme, et de lutte contre les restes du droit bourgeois en Chine.

Précisément, en réponse à cet appel à renforcer la dictature du prolétariat, c'est­-à­-dire d'intensifier la lutte de classes contre la bourgeoisie et contre le droit bourgeois, Teng Siao­Ping, chef de file de «ceux qui sont engagés sur la voie capitaliste» les plus récalcitrants, commença à s'agiter fébrilement.

Finalement, ils tombent dans le désespoir devant l'avancée de la lutte de classes et planifient et fomentent la tentative contre­révolutionnaire de la place Tien­An­Men.

Suite à cet incident, survenu en avril 1976, le Comité Central du PCC se réunit, et, à la demande du camarade Mao, il approuve : « A l'unanimité, de destituer Teng Siao­Ping de toutes ses fonctions à l'intérieur et en dehors du Parti», car, «le Bureau Politique du CC du Parti Communiste de Chine considère que la nature de la question de Teng Siao­Ping s'est désormais transformée en une question de contradiction antagonique», dit le communiqué public. « Des centaines de millions de civils et de militaires», selon les publications chinoises, fêtent et appuient cette décision.

Au cours du meeting tenu sur la place Tien An­Men, Wu Teh, membre du Bureau Politique du CC du PCC, premier secrétaire du Comité Municipal de Pékin et Président du Comité Révolutionnaire de cette ville, déclara :

« Ces derniers jours, alors que nous étudiions les importantes directives de notre grand dirigeant le Président Mao, que nous repoussions le vent déviationniste de droite voulant remettre en cause les conclusions justes et que nous faisions la révolution et stimulions la production, un tout petit nombre de mauvais éléments ont, dans un but inavoué, profité de la fête des morts pour créer délibérément un incident politique, et dirigé leurs attaques directement contre le Président Mao et le Comité Central du Parti, dans une vaine tentative pour fausser à la fois l'orientation des critiques faites à la ligne révisionniste de Teng Siao­Ping, responsable engagé dans la voie capitaliste et non repenti, et la riposte au vent déviationniste de droite qui remet en cause les conclusions justes.

Nous devons avoir une claire compréhension de la nature réactionnaire de cet incident politique, mettre à nu les intrigues et les machinations, élever notre vigilance et ne pas tomber dans leurs pièges.

Les grandes masses révolutionnaires et les cadres révolutionnaires de toute la municipalité doivent prendre la lutte de classes comme axe et se mobiliser immédiatement pour défendre par des actions concrètes le Président Mao, le CC du Parti, la ligne révolutionnaire prolétarienne du Président Mao et la grande capitale de notre pays socialiste, porter des coups résolus aux activités contre­révolutionnaires de sabotage, renforcer et consolider encore plus la dictature du prolétariat et développer cette excellente situation.

Unissons-­nous autour du CC du Parti avec à sa tête le Président Mao pour remporter de plus grandes victoires !»

De son côté Hua Kuo­Feng, aux funérailles du camarade Mao, indiqua :

« La grande Révolution Culturelle Prolétarienne, que le Président Mao a déclenchée et dirigée lui­même, incarnant les intérêts et les aspirations de la classe ouvrière, des paysans pauvres et moyens-­pauvres qui voulaient continuer la révolution, a fait échouer les complots de restauration ourdis par Liou Chao­Chi, Lin Piao et Teng Siao­Ping, soumis à la critique sa clique révisionniste contre­révolutionnaire, a rendu possible la reprise de la part du pouvoir qu'ils avaient usurpée au sein du Parti et de l'appareil d'Etat, assurant ainsi la progression victorieuse de notre pays sur la voie du marxisme-­léninisme.»

Peu de mois après la mort du camarade Mao, violant toutes ses décisions qu'ils prétendent hypocritement respecter, à la 3e Session Plénière du CC élu au Xe Congrès, ils ont passé sur l'accord antérieur unanime du CC de destituer Teng Siao­Ping, en le rétablissant dans toutes ses fonctions et charges officielles. Parallèlement, les compagnons de lutte proches du camarade Mao dans la lutte contre Teng Siao­Ping et ses disciples ont été vilement calomniés, réprimés et « exclus pour toujours du Parti. »

Plus tard, dans le communiqué du Xle Congrès du PCC, ils cherchent à faire croire que les « décisions » qui y ont été imposées, entre autres la répression contre les collaborateurs les plus proches du camarade Mao la réhabilitation de Teng Siao­Ping et la décision d'en finir une fois pour toutes avec la Révolution Culturelle, ont été adoptées en accord avec les « directives et décisions » du camarade Mao Tse­ toung.

Qui plus est, ils affirment que ces mesures répressives « proclament la fin victorieuse de la première grande Révolution Culturelle Prolétarienne de notre pays et qui a duré 11 ans ». Vraiment votre cynisme et votre lâcheté n'ont pas de limites ! Vous insultez le camarade Mao après sa mort et vous vous moquez de lui, de ses idées et de ses décisions, anciennes et dernières, contre les révisionnistes et en particulier contre Teng Siao­Ping.

En vérité vous pensez que nous les marxistes­léninistes, qui avons eu connaissance des dernières directives et décisions du camarade Mao, entre autres la destitution de Teng Siao­Ping, nous sommes des imbéciles ou aussi serviles à votre égard pour accepter passivement une fraude aussi monstrueuse. Il en résulte que ceux que le camarade Mao a qualifiés de « poignée de révisionnistes contre­révolutionnaires »; « fidèles laquais de la bourgeoisie et de l'impérialisme » ; opposés à « l'idéologie marxiste­léniniste et au régime socialiste » et engagés dans « une lutte à mort » contre les marxistes, comme c'est le cas de Teng Siao­Ping et de ceux qui le secondent, que ce soient par lâcheté ou par intime conviction réactionnaire, sont les « dépositaires de la ligne et des décisions du camarade Mao » et ceux qui, après sa mort, ont mené à sa « fin victorieuse » la Révolution Culturelle, Révolution à laquelle ils se sont toujours opposés à mort.

Vraiment vous êtes en train de surpasser Khrouchtchev et ses successeurs qui se prétendent les continuateurs de Lénine. Les commentateurs de la presse bourgeoise eux­mêmes n'ont pas cru de tels mensonges et ils ont interprété sans hésitation vos actions comme « la défaite des idées de Mao Tse­toung » et « la liquidation de la Révolution Culturelle » ce dont soyez­-en sûrs, ils se réjouissent.

La lutte et la victoire du peuple chinois contre l'impérialisme et la féodalité, la Révolution Socialiste chinoise et la grande Révolution Culturelle Prolétarienne, toutes ces luttes menées en appliquant le marxisme­léninisme à la réalité concrète de la Chine et grâce au développement créateur de cette théorie réalisé par le camarade Mao Tse­toung, constituent un patrimoine pour tous les peuples du monde et, en particulier, pour les marxistes­-léninistes.

Nous ne permettrons pas que les révisionnistes, qui ont usurpé provisoirement la direction du glorieux Parti Communiste de Chine et de l'Etat chinois, salissent, dénaturent et liquident ce patrimoine.

En particulier, à l'époque actuelle, où de larges secteurs dans le monde entier se retrouvent déconcertés en apprenant ce qui se passe dans les pays pseudo­socialistes, où les révisionnistes de votre espèce ont restauré le capitalisme, au moment où les forces réactionnaires profitent de cette trahison pour combattre le marxisme et le socialisme authentiques en présentant de tels Etats comme « socialistes », nous considérons de la plus haute importance la défense de la lutte que le camarade Mao et les marxistes-­léninistes chinois ont livré, à la tête des masses, pour la Révolution Culturelle Prolétarienne.

Ce fut un grandiose effort pour consolider et développer un authentique régime socialiste dans presque le quart de l'humanité; pour mettre effectivement la politique prolétarienne au poste de commandement ; pour impulser la lutte de classes en régime socialiste, pour en finir avec l'idéologie, les habitudes et les coutumes bourgeoises dans la superstructure ainsi qu'avec les restes du droit bourgeois ; pour pousser les larges masses à prendre en mains les affaires de l'Etat et à renverser les « royaumes indépendants » où se sont installés les bureaucrates révisionnistes.

Comme le démontrent les tragiques événements survenus depuis la mort du camarade Mao, la Révolution Culturelle n'est pas parvenue à remplir pleinement ses objectifs.

Cependant notre Parti estime, aujourd'hui que la nature sinistre, réactionnaire et anti­marxiste des ennemis qu'elle isola et combattit, saute aux yeux. Et il en sera ainsi à l'avenir au fur et à mesure que leurs actes les démasqueront encore plus.

Notre Parti, le Parti Communiste Révolutionnaire du Chili est décidé à apporter sa contribution, bien que très modeste, à la lutte pour la défense du socialisme en Chine, de la dictature du prolétariat, des conquêtes immortelles de la Révolution Culturelle Prolétarienne et de la pensée de Mao Tse­toung contre les révisionnistes qui contrôlent provisoirement le pouvoir en Chine.

Nous sommes persuadés que la lutte actuelle contre les révisionnistes chinois et leurs disciples représente une nouvelle étape de la lutte déjà ancienne du marxisme­léninisme contre ses manipulateurs révisionnistes.

Les marxistes­léninistes chinois eux-­mêmes, avec le camarade Mao Tse­toung à leur tête, nous ont enseigné dans le document: « Les dirigeants du PCUS, les plus grands scissionnistes de notre temps », que :

« La lutte pour le marxisme­léninisme et l'internationalisme prolétarien est aussi une lutte pour l'unité du mouvement communiste international. Persévérer dans les principes et s'en tenir à l'unité sont choses inséparables »

et ils en tirent trois conclusions :

« En premier lieu que comme toutes les choses dans le monde, le mouvement ouvrier international tend toujours à se diviser en deux ; en second lieu, l'histoire du mouvement communiste international nous montre que, dans les différentes périodes historiques de son développement, la lutte entre les défenseurs de l'unité et les scissionnistes est, au fond, une lutte entre le marxisme­léninisme et l'opportunisme et le révisionnisme, entre les défenseurs du marxisme et ceux qui !e trahissent ; en troisième lieu l'histoire du mouvement communiste international nous montre que l'unité prolétarienne se consolide et se développe par la lutte contre l'opportunisme, le révisionnisme et le scissionnisme. La lutte pour l'unité est inséparable de la lutte pour les principes ».

Lénine pour sa part a déclaré :

« Sans la lutte il n'est pas possible d'y voir clair, et si l'on n'y voit pas clair on ne peut avancer avec succès, une unité solide n'est pas possible. Ceux qui luttent n'ébranlent pas du tout l'unité. Celle­ci n'existe pas encore, elle est branlante sur toute la ligne... La lutte ouverte et directe est l'une des conditions nécessaires pour restaurer l'unité ».

En ce qui nous concerne, notre plus grand désir est que cette lutte apporte vraiment une clarification et qu'elle nous conduise tous à mieux comprendre les origines du révisionnisme contemporain, de façon à le combattre avec une efficacité accrue.

Face à ce nouveau courant révisionniste, notre Comité Central a décidé à l'unanimité de ses membres et conformément à l'opinion de la totalité de ses militants, de rompre ses relations de Parti avec la clique révisionniste qui, par un coup d'Etat, a escamoté le pouvoir et la direction du Parti Communiste de Chine après la mort du camarade Mao Tse­toung et a décidé de la combattre publiquement.

Nous ne rompons pas avec le peuple chinois ni avec le glorieux Parti Communiste de Chine, mais avec ceux qui, contre leur volonté et celle du camarade Mao ont usurpé provisoirement le pouvoir en Chine en utilisant la violence et les intrigues contre-­révolutionnaires.

Nous sommes persuadés que votre joie sera de courte durée. Nous avons une entière confiance dans les paroles écrites par le camarade Mao en 1966 à son épouse la camarade Kiang Tsing, et qui annoncent quel sera votre avenir :

« En Chine, depuis que l'Empereur a été renversé en 1911, aucun réactionnaire n'a pu se maintenir longtemps au pouvoir ... Si la droite réussit un coup d'Etat anti­communiste en Chine, nous sommes persuadés qu'elle ne connaîtra pas non plus la paix et très probablement sa domination sera de courte durée, car elle ne pourra être tolérée par aucun des révolutionnaires qui sont les portes paroles des intérêts du peuple, qui comprend 90% de la population ».

 

« Conclusion : les perspectives sont brillantes mais le chemin est tortueux. Ces deux affirmations restent valables ».

 

Parti Communiste Révolutionnaire (Chili)

Santiago du Chili, novembre 1977

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