Il y a 40 ans, le 11 septembre 1973, le fascisme au Chili a écrasé la « voie pacifique au socialisme ». Mais ce n'est pas que le fait que la contre-révolution ait été armée qui a été le problème des masses – ce qui a compté comme aspect principal est que les masses étaient désarmées, pas organisées sous la forme de la Guerre Populaire.

C'est un enseignement fondamental de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne : le mouvement des masses doit être organisé de manière prolongée, afin que le pouvoir reste fermement dans leurs mains de manière armée, pour lutter à tous les niveaux, idéologiquement, culturellement, militairement, face à la contre-révolution. C'est le sens du slogan : GUERRE POPULAIRE JUSQU'AU COMMUNISME!

La défaite de Salvador Allende a ainsi été non pas la défaite de la « révolution » en général, du socialisme, mais du programme réformiste, en fait capitaliste bureaucratique du gouvernement de l'Unidad Popular (Unité Populaire).

L'Unidad Popular au Chili était un mouvement « réformiste » fondé sur une fraction de la bourgeoisie bureaucratique, par des secteurs de la petite-bourgeoisie urbaine, qui voulait faire en sorte que le pays quitte la soumission à l'impérialisme US, allant dans la direction de la collaboration sous le drapeau de la « république », mais ce faisant allant dans la direction du social-impérialisme soviétique.

Le coup d'Etat du général Augusto Pinochet le 11 septembre 1973 a été le pic de l'activité contre-révolutionnaire (attaques armées, sabotages, centaines de bombes contre les rails, les ponts, les pipelines, etc.) financée par l'impérialisme US, qui menait en parallèle un blocus économique contre le Chili, pour faire échouer le gouvernement.

De l'autre côté, le gouvernement d'Allende est de plus en plus allé dans la soumission au social-impérialisme soviétique, avec Fidel Castro restant même un mois dans le pays pour commenter la situation.

Il faut souligner que Salvador Allende n'était pas le dirigeant d'un mouvement de masse révolutionnaire, mais le gérant depuis 1970 de réformes sociales par en haut, formant une nouvelle bourgeoisie bureaucratique soumise non pas aux États-Unis, mais au social-impérialisme soviétique, qui tissait des liens économiques et militaires forts avec le régime d'Allende.

La dimension réformiste d'Allende va avec la tentative d'une fraction bureaucratique d'utiliser la situation pour tromper les masses et essayer de se vendre elle-même au social-impérialisme soviétique.

Et cette situation était déjà bien connue des communistes authentiques au Chili, qui comprenaient le maoïsme et la nature de leur pays. Formé en 1966, notamment avec David Benquis (Camarada Velásquez), le Parti Communiste Révolutionnaire a analysé la situation sur une base scientifique.

Le Parti Communiste Révolutionnaire avait compris que les masses étaient prisonnières entre ce qui était le réformisme en apparence, et le fascisme financé par les États-Unis de l'autre côté. La bourgeoisie bureaucratique d'Allende était strictement contre le fait que les masses soient armées; le gouvernement d'Allende a même fait une loi stricte contre la possession d'armes, limitant le droit d'avoir des armes aux gens en uniforme : la police et l'armée, qui soutiendront ensuite Pinochet.

Le Parti Communiste Révolutionnaire a essayé de prévenir les masses contre les illusions produites par Allende et les activités des structures fascistes pro US, tandis que de l'autre côté, le « parti communiste » révisionniste soutenait Allende, prétendant soutenir la bourgeoisie nationale, quand en réalité il aidait à construire une bourgeoisie bureaucratique pro social-impérialiste soviétique.

En raison de cela, les communistes authentiques rejetaient également après 1973 la ligne révisionniste du « parti communiste » du Chili, qui avait organisé un réformisme armé avec le « Frente Patriótico Manuel Rodríguez. »

Dans les années 2000, l'Union des Révolutionnaires Communistes (MLM) a produit de nombreux documents pour démasquer le révisionnisme et la ligne d'Allende.

Cela montre la valeur des maoïstes du Chili, et il faut noter que le Parti Communiste Révolutionnaire a joué un rôle important dans la fondation de la structure maoïste internationale, le Mouvement Révolutionnaire Internationaliste, et que l'Union des Révolutionnaires Communistes (MLM) a rejeté très tôt le prachandisme et les accords de paix au Népal.

La question d'Allende est importante pour comprendre qu'il n'y a pas de troisième voie pour un pays colonial entre la soumission à l'impérialisme et la Guerre Populaire. Il n'y a que la Guerre Populaire qui puisse détruire les racines du féodalisme, base pour la pénétration possible de l'impérialisme. En ce sens, Hugo Chavez n'a été qu'un nouvel Allende.

Vive les maoistes du Chili et leur lutte pour la Révolution de Nouvelle Démocratie, vive les leçons de leur lutte !

Guerre Populaire jusqu'au communisme !

Parti Communiste Marxiste Léniniste Maoïste [France]

Septembre 2013