Existentialisme et pessimisme - 8e partie : «dasein», «intentionnalité» et un monde «absurde»
Submitted by Anonyme (non vérifié)Ce qui est frappant dans le roman L'étranger, c'est que le personnage n'a aucun intérêt à part lui-même dans son existence immédiate. Lorsque sa petite-amie lui propose de se marier, il est d'accord de manière vague, car en fait il ne se projette jamais. De la même manière, il apparaît « indifférent » à la mort de sa mère, ou lorsqu'il tue une personne sur la plage. Tout cela lui semble abstrait. Albert Camus, en fait, dresse ici le portrait de ce que Martin Heidegger a appelé le « dasein » et Edmund Husserl, avant lui, l'intentionnalité.
Pourquoi est-ce que, en France, Martin Heiddegger est si connu dans les milieux bourgeois, bien plus que Edmund Husserl ? Cela tient à ce que Martin Heidegger a résolu des problèmes inhérents à la démarche d'Edmund Husserl ; il a comblé les manquements rendant inopérants l'ensemble. Sa principale trouvaille tient à un concept, appelé « dasein », exposé dans l'oeuvre appelé Être et temps, publié en 1927.
Dans ce Être et temps, Martin Heidegger tente d'aller plus loin qu'Edmund Husserl, de combler ce qui pose un problème fondamental : le rapport entre la conscience et le fait de vivre. En effet, Edmund Husserl a fait comme René Descartes, acceptant de séparer l'esprit du corps. On en arrive à une conscience pure, cela est clair pour tout le monde. Cela renforce l'idéalisme, c'est très bien pour la bourgeoisie.