15 sep 2010

Murakami au château de Versailles: une démonstration du caractère baroque de la décadence bourgeoise

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Contre-Informations avait souligné l’importance à comprendre la notion de « baroque. » De fait, toute l’actualité culturelle bourgeoise devient baroque, exactement comme la royauté française était baroque avant son effondrement.

On en a un symbole très important avec le château de Versailles, dans une exposition qui se tient du 14 septembre au 12 décembre. 22 œuvres du japonais Takashi Murakami ont été placées dans les appartements royaux et le jardin.

Takashi Murakami est une grande figure de la vague baroque, phase culturelle décadente de la bourgeoisie mélangeant frivolité, pornographie, grand luxe, parasitage et dilettantisme.

Son oeuvre My lonesome cowboy, qui a été vendu 15 millions de dollars, est une statue où une sorte de jeune homme blond sculpté dans un esprit manga sourit en tenant son sexe, sexe d’où part un jet de sperme partant dans les airs et formant un lasso. Il existe un équivalent féminin, Hiropon, où c’est des deux seins que part un grand jet formant une corde à sauter.

Murakami a été considéré en 2008 par le Time magazine le cite « comme l’une des 100 personnalités les plus influentes du monde » ; quelques années auparavant il avait également travaillé pour la marque de luxe Louis Vuitton.

Cette fois donc, c’est au château de Versailles qu’il expose ses personnages kitschs, allant d’un bouddha à une « pin-up » en passant par un monstre.

Jean Jacques Aillagon, président du Château de Versailles Spectacles et ancien ministre de la culture, a expliqué au sujet de Murakami qu’il est l’un des « sculpteurs les plus aptes à être accueilli à Versailles. Son œuvre a une double convergence avec Versailles.

Tout d’abord, son œuvre est heureuse, comme le palais, qui a été voulu pour la fête et la joie. Par ailleurs, Versailles a été conçu comme une machine de mise en scène du pouvoir et pour donner aux mythes une représentation contemporaine (Louis XIV en Alexandre). Murakami s’empare lui aussi des mythes de notre temps pour les explorer et les critiquer ».

On reconnaît là la posture et l’imposture de l’idéologie de la bourgeoisie à l’époque impérialiste ; improductive sur le plan culturel, la bourgeoisie justifie tout et n’importe quoi, et la coupure avec le peuple est évidemment de plus en plus grande.

Pour autant, il faut bien être conscient que cette frivolité ne doit pas nous faire mettre dans un même sac le château de Versailles et « l’art contemporain » en putréfaction. Le château de Versailles ne répond pas à nos besoins esthétiques en tant que communistes, mais il appartient à l’histoire du peuple, qui l’a d’ailleurs construit.

L’époque du baroque – classicisme a été une période d’apogée de l’aristocratie, en ce sens la production culturelle appartient au patrimoine des masses populaires de France. Il ne s’agit pas d’un modèle, mais d’une élévation de la culture à un moment donné.

Il est essentiel de comprendre cela, alors que l’extrême-droite a mené campagne contre cette exposition. Car son but est de dévier la lutte contre la décadence bourgeoise en apologie romantique de l’aristocratie.

Or, il ne faut pas aller en arrière mais dépasser la décadence en s’appuyant sur la modernité et en assimilant le meilleur de la culture passée.

Cela est d’autant plus important que l’État français consacre d’énormes sommes à l’art contemporain (depuis Mitterrand), avec nombre d’institutions, un argent qui coule à flot…

Et qu’on trouve également en France une véritable multitude de pseudos artistes totalement narcissiques et opportunistes, cultivant le cynisme et les postures aristocrates…

Une véritable engeance, dont on retrouve la présence chez les bobos comme chez les aigris de la « réacosphère », sorte de bulle internet et littéraire d’anti-politiques intéressés uniquement par leur carrière.

Le PCMLM met en avant le réalisme socialiste, et c’est la seule organisation à le faire. Ceci est d’une grande importance. Il faut montrer qu’il existe une perspective artistique : celle qui fait que l’art existe dans la vie quotidienne, en tant qu’art appliqué au service des masses populaires.

Il faut savoir se confronter à la décadence bourgeoise, qui suinte dans toute la société avec son cynisme, son ultra individualisme, son narcissisme, sa fatuité, sa frivolité….

Il faut savoir réfuter les tendances romantiques, qui consistent en un désir réactionnaire de retourner aux valeurs passéistes et aristocratiques…

Avec le PCMLM, construisons la perspective pour la prise du pouvoir de la classe ouvrière, à tous les niveaux, conformément aux enseignements de la révolution culturelle chinoise !

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