7 aoû 2009

Les luttes de classe et l’échec de l’anarcho-syndicalisme et du syndicalisme-révolutionnaire

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Dans la crise générale du capitalisme, une étincelle peut mettre le feu à la prairie.

Et les récentes luttes ouvrières ont rappelé que la lutte des classes a de très nombreux aspects, et que rien ne va en ligne droite.

Rien ne serait plus faux que de faire deux erreurs:
-en rester au plan économique;
-en rester sur le plan de l’entreprise.

Il faut des revendications, il faut que la lutte ait comme cœur l’entreprise. Mais il ne faut pas s’y cantonner. Il ne s’agit pas seulement du fait que, comme l’a expliqué Lénine, la conscience révolutionnaire vient d’une compréhension de toute la société, et pas seulement du monde de l’entreprise.

Non, il s’agit d’une question concrète. Parlons concrètement en prenant un exemple.

Au début des années 1990, on a assisté en France au renouveau de l’anarcho-syndicalisme et du syndicalisme-révolutionnaire, qui se sont mis en avant comme alternative pratique et crédible.

Par l’intermédiaire principalement de la CNT (Confédération Nationale du Travail), l’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme-révolutionnaire imaginaient un processus en ligne droite: forte de l’expérience comme quoi la CNT n’était pas opportuniste ni corrompue par la politique, les masses utiliseraient la CNT, se l’appropriant et déclenchant la grève générale, prélude à l’expropriation révolutionnaire, la révolution.

Et là que peut-on dire? Eh bien que les luttes ouvrières dans les usines en passe d’être fermées échappent au syndicalisme comme imaginé par la CNT, alors qu’elles sont d’une grande importance!

La CNT ne peut pas comprendre ces luttes: car elles ne relèvent pas des luttes « classiques » au sein de l’entreprise (puisque celle-ci ferme), car la CNT est une confédération et ne peut pas prendre partie globalement, car cela serait de la « politique. »

Prenons les bonbonnes de gaz placées sur l’usine New Fabris. Elles ne correspondent pas à l’hypothèse « autogestionnaire » de la CNT. Et pourtant il s’agit d’une véritable lutte de classe!

Ce qu’il faut comprendre, c’est que les luttes de classes ont beaucoup de formes, alors que le syndicalisme n’en a qu’une.

Quand on sait en plus que l’anarcho-syndicalisme et syndicalisme-révolutionnaire refusent catégoriquement la politique, on voit bien que cela ne colle pas.

Si encore la CNT avait comme projet central le communisme libertaire, levait son drapeau, le mettant en avant politiquement, etc. Mais ce n’est pas le cas; seule la CNT-AIT (Confédération Nationale du Travail – Association Internationale du Travail) tente de le faire, mais sa démarche retombe vite dans l’anarchisme et le refus de la politique.

L’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme-révolutionnaire ont dominé en France avant 1914, à une époque où les masses populaires n’avaient pas encore de maturité politique (qui arrivera avec la révolution russe de 1917, les luttes de classe en France et la naissance du Parti Communiste).

L’anarchisme était fort car l’opportunisme était fort; un anarchisme fort est toujours le pendant de la social-démocratie quand il n’y a pas de mouvement communiste authentique.

Lénine affirmait justement que « L’anarchisme a été souvent une sorte de châtiment pour les déviations opportunistes du mouvement ouvrier. Ces deux aberrations se complétaient mutuellement » (La maladie infantile du communisme – le « gauchisme »); et il expliquait précisément que l’anarchisme était faible en Russie à son époque, car le bolchevisme avait combattu l’opportunisme de manière intransigeante.

L’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme-révolutionnaire sont donc nés au début des années 1990, parce que le révisionnisme (CGT + P« C »F) a commencé son grand déclin et a commencé sa transformation en néo-social-démocratie.

Plus le révisionnisme disparaissait, plus la social-démocratie traditionnelle l’emportait, et plus l’anarchisme se renforçait comme réaction anti-opportuniste.

Mais le « mouvement social » de 1995 n’était pas le début, mais la fin d’une époque; aujourd’hui les « mouvements sociaux » s’effacent devant de véritables luttes de classe.

Et les récents affrontements de classe – depuis la révolte de 2005 jusqu’aux luttes ouvrières récentes – ont montré que le syndicalisme n’était pas l’arme adéquate pour les masses.

L’Etat bourgeois augmente la pression, la bourgeoisie aussi; dans les entreprises, la lutte syndicale est légaliste et surveillée par l’ennemi, sans compter que la ligne syndicale est incapable de soulever les larges masses.

Pourquoi? Parce que seule la classe ouvrière peut unifier les masses, en le faisant autour d’elle, et elle le fait sur la base révolutionnaire prolétarienne, sur la base du programme communiste.

Ce qu’il faut, ce n’est pas construire le syndicat – mais construire le Parti, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste, qui seul peut établir des bases rouges pour aller à la victoire!       

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