Le fascisme en tant qu’anticapitalisme romantique: le discours de Le Pen lors de la fête Jeanne d’Arc
Submitted by Anonyme (non vérifié)Depuis deux semaines, le PCMLM a mis en ligne plusieurs extraits des analyses de Zeev Sternhell avec le mot d’ordre : « Lire Sternhell est un devoir ».
Le PCMLM est le parti de la science marxiste-léniniste-maoïste dont la tâche historique à l’époque de la révolution, notre époque, est de préparer l’affrontement inévitable avec le fascisme. C’est en cela que les écrits de Sternhell constitue une formation idéologique indispensable pour les révolutionnaires réunis sous la bannière rouge du marxisme-léninisme-maoïsme.
Lire Sternhell permet en effet de comprendre que le fascisme est un rejet de type romantique du capitalisme, une révision constante du marxisme, une rébellion fantasmée fondée sur l’idéalisme historique tentant de s’affranchir de la science matérialiste reposant sur la lutte de classes.
Les fascistes essaient ainsi de promouvoir l’idée de collaboration de classes au profit de la Nation, comme exposée dans « Ni Droite ni gauche, l’idéologie fasciste en France » de Zeev Sternhell.
Le discours de Le Pen pour la « fête Jeanne d’Arc » d’hier illustre ainsi parfaitement ce thème de la collaboration de classes essentiel au fascisme.
Le Pen s’est adressé aux
« Patrons ou employés, fonctionnaires ou travailleurs du privé, issus de la Droite et de la Gauche »
en récusant
« les matérialismes, qu’ils soient de gauche ou de droite, communistes ou capitalistes ».
Il faut bien comprendre que le fascisme est une contre-révolution violemment réactionnaire qui est alimenté par l’apport décisif d’un anticapitalisme romantique de type social-chauvin, qui se veut « de gauche » tout en révisant le marxisme.
Jean-Marie Le Pen l’exprime clairement :
« Marine me disait l’autre jour, à propos de ce discours du 1er mai « Jaurès et pas Thorez ! ». Et pourquoi pas ?!
Avant que le Parti communiste français et les syndicats n’eussent trahi les ouvriers en acceptant la mondialisation et l’Europe et en devenant immigrationnistes, Georges Marchais ne réclamait-il pas son arrêt immédiat et ne défendait-il pas le « Produisons français » ?
Il avait raison, comme nous avions raison.Et pourquoi ne pas le dire : cette Gauche là, qui vit encore, celle de la défense des opprimés, des exploités, des petits patrons, des petits fonctionnaires, des petits paysans, est certainement plus éloignée de la Gauche américaine des Strauss Kahn et des Aubry que de nous !
Elle est plus proche de nous que cette Droite de l’argent roi, des Rolex et des chanteuses, celle qui finance les banques qui verse des milliards de bonus à ses traders pendant qu’un de nos paysans se suicide chaque jour ! »
On retrouve dans ses propos l’essence du social-chauvinisme qui conçoit la France comme un bastion de la résistance au modèle « anglo-saxon » adepte d’une « voie ultra-libérale », comme le dit Le Pen à un autre moment de son discours.
La collaboration de classes et le social-chauvinisme sont en corrélation logique avec l’exaltation populiste d’une France éternelle du terroir et des « petits », y compris bien sûr les « petits patrons », car les faux révolutionnaires fascistes ne s’attaquent jamais à la propriété privée.
Voilà pourquoi le PCMLM avait fort justement critiqué la nature contre-révolutionnaire du NPA dans une série d’articles du journal Révolution, notamment en ces termes :
« Le NPA nie la lutte des classes; comme tous les opportunistes, le NPA a cette faculté particulière de sauter sans peine par-dessus la lutte de classes pour ne considérer que le peuple comme une entité unique à conquérir « dans sa majorité », une majorité incluant bien sûr la petite-bourgeoisie, les petits commerçants et même les patrons de PMI/PME, rengaine des discours des représentants du NPA. »
Et le PCMLM n’a également cessé de critiquer le NON petit-bourgeois et social-chauvin au référendum sur la constitution européenne, un NON auquel Jean-marie Le Pen fait bien entendu allusion dans son discours d’hier.
Toutes les positions prises par le PCMLM prouve sa clairvoyance dans les temps assombries de la crise générale du capitalisme de laquelle émane le fascisme.
Car en effet, avec leur démagogie anticapitaliste qui attaque les multinationales tout en protégeant le « petit » Capital, leur repli sur la Nation libérée de l’immigration, les fascistes sont bel et bien une émanation dégénérée du capitalisme en crise générale, et prônent en fin de compte un retour à un capitalisme assaini.
Le Pen va jusqu’à citer Henry Ford Junior ! (« Si je ne vends pas mes voitures à mes ouvriers, à qui les vendrais-je donc ? »). Les fascistes sont les partisans du vieux monde qui, à l’instar de leurs frères jumeaux sociaux-démocrates, réclament un Etat fort contrôlant la « protection sociale », c’est-à-dire régimentant la vie des masses poussées à la survie par le capitalisme lui-même.
Le PCMLM, lui, est le parti de la révolution socialiste qui ne transige pas avec le capitalisme et la bourgeoisie. Le PCMLM ne ménage pas le petit capital en concentrant ses attaques exclusivement sur les grandes entreprises.
Le PCMLM ne négocie pas avec la bourgeoisie la survie des masses populaires dans l’enfer capitaliste fondé sur le darwinisme social se débarrassant de celles et ceux ne correspondant pas à ses sinistres plans.
La révolution socialiste touchera tous les aspects du vieux monde capitaliste et ne saurait épargner la petite production, fief de la France du terroir idéalisée par les fascistes. La révolution culturelle de demain annihilera les poches de résistance idéologique de la la bourgeoisie.
« L’idéalisation de la petite production nous révèle un autre trait spécifique de la critique romantique et populiste: son caractère petit-bourgeois. Nous avons vu que le romantique français comme le romantique russe font de la petite-production une « organisation sociale », une « forme de production », qu’ils opposent au capitalisme.
Nous avons vu aussi que cette opposition n’implique qu’une compréhension très superficielle, qu’elle isole artificiellement et à tort une forme de l’économie marchande (le grand capital industriel) et la condamne, tout en idéalisant utopiquement une autre forme de cette même économie marchande (la petite production). »
(Lénine, Pour caractériser le romantisme économique).
Le texte du discours de Jean-Marie Le Pen est un document de travail pour tous les révolutionnaires qui doivent comprendre la nature romantique de la rébellion anticapitaliste du fascisme.
Ce discours montre également que la progression du fascisme est parvenu à une nouvelle étape en se présentant comme la force régénératrice du capitalisme. Il y a là un grand saut qualitatif.
Face à cela, le PCMLM a su prouver qu’il était le bastion idéologique au service du peuple, menant les batailles contre les caractéristiques nationale-bourgeoise françaises, comme la moquerie, le mécanisme bourgeois méprisant les animaux et la planète, la dimension social-féodale fantasmant sur un Etat fort, la rébellion légale, le relativisme etc.
Voilà une démarche à la fois juste et correspondant aux nécessités de notre époque. Il faut lever le drapeau du nouveau contre l’ancien!