Les années 2010 vont balayer les années 2000!
Submitted by Anonyme (non vérifié)Nous, communistes, accordons une très grande place à la question des périodes historiques. La stratégie révolutionnaire nécessite une compréhension de la situation objective, et une telle compréhension marque justement la différences avec les forces « révolutionnaires » qui ne comprennent pas le marxisme – léninisme – maoïsme.
Il ne s’agit en rien d’une question d’adaptation tactique, de choix pragmatique ou géopolitique, etc. Cela, ce sont les « marxistes-léninistes » qui le pratiquent justement, par pur opportunisme.
Il s’agit d’une question d’ajustement, de calibrage, de ligne de masses. C’est l’enseignement de Mao Zedong sur la culture. Voilà pourquoi il est nécessaire de voir en quoi ont précisément consisté les années 2000 – pour bien préparer la lutte des années 2010!
Que voit-on justement? Que les années 2000 ont été des années marquée par une contradiction patente.
D’un côté, il y a eu en effet un approfondissement brutal de la crise générale du capitalisme en France. La pauvreté et les brutalités se sont largement développées, et la rage sociale a parfois explosé, comme en 2005 avec la jeunesse des banlieues ou avec les nombreuses grèves de 2009.
Mais de l’autre, il n’y a pas eu d’évolution sur le plan subjectif. La France reste un pays toujours aussi lisse. Les années 2000 ont été celles du triomphe d’Amélie Poulain et de Bienvenue chez les Chtis, tout comme des différents films Astérix, de la télé – réalité sans parler de la religiosité.
Cette contradiction est clairement explosive. L’écart est énorme entre la base objective, la réalité vécue au jour le jour, et les superstructures idéologiques.
D’où vient cette contradiction? Si on le comprend, on comprend en même temps le pourquoi du PCMLM.
En effet, selon nous, la social-démocratie triomphante en 1981 a balayé tout le patrimoine révolutionnaire des années 1970.
Non seulement le substrat militant avait été anéanti, mais sur le plan théorique comme idéologique, la défaite était totale. Il ne restait plus alors comme état d’esprit dans la société ce que le chanteur Thiéfaine a admirablement résumé à ce moment-là: « je suis le fils d’une société fondamentalement épuisée passe-moi ma pipe de marijane sinon je me shoote à la banane. »
Si l’on veut, la nullité du niveau idéologique des années 2000 repose sur la mentalité de ces années 1980, où l’on avait, pour reprendre la distinction classique / baroque au sujet de la culture française, d’un côté Jean-Jacques Goldmann et Téléphone (les classiques – formalistes), de l’autre Thiéfaine et les Béruriers Noirs, représentant évidemment le côté baroque.
Le maximum qu’il était permis de penser, était alors, avec Goldmann, qu’un « simple professeur Qui pensait que savoir était un grand trésor (…) loin des beaux discours, des grandes théories (…) changeait la vie. »
Au niveau international, la culture a été marquée par des artistes au même état d’esprit: U2, Bob Marley, The Police, The Clash, etc. Soit des gens engagés socialement mais désenchantés par rapport à toute idéologie.
Et les années 1990 firent logiquement place à un désenchantement encore plus grand. Le groupe Nirvana et le chanteur Tupac Shakur symbolisent le passage à une culture axée sur la révolte, mais accompagnée du repli individuel, de l’absence de tout espoir en un changement social possible en tant que tel.
En France, Supreme NTM et Noir Désir représentent par excellence cet état d’esprit, contestataire mais sans perspective, même si c’est la chanson « Foule sentimentale » d’Alain Souchon qui en synthétise le mieux le contenu.
Les années 2000 suivent les années 1990. On ne s’étonnera donc pas qu’elles ressemblent en partie aux années 1990, au moins sur le plan de la forme.
La révolte des années 2000 est « froide » – elle ne sait pas à quoi se raccrocher, elle n’a pas d’outils ni théoriques ni idéologiques.
La culture des années 2000 est dispersée, éparpillée. Et les masses populaires ne sont pas encore assez massivement révoltées pour que le niveau idéologique de la Révolution remonte en flèche.
Voilà pourquoi il y a le PCMLM. Le PCMLM est issu du refus d’admettre que les années 2000 – ou les années 1990, ou 1980, dont elles sont culturellement issues – étaient autre chose qu’une anomalie, qu’un grand creux.
L’idée, si l’on veut, était qu’il ne fallait pas se fonder sur la situation d’aujourd’hui (les années 2000) en tant qu’elle vient d’hier (les années 1990, et même 1980), mais sur la situation d’aujourd’hui en tant qu’elle préfigure celle de demain.
Voilà pourquoi le PCMLM aborde des thèmes de manière unique à l’extrême-gauche en France.
Pour nous le présent se transforme en futur. Les années 2010 n’auront rien à voir avec les années 2000.
Certains n’ont pas vu cela et ont cru que le PCMLM ne faisait que nier le présent pour faire des années 1970 un fétiche. Ils n’ont pas vu, ou pas voulu voir, que justement les années 1970 n’étaient intéressantes que parce qu’à cette époque, la grande question s’est posée du développement de la révolution.
D’où justement les nombreuses analyses que nous faisons, ancrées dans la réalité d’aujourd’hui, et non pas dans les années 1970.
Cela il faut bien le voir. Les années 2010 vont balayer les années 2000!