1 juil 2012

Tombouctou rentre dans la modernité impérialiste par la barbarie obscurantiste

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Tombouctou, « perle du désert », est la cible de la barbarie obscurantiste. Les islamistes, surfant sur l'intervention impérialiste en soutien aux « révolutions arabes », notamment en Libye, ont pris le contrôle du nord du Mali.

 

Et à Tombouctou, ville de 50 000 personnes, ils sont en train de détruire les tombes des saints, l'Islam local les célébrant, dans la tradition populaire.

 

En mai, les islamistes avaient déjà incendié le mausolée du saint musulman Sidi Mahmoud Ben Amar.

 

Cette fois, ils ont fini le travail pour celui de Sidi Mahmoud et étendu leur destruction à ceux de Sidi Moctar et d'Alpha Moya (Alpha Moya Idjé Tjina Sare).

 

Officiellement, c'est en réaction à la décision prise le 28 juin par l'Unesco de placer les mausolées de la ville sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité en péril.

 

En pratique, ce n'est que logique et conforme à l'idéologie islamiste : en Afghanistan, les talibans avaient déjà procédé à la destruction des Bouddhas de Bamyan (voir sur les photos de gauche).

 

En Afghanistan, c'est la représentation d'images qui étaient le prétexte ; cette fois, c'est la reconnaissance de « saints » (Tombouctou est connu justement sous le nom de « cité des 333 saints » (seulement 16 mausolées existent en tant que tel et sont visités).

 

En réalité, c'est une question historique du développement du capitalisme. Les islamistes apportent la « modernité » capitaliste.

 

La ville de Tombouctou, située non loin du fleuve Niger là où il est le plus avancé dans le Sahara, a été en effet une grande base idéologique de l'Islam, principalement au 15ème siècle, avec jusqu'à 25 000 étudiants. Tombouctou était une ville de passage des caravanes, une ville marchande.

 

80 000 documents manuscrits y sont encore présents, tombant dans l'oubli depuis la décadence complète de la ville, due à l'obscurantisme religieux et au colonialisme des pays européens (environ 30.000 autres manuscrits déjà listés par l'Unesco et placés dans un institut gouvernemental ont pu être déplacés à temps, après des saccages en avril).

 

L'action des islamistes a cela en arrière-plan. S'ils détruisent les mausolées de terre sèche à coups de pioches et de houes, c'est pour « régénérer » l'Islam, le « purifier » de ses faiblesses, afin qu'il puisse se relancer face à l'influence « occidentale », « impérialiste », « américano-sioniste. »

 

Mais en faisant cela, ils veulent en fait moderniser l'ensemble de la société, sur une base capitaliste masquée par la religion. Les islamistes tentent ici d'imposer une sorte de calvinisme plongé dans un bain de féodalisme, avec une idéologie décentralisée où chacun doit être à sa place dans la communauté, laissant les marchands faire ce qu'ils ont à faire.

 

De la même manière que le protestantisme a appelé à dépasser le culte superstitieux des « saints », les islamistes détruisent les mausolées, mais ils le font avec 800 ans de retard sur l'humanisme, ce qui fait que leur démarche se révèle être totalement réactionnaire.

 

Ils luttent contre les saints au nom, non pas, du matérialisme, mais d'un mélange d'un Islam du travail et du capitalisme avec une religiosité obscurantiste moyen-âgeuse – les deux allant de pair, comme en témoignent les succès des « frères musulmans » et ce qu'ont amené les pseudos « révolutions arabes. »

 

C'est l'idéologie du travail et de l'ordre qu'apportent les islamistes, et ce par la force. C'est une expression bourgeoise violente, pour contrer un capitalisme bien plus fort, mais une expression contradictoire, qui puise dans les valeurs féodales.

 

C'est un pur produit de la contradiction impérialisme / féodalisme.

 

La barbarie islamiste est un fondamentalisme, un contre-coup direct de la pénétration impérialiste. Le monde moderne, dans cette version, c'est une femme totalement voilée mais habillée avec de grandes marques de mode.

 

Et plus l'impérialisme se fait présent sur le plan idéologique, avec son type de consommation, plus le fondamentalisme se renforce, comme refuge... Et alors plus la consomm

ation capitaliste reprend, comme antidote au poison obscurantiste, et plus alors la religion redevient un refuge...

 

On a là une catastrophe culturelle en cercle fermé, jusqu'à l'autodestruction des sociétés de par le poids des contradictions.

 

C'est une conséquence directe de la faiblesse du communisme. En l'absence de révolution démocratique portée par les Partis Communistes menant la guerre populaire, les contradictions entre féodalisme et impérialisme s'aiguisent et en arrivent parfois à des explosions.

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