22 avr 2012

Mélenchon, une création médiatique

Submitted by Anonyme (non vérifié)

11%, voilà que le soi-disant phénomène Jean-Luc Mélenchon se transforme en un simple score "correct". Et en tous les cas un score en-dessous des annonces faites par les journalistes bourgeois.

Car le Front de gauche de Mélenchon n'est qu'une coquille vide, un grand fourre-tout populiste enrobé de tirades à peine radicales. Malgré tout, le buzz organisé par la bourgeoisie aura quand même fonctionné, pour mobiliser les personnes encore trop à gauche qui avaient grincé des dents pendant la campagne de Hollande.

Tout ce système a été bien organisé - surtout avec les meetings "endiablés" retransmis en direct à la télévision puis balancés en masse sur internet - pour que Mélenchon puisse servir la social-démocratie en sauvant le système capitaliste.

Mais voilà déjà que le Front de gauche s'effrite, son rôle de rabatteur pour François Hollande étant terminé. Il y a quelques jours déjà que les frictions se font sentir entre les vieux notables du P"C"F qui veulent négocier leurs places et le pseudo-tribun Mélenchon qui se voit aller loin en faisant cavalier seul. Ces frictions vont sûrement aller en s'accélérant avec les législatives, l'appétit carriériste et opportuniste des militants prenant le dessus sur le reste.

Car il faut bien le dire, maintenant ces 11% passés, le Front de gauche n'a aucun contenu à mettre en avant - l'appel à se promener derrière les bannières syndicales ce 1er mai fait par Mélenchon ce soir illustrant en fait totalement ce vide.

Malgré cela, le cinéma Mélenchon va continuer. La bourgeoisie a besoin d'entretenir cette pseudo-agitation "révolutionnaire" qui se fait sur une ligne social-chauvine. En effet, l'impérialisme a besoin de mobiliser les masses autour de son projet de conquête et d'éviter qu'elles ne se soulèvent contre lui.

La ligne de Mélenchon va de pair avec la ligne nationaliste de Marine Le Pen qu'il prétend dénoncer, et qu'il prétend combattre. La critique de l'attitude des autres candidats quant à sa candidature, qui l'auraient enfoncé au profit de Marine Le Pen, n'est qu'une façade, le prolongement de son cinéma. En réalité en quoi est-il un rempart contre le fascisme ? En rien, social-démocratie et fascisme sont des frères jumeaux, comme en témoigne leur critique romantique du capitalisme.

Pourtant, cela n'a pas empêché Mélenchon de se présenter comme la nouvelle force de gauche, la "clé" pour le second tour, comme si le Front de gauche était devenu le nouveau centre de gravité à gauche de l'échiquier politique en France.

Son cinéma a pour but de cacher la réalité de la situation, Mélenchon ne répresente pas une rupture. Il n'est que l'expression de la montée du fascisme en France, en particulier lors de ces élections. Sa ligne social-chauvine et celle nationaliste de Marine Le Pen ne sont en définitive que les deux faces d'une même pièce.

Mais sa confiance de façade ne tiendra pas et les tensions vont inévitablement faire surface avec tous les oppotunistes qui ont vu dans le Front de gauche un moyen de faire carrière. Une nouvelle ère s'ouvre et le rôle du Front de gauche n'est pas de tenir dans la durée mais d'encadrer les masses dans une montée du nationalisme, avec l'antisémitisme comme moteur d'un anticapitalisme romantique.

Au final, Jean-Luc Mélenchon n'est qu'une création médiatique.

Il n'est porté par aucune réalité authentiquement populaire. Les mobilisations de masses pour les meetings et les fausses manifestations du Front de gauche n'étaient que des shows cherchant à faire croire à un vrai élan populaire tout en restant totalement creux.

La bourgeoisie impérialiste a besoin d'encadrer les masses, que ce soit avec Marine Le Pen et son "rassemblement des patriotes" ou Jean-Luc Mélenchon et sa "révolution citoyenne".

Le résultat de Mélenchon ainsi que tout le cinéma qui l'acompagne, remplit ce but de mobilisation "à gauche", et ne marque pas le début du Front de gauche, mais bien l'intronisation de l'anticapitalisme romantique pour la décennie à venir.

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