15 fév 2012

L'impérialisme est une réalité sociale totale

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L'économie politique communiste n'est pas un économisme. Dans Le Capital, Karl Marx place la loi de la valeur au centre de son analyse, il explique que l'essence du capitalisme est le règne de la marchandise.

« La richesse des société dans lesquelles règne le mode de production capitaliste s'annonce comme une "immense accumulation de marchandises".»

 

Dans le livre II, première section, il est précisé :

 

«Sans doute, la forme générale de la production capitaliste est la production de marchandises. Mais s'il en est ainsi et si ce caractere de l'économie s'accentue dans le cours du développement, c'est  parceque le travail lui même y apparait comme une marchandise, c'est parceque le travailleur vend son travail (aurement dit la fonction de sa force de travail) dont la valeur est déterminée par ses frais de reproduction.»

 

Cela forme t-il une théorie économiste, qui expliquerait tout selon des analyses économiques ? Non, ce n'est pas le cas.

 

« D’après la conception matérialiste de l’histoire, le facteur déterminant dans l’histoire est, en dernière instance, la production et la reproduction de la vie réelle.

 

Ni Marx, ni  moi n’avons jamais affirmé davantage. Si, ensuite, quelqu’un torture  cette proposition pour lui faire dire que le facteur économique est le seul déterminant, il la transforme en une phrase vide, abstraite, absurde.»

Engels, Lettre à Joseph Bloch, 21 septembre 1890.

 

Dans le livre I du Capital, Karl Marx explique une chose : il y a une relation dialectique importante, fondamentale, entre la valeur d'usage et la valeur d'échange des marchandises dans le capitalisme.

 

« Les valeurs d'usage des marchandises fournissent le fond d'un savoir particulier, de la science et de la routine commerciale. Les valeurs d'usages ne se réalisent que dans l'usage ou la consommation. Elle forme la matière de la richesse, quelle que soit la forme sociale de cette richesse. »

 

Il rajoute ensuite que: 

 

«Dans la société que nous avons à examiner, elles sont en même temps les soutiens matériels de la valeur d'échange. 

La valeur d'échange apparaît d'abord comme le rapport quantitatif, comme la proportion dans laquelle des valeurs d'usage d'espèce différente s'échangent l'une contre l’autre, rapport qui change constamment avec le temps et le lieu.»

 

Autrement dit, si la production de marchandises en tant que valeur d'échange est au cœur du mode de production capitaliste, cela n'est possible que parce que ces marchandises ont également une valeur d'usage. Une marchandise n'acquiert une valeur d'échange que parce qu'elle est utile, recherchée, convoitée.

 

Le caractère utile ou non d'une chose est une question purement relative.

 

Ramassons un morceau de ballast le long d'une voie de chemin de fer et essayons de le vendre à qui que ce soit... cela ne serait que pure perte de temps, personne ne reconnaîtra de valeur à ce morceau. Pourtant, le ballast en grande quantité se vend, il est une marchandise.

 

Un morceau de ballast seul est inutile en tant que tel – ou bien si utilité il peut avoir, d'autres objets présents en abondance et ne nécessitant aucun travail pourraient remplir le même rôle - personne ne paierait pour l'avoir. Par contre, une certaine quantité de ballast est utile à la construction ou à l'entretien d'une ligne de chemin de fer et nécessite du travail pour être produite, cela forme une marchandise.

 

Mais plus que relatif, le caractère utile ou non d'une chose relève surtout d'aspects idéologiques, culturels et historiques. Seul un stade très avancé du développement de l'humanité peut reconnaître par exemple une valeur à des « marques », faire une différence entre deux marchandises à priori identiques selon leur logo, leur couleur, leur identité.

 

L'existence du mode de production capitaliste - et le caractère central de la recherche d'accumulation de richesse en son sein - produit une idéologie et une culture qui lui correspond.

Les possibilités de se déplacer d'un endroit à l'autre de la Terre grâce aux moyens de transports sont une chose importante pour le développement de l'Humanité. Les moyens de transport offrent un service utile.

L'impérialisme a considérablement développé les possibilités de transport, ce qui constitue une forme de progrès. Mais en même temps, il façonne et produit les moyens de transport selon ses propres besoins, ses nécessités particulières, ce qui empêche et contrarie le plein développement de la civilisation. C'est ce que nous avons montré dans notre étude de la SNCF, une superstructure nationale au service du capitalisme monopoliste d'État.

Les êtres humains, comme toutes les autres espèces animales, cherchent à répondre à des besoins. Au fur et à mesure de l'Histoire, les besoins humains ont cette particularité qu'ils se développent, s'affinent et évoluent formidablement.

Le mode de production est la forme sociale selon laquelle l'humanité tente de répondre à ces besoins. La nature de tous les modes de production que nous avons connue jusqu'ici, depuis la fin de la période du Communisme primitif, est la division de la société en classes antagoniques.

 

Le socialisme est par contre un mode de production supérieur car il permet, à terme, la suppression des classes et d'orienter et organiser véritablement la production selon les véritables besoins de l'Humanité. La dictature du prolétariat permet de remettre les valeurs d'usage au centre des préoccupations humaines en soumettant les valeurs d'échange à la planification et à la propriété collective.

Le Communisme est l'étape encore supérieure où l'humanité est unifiée et pendant laquelle la contradiction humanité/nature se synthétise afin que la production soit orientée selon les besoin de la Biosphère elle-même.

En attendant, l'impérialisme pervertit, dénature et aliène les besoins de l'humanité. C'est à dire que l'accumulation de valeurs d'échange boulverse la réalité des valeurs d'usage.

 

Concrètement, l'impérialisme tend à rendre utiles des choses qui sont en fait nuisibles. C'est le cas par exemple avec la construction d'une ligne TGV entre Turin et Lyon. Et inversement, l'impérialisme réduit les possibilités pour l’ensemble des masses d’accéder aux marchandises requises, c'est le cas par exemple avec la fermeture de certaines lignes de chemin de fer ou bien des augmentations régulières du prix des billets de train.

 

Deux types de réponses peuvent être apportées à cette contradiction. L'une de type économique, économiste, individualiste, bourgeoise. L'autre réponse est de type marxiste, scientifique, universelle, prolétarienne.

 

Selon la vision économique, le problème de l'accès aux transports - et à l’ensemble des marchandises - est essentiellement une question de distribution. Il s'agirait de mieux répartir les marchandises dans la population. Cette vision est incarnée dans le syndicalisme.  

 

Selon la vision marxiste, c'est l'ensemble du mode de production et de circulation des richesses qui doit changer. Cette vision est incarnée dans le Communisme.  

 

Certains économistes se croient marxistes et entretiennent la confusion, car ils s'appuient en partie sur des travaux de Karl Marx. Mais ils commettent une erreur d'économie-politique essentielle : ils confondent les notions de sur-travail et de plus-value.

 

La plus-value consiste en la valeur créée par l'exploitation des prolétaires.

 

La plus-value est un surcroit de valeur crée, grâce au travail, lors de la production des marchandises. Mais elle n'est réalisé entiremement que lors de la vente, lorsque une marchandise reçoit sa forme argent.

 

Cela est simple. Avec un capital argent (A) il s'agit d'acheter des marchandises (M) et de les revendre plus cher, afin d'en retirer une masse d'argent plus importante (A'), selon le mouvement A > M > A'. La plus-value consiste en la différence entre A' et A. 

 

Mais dans le mode de production capitaliste, de manière générale, la plus-value n'est pas réalisée en vendant les marchandises au dessus de leur valeur. C'est le travail des prolétaires (qui est une marchandise dans le capitalisme) qui permet d'accroitre la valeur des autres marchandises (matières premières, etc.)

 

Le Capital extorque en fait sa plus-value en s'accaparant du travail non-payé, le sur-travail. 

 

Le sur-travail est une notion élaborée par Karl Marx pour expliquer précisément en quoi les richesses accumulées par la bourgeoisie sont le résultat du vol des fruits du travail des prolétaires. La notion de sur-travail est une représentation abstraite de la partie de la journée de travail pendant laquelle le prolétaire n'est pas employé à reproduire sa force de travail mais produit gratuitement pour le compte du capitaliste.

 

Dans une journée de travail, une partie des richesses créées par le prolétaire correspondent à son salaire. Le salaire sert à reproduire sa force de travail, c'est à dire à satisfaire suffisamment les besoins des prolétaires afin qu'ils reviennent travailler le lendemain.

 

a                                 b                c

_______________________________

 

La distance de a à c représentant une journée de travail, la distance de a à b représente le travail nécéssaire ( à la reproduction de la force de travail), la distance de b à c représente elle le sur-travail.

 

Mais l'essence de l'analyse développée dans le Capital de Karl Marx ne consiste pas en une critique du sur-travail, cela est en fait le rôle du syndicalisme (qui ne remet pas en cause le capitalisme).

 

Le cœur de la critique communiste du mode de production capitaliste, c'est la compréhension du rôle central de la plus-value dans l'ensemble des moyens mis en œuvre par l'Humanité pour la production et la reproduction de ses conditions d'existences.

 

Pour schématiser : 

 

- critique du sur-travail = redistribution des richesses = réformisme.

 

- critique de la plus value = nouvelle civilisation = Communisme.

 

 

À ce moment, la critique prend une toute autre ampleur puisqu'elle ne concerne plus seulement la sphère restreinte de la production des marchandises - ou encore pire, le rapport individuel entre le producteur et le Capital.

 

Non, la critique communiste du mode de production capitaliste est totale. Elle embrasse tous ses aspects.

 

L'impérialisme est une réalité sociale, c'est à dire qu'il est une forme de fonctionnement particluère de la société. C'est un moment de l’histoire de la société. La critique de l'impérialisme prend donc en compte tous ses aspects : politiques, économiques, culturels et idéologiques.

 

Ainsi, pour illustrer tout ceci, lorsque l'on produit une analyse critique de EDF, l'un des principaux monopoles impérialistes français, il convient d'étudier la question sous tous les angles. Notre média, voie-lactée, permet cela. C'est là sa cohérence.

  

Si l'on veut analyser et critiquer EDF donc, il s'agit de ne pas borner l'analyse à une question d'économie.

 

EDF est une forme sociale historique particulière, pour une partie de l'humanité, de fonctionner par rapport à l’électricité.

 

Notre analyse d'EDF pour être complète doit donc être incluse dans une étude plus large, un dossier qui reprend tous les aspects de cette réalité sociale qu'est l'électricité.

 

Cette étude comprendra par exemple le travail produit par le ministère Épicurisme, qui traitera du confort permis par l'électricité, celui du ministère Mécatronique qui évoquera les possibilités techniques qu'offre l'électricité, ainsi que les études du ministère Big-Bang qui explique le fonctionnement de l'électricité. Et à cela il faudrait entre autre rajouter, et développer, les analyses anti-nucléaire déjà présentes sur notre ancien média contre-informations. Ces travaux entrent évidemment dans les prérogatives du ministère Biosphère.

 

Ainsi seulement notre critique de l'impérialisme est complète, matérialiste, pertinente, scientifique, en un mot : communiste !

 

Et aujourd'hui, seul le marxisme-léninisme-maoisme permet de saisir la profondeur de la critique communiste du mode de production capitaliste. Seul le marxisme-léninisme-maoisme permet d'étudier convenablement et d’abattre l'impérialisme français, notre principal ennemi en France.

 

Publié sur notre ancien média: 
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