28 Jan 2012

La construction de la Tour Eiffel, commencée il y a 125 ans

Submitted by Anonyme (non vérifié)

 

Le 28 janvier 1887 ont débuté les premiers travaux de construction de la Tour Eiffel.
 
Ce projet qui s'inscrit dans un contexte bien particulier est assez révélateur sur l'idéologie et la culture dominante de la bourgeoisie.
 
En 1756 à eu lieu à Londres la première exposition d'une ampleur internationale. Assez rapidement va se développer le principe des « Expositions universelles » avec pour but principal la surenchère et l'exaltation des savoir-faire nationaux, davantage industriel que culturel.
 
En 1851, l'Exposition de Londres tourne autour de l'immense Crystal Palace, un bâtiment mêlant le fer et le verre, censé démontré la suprématie économique de la Grande-Bretagne.
 
La France répond à cela par la réalisation pour l'Exposition universelle de Paris en 1855 du Palais de l'Industrie, composé d'un structure en fonte et d'une couverture vitrée de très grande dimension.
 
En 1867 une Exposition universelle se tiens pour la première fois sur le Champ-de-mars, elle célèbre alors l'apogée du Second Empire.
 
L'Exposition de 1878, avec la grande nef de la Galerie des Machines, marque le relèvement de la France après la défaite militaire contre la Prusse du début de la décennie.
 
Au début des années 1880 la France lance l'idée d'une nouvelle Exposition universelle à Paris avec pour objectif la relance d'une partie de l'économie avec de grand travaux. L'idée permet également un certain consensus politique puisqu'il est mit en avant le rayonnement mondial de la France par ces Expositions.
 
Dans ce contexte de progrès industriel les ingénieurs, marqué par l'esprit de concurrence, aiment à imaginer des constructions de plus en plus extravagante, de plus en plus haute. Bien souvent ces projets restent au stade de l'imagination ou du croquis.
 
Lors de l'Exposition universelle de Philadelphie en 1876, deux ingénieurs américains imaginent une tour haute de 300 mètres qui serait en faite un pylône cylindrique de 9 mètres de diamètre maintenu par des haubans métalliques (sorte de barre ou câble qui permet d'assurer la rigidité d'une construction), ancré sur une base circulaire de 45 mètres de diamètre. Le projet ne verra cependant jamais le jour faute de crédits suffisant.
 
De la même manière, pour l'Exposition universelle de 1878 était prévu la construction d'une « tour-phare » en granit haute de 300 mètres. Le projet n'a jamais abouti et il n'aurait certainement jamais pu, car une tour d'une tel hauteur doit pouvoir résister à de forte bourrasque de vent, ce que ne permet pas le granit. L'obélisque de Washington, par exemple, devait atteindre 180 mètres de hauteur, mais après 37 ans de travaux il fut inauguré en 1885 haut de 169 mètres seulement.
 
La construction d'un édifice de plusieurs centaines de mètre de hauteur constituait donc un véritable défi pour les ingénieurs et pour les dirigeants des différentes nations impérialiste de la fin du 19ème siècle.
 
En juin 1884 Maurice Koechlin, chef du bureau d'études Eiffel & Cie dessine le tout premier croquis de ce qui deviendra la tour Eiffel. Elle prend alors la forme d'un grand pylône formée de quatre piliers incurvés qui se rejoignent au sommet.
 
La préoccupation n'est pas artistique mais bien technique, la tour doit résister à la pression du vent mais aussi à son propre poids.
 
Pour les piliers Koechlin s'inspirent des techniques déjà utilisées dans la réalisation de viaducs, notamment celui de Crumlin en Allemagne, terminé en 1853.
 
Lorsque ce projet est présenté à Gustave Eiffel pour la première fois, celui-ci n'est pas convaincu et décide de ne pas s'y investir. Il autorise en revanche Maurice Koechlin et Emile Nouguier, le chef du bureau des méthodes, à poursuivre leurs études.
 
A l'équipe composé de ces deux ingénieurs s'ajoute alors Stephen Sauvestre, l'architecte en chef des projets Eiffel. Il redessine  totalement les plans en y ajoutant des socles en maçonnerie, il décore le premier étage d'une immense arc, il place aux étages des salles vitrées ouvertes au public, ajoute aux façades des sculptures, etc. Son projet très extravagant se verra retiré de nombreuses décorations.
 
Néanmoins, Gustave Eiffel se dit intéressé par ce nouveau croquis et dépose même un brevet pour « une disposition nouvelle permettant de construire des piles et des pylônes métalliques d'une hauteur pouvant dépasser 300 mètres. ». Notons d'ailleurs que le brevet est déposé aux trois noms de Eiffel, Koechlin et Emile Nouguier, mais que quelques mois après Gustave Eiffel rachète les droits que les deux chefs du bureau possédait. S'il s'engage à citer leurs noms cela ne l'empêcha pas de donner son propre nom à une tour qu'il n'a ni inventé ni conceptualisé.
 
Avec l'Exposition universelle de Paris qui se précise pour 1889 s'engage une concurrence entre différents projets parmis lesquels une tour en brique et en bois et une tour initialement prévue en granit puis en fer de 300 mètres de haut ambitionné par Jules Bourdais.
 
Afin de décider de la tenu des projet pour l'Exposition un concours en à lieu en 1886 avec pour règle : 
 
« Les concurrents devront étudier la possibilité d'élever sur le Champ-de-Mars une tour en fer à base carrée, de 125 mètres de côté à la base et de 300 mètres de hauteur. Ils feront figurer cette tour sur le plan du Champ-de-Mars [...] »
 
C'est à ce moment que le lieu de l'Exposition universelle est dévoilé : le Champ-de-Mars.
 
Le projet de Gustave Eiffel arrive à la troisième place du concours ce qui lui permet d'envisager concrètement la construction de la Tour.
 
Ainsi le 28 janvier 1887 commence la construction des fondations, qui prendront fin le 30 juin de la même année. Du coté du Champ-de-Mars les deux piliers sont posées sur des massifs en béton de deux mètres de profondeur, eux-mêmes reposant sur du gravier et du sable de plus de cing mètre de profondeur.
 
Du côté de la Seine, sous chaque piliers sont placé quatre caissons de cinq mètres au dessous du niveau normal de la Seine.
 
L'édification de la structure métallique, composé de 16 arêtes à la base (4 par pieds) montées les unes indépendamment des autres sont lié par des poutrelles métallique horizontales ou diagonales. Tout cela nécessita des échafaudages pouvant s'élever très haut mais permettant aussi de manipuler des poutres de 70 tonnes utilisées pour le premier étage.
 
Les différents pièces métallique de la Tour Eiffel sont assemblées par la technique du rivetage : un rivet est une pièce métallique cylindrique munis à une des extrémités d'une « tête » plus large que le corps cylindrique. Les deux éléments de métal à assemblée possèdent des trous se superposant pour y glisser le rivet dont l'extrémité sans tête est alors aplati par écrasement pour solidifier l'ensemble.  
 
En tout la Tour Eiffel compte 2,5 millions trous de rivet. Ainsi lors de la jonction des arrêtes et des poutres pour le premier étage chaque trou doit être placé très précisément.
 
La construction prend officiellement fin le 31 mars 1889, mais durant ces deux années de constructions deux grèves eurent lieu pour demander des augmentations de salaire. La première fit céder Gustave Eiffel sur qui pesait la date limite de l'Exposition universelle. Cependant, il refusa toutes les revendications lors de la deuxième grève, en décembre 1888, les travaux arrivant à leurs termes.
 
Au total l'ensemble des matériaux utilisés dans la réalisation de la tour s'éleva à 7 300 tonnes et l'ensemble de la construction coûta 8 millions de francs.
 
Bref un chantier gigantesque, pur produit de la culture décadente bourgeoise.
 
La Tour Eiffel n'est finalement rien de plus que le reflet du chauvinisme de la bourgeoisie impérialiste française et de l'égocentrisme de l'ingénieur Gustave Eiffel. 
 
Car si bien sûr l'aspect économique d'un tel chantier n'est pas négligeable l'aspect principale reste l'aspect culturel, mais une culture de l'absurde, du gaspillage, du gigantisme, de la domination.
 
Cela est assez instructif sur le type civilisation proposée par le capitalisme : quel système mène à rêver de la construction d'un édifice tel que la Tour Eiffel, si ce n'est un système de domination, d'exploitation ? Car c'est bien là le but : dominer et impression dans un grand élan de chauvinisme.

 

A l'inverse de cette construction qui ne reconnaît aucune dignité au réel pour mieux l'écraser, le socialisme met en avant des constructions au service du peuple, des constructions artistiques qui ne sont pas enfermé dans un quartier qui ne vise qu'à exposé une soit disant grandeur aux touristes.
 
Ainsi la construction du métro de Moscou dont la première ligne fut ouverte en 1935 donna lieu à des couloirs et des stations de métro ressemblant à un véritable musée souterrain avec d'immense peintures, sculptures, éclairages, etc.
 
Si les métros construit surtout dans les grandes villes posent la question de la contradiction entre ville et campagne, ce genre de construction mener par le Peuple et pour le Peuple dans le but de rendre la vie plus facile et plus agréable, voilà la civilisation proposé par le socialisme.
               
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