Conférence de « paix » dans l’État espagnol afin de faire capituler ETA
Submitted by Anonyme (non vérifié)A San Sebastian au pays basque de l’État espagnol, une grande conférence de paix a été organisée afin de faire capituler ETA, le 17 octobre 2011. Une sordide déclaration a été produite hier afin d'aller en ce sens, alors que parmi les participants on trouvait l'ancien premier ministre irlandais Bertie Ahern, l'ancien responsable du Sinn Fein Gerry Adams...
C'est la faillite de l'idéologie « nationaliste » et de tendances « identitaires » de gauche comme celle en France du Forum des Peuples en Lutte, qui sera bien sûr dans l'impossibilité d'assumer une dénonciation claire de la capitulation d'ETA, car pour cette mouvance, tout ce qui est national est « bien », par « essence. »
Lorsque nous avons d'ailleurs critiqué cette capitulation, on en a trouvé de cette mouvance pratiquement « identitaire », et accordant au nationalisme un rôle historique que justement les communistes rejettent totalement, pour considérer que notre position était « liquidatrice. »
Tout comme pour le Népal, il est facile de voir qu'en réalité les liquidateurs sont ceux qui accompagnent le clouage du cercueil ; au lieu de critiquer avant, ils dénoncent après.
Pourtant, la tendance à la capitulation ne se critique pas sur le fondement de la « volonté » (d'aller jusqu'au bout), mais sur des fondements idéologiques et culturels. L'échec d'ETA trouve son origine dans l'abandon de la ligne rouge internationaliste des débuts, et l'adoption d'une orientation purement « nationale » caractérisé par le fait de tourner le dos aux progressistes de l'Etat espagnol, notamment le PCE(r) et les GRAPO.
Aujourd'hui, les renégats de la cause révolutionnaire démocratique basque parlent d'opportunité pour la paix, comme hier les révisionnistes du Népal et avant-hier ceux d'Afrique du Sud / Azanie, du Salvador, du Guatemala, etc.
Mais cela n'est que le masque du fait qu'ils ont été corrompus, achetés par un État n'ayant aucunement changé de nature.
Voici l'appel à capituler produit par la conférence :
Nous sommes venus au Pays Basque aujourd'hui car nous croyons qu'il est temps et aussi qu'il est possible de mettre un terme à la dernière confrontation armée d'Europe.
Nous croyons que ce but peut maintenant être atteint, avec le soutien des citoyens et de leurs représentants politiques, ainsi que le soutien de l’Europe et, plus largement, de la communauté internationale. Nous tenons à souligner que nous ne sommes pas venus ici pour imposer quoi que ce soit ou en prétendant avoir le droit ou l’autorité de dire aux citoyens de ce pays ou aux acteurs et représentants politiques concernés ce qu’ils devraient faire.
Nous sommes au contraire venus en toute bonne foi avec l’espoir d’apporter des idées inspirées par nos propres expériences dans la résolution de conflits de longue durée, ceux dont ont souffert nos propres sociétés et nos propres peuples et d’autres que nous avons aidé à résoudre.
Nous savons de notre propre expérience qu’il n’est jamais facile de mettre un terme à la violence et au conflit et de donner toutes ses chances à une paix durable. Cela demande courage, volonté de prendre des risques, engagement total, générosité et sagesse.
La paix intervient lorsque le pouvoir de la réconciliation prend l’avantage sur une haine bien établie; lorsque le potentiel du présent et du futur l’emporte sur l’amertume du passé.
Notre propre expérience nous a également appris qu’au moment où surgit une véritable opportunité pour la paix, il faut la saisir. L’aspiration grandissante des citoyens de ce pays et de leurs représentants politiques à résoudre ce conflit par le dialogue, la démocratie et sans aucune violence a créé cette opportunité.
Pour toutes ces raisons, nous croyons qu’il est aujourd’hui possible de mettre un terme à plus dan cinquante années de violence et d’atteindre une paix juste et durable.
Au vu de ce qui précède:
1. Nous invitons l'ETA à déclarer publiquement l’arrêt définitif de toute action armée et à solliciter le dialogue avec les gouvernements d’Espagne et de France pour aborder exclusivement les conséquences du conflit.
2. Si une telle déclaration est faite, nous encourageons vivement les gouvernements d’Espagne et de France à bien l’accueillir et à consentir à l’ouverture d’un dialogue traitant exclusivement des conséquences du conflit.
3. De notre expérience dans la résolution de conflits, il y a souvent d’autres sujets qui, s’ils sont abordés, peuvent aider à atteindre une paix durable. Nous suggérons que les représentants politiques et acteurs non-violents se rencontrent pour discuter des questions politiques et, en consultation avec la population, de tout autre sujet qui pourrait contribuer à créer une nouvelle ère pacifique. De notre expérience, les observateurs tiers ou les médiateurs facilitent un tel dialogue. Ici, le dialogue pourrait, si les personnes impliquées le souhaitent, être accompagné par des médiateurs internationaux.
4. Nous conseillons que des mesures conséquentes soient prises pour promouvoir la réconciliation, apporter reconnaissance, compensation et assistance à toutes les victimes, reconnaître le tort qui a été causé et tenter de soigner les plaies, au niveau des individus comme de la société.
5. Nous sommes disposés à constituer un comité pour accompagner la mise en œuvre de ces recommandations.
San Sebastian