18 sep 2011

Les bases économiques de l'appropriation impérialistes de la Libye

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Sarkozy est passé en catimini à Benghazi, prouvant qu'il est le VRP de l'impérialisme français.


Car le mot d'ordre est le suivant : « La diversification de l'économie est une question fondamentale à laquelle nous devons nous attaquer » dit Abdallah Chamia, chargé de l'économie au sein du CNT libyen.

Si des puissances impérialistes se sont mise d'accord pour déloger Kadhafi, c'est que son administration ne leur convenait pas. Malgré des compromis, la famille Kadhafi régnait sur tout les secteurs de l’économie et restreignant ainsi la pénétration impérialiste.

Il était devenue impossible de construire, acheter ou simplement signer un contrat sans traiter directement avec un membre du régime, qui réclamait bien sur part du gâteau, et finalement une trop grosse part de gâteau.

Cela était clairement inconcevable pour les impérialistes, qui veulent pouvoir accumuler et s'étendre sans limites. A la première occasion, les puissances impérialistes ont donc exproprié l’administration Kadhafi et mis en place une nouvelle bourgeoisie bureaucratique, plus directement soumise et docile.

Et ceci afin de permettre de libérer le fort potentiel d'accumulation capitaliste dans le pays. Car pour le moment, les infrastructures sont peux nombreuses en Libye, et le pétrole est quasiment la seule sources d'exportation (96%).

Alors, les monopoles impérialistes entendent bien se servir. Tout cela à donc été soigneusement préparé par en haut. Ainsi, dès le mois de juin 2011, le ministère des finances avait organisé avec la Chambre de Commerce Franco-Lybienne, une délégation d'entreprise pour se rendre à Benghazi et négocier avec le CNT. On y retrouvait entre autre Alcatel-Lucent, Bolloré, Total, Thales, Entrepose, EADS, Sanofi, Veolia, GDF Suez.

Maintenant que le nouveau régime est en place, les puissances impérialistes vont pouvoir commencer à se servir, et placer leurs cartes. L'impérialisme français entend bien rentabiliser
l’investissement qu'à représenté l'opération militaires « Harmattan »: 190 millions d'euros pour 2500 soldats, l'utilisation des rafales et mirages et du porte avion Charles-De-Gaulle entre mars
et août 2011.

Au total la guerre devrait avoir coûté 320 millions d'euros selon le ministère de la Défense.

Mais l’enjeu est important : lors d'une réunions organisée par le MEDEF et la Chambre de Commerce Franco-Lybienne début septembre, le « marché de la reconstruction » a été évalué à 200 milliard de dollars.

A cela, s'ajoute les perspectives de profit à plus long terme dans de nombreux autres secteurs :

- dans le transport, il n'y a pas de ligne ferroviaire dans le pays ;

- dans le tourisme, qui n'est quasiment pas développé ;

- dans le secteur de la santé, avec des constructions d’hôpitaux, de laboratoires ;

- de la « sécurités » intérieurs et le contrôle des frontières ;

mais aussi l'électricité, les télécommunications, l'agroalimentaire, l'eau, l’aéronautique, l'industrie portuaire, et les infrastructures de manière générale.

Toutes ces perspectives sont d'autant plus alléchantes pour les impérialistes que les avoirs et fonds libyens sont en grandes parties détenue par des banques européennes ou américaines et que le pays n'est quasiment pas endetté, l'un des moins endetté du monde selon l'OCDE, avec 3.3% de son PIB.

Mais la concurrence va être rude. Pour les groupes français le mot d'ordre est simple : occuper le terrain dès aujourd'hui et chercher de nouveaux marchés. Ainsi, Thierry Courtaigne, directeur général de Medef International résume : "Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement vu
ce que le président de la République a fait mais il est clair que le marché n'est pas à prendre mais à gagner. […] Il va y avoir une très forte concurrence, italienne, américaine ou anglaise. Il faut que l'offre française soit parfaitement ciblée, préparée et compétitive."

L’Italie à déjà signé des contrats dans le BTP ou pour construire un ligne ferroviaire, et son groupe pétrolier ENI entend bien garder sa position dominantes sur les exportations libyennes. Historiquement, plus d'un tiers du pétrole libyen est accaparé par l'Italie, contre respectivement 10% et 9% pour la l'Allemagne et la France.

Mais il existe aussi de nombreuses ressources en gaz qui sont pour le moment quasi-inexploitées (un seul gazoduc en direction de l'Italie) et qui seront la source de contradictions entre impérialismes.

Car les contradictions inter-impérialistes vont inévitablement s'approfondir ; la tendance à la guerre impérialiste est inexorable.

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