Tempête hussite et révolution taborite
Prenons un pays qui est très avancé à l'époque médiévale. Prenons ses classes sociales et considérons les toutes comme hautement combatives.
On a alors la situation en Bohême au début du XVe siècle : la royauté puissante luttant pour établir la monarchie absolue, la noblesse tentant d'arracher au clergé ses propriétés terriennes, la bourgeoisie essayant d'arracher des prérogatives aux patriciens par ailleurs puissants dans les villes, les artisans et commerçants bataillant pour s'affirmer...
Et, plus de 350 ans avant Gracchus Babeuf en France, une plèbe en quête d'une république sociale. Cela donna, il y a six cent ans de cela, des masses issues de tisserands, d'artisans, de paysans, pratiquant la guerre de guérilla pour établir l'égalité sociale la plus complète, dans le collectivisme.
C'est une période formidable, d'une importance historique capitale. D'ailleurs, la tempêtehussite – terme venant de Jan Hus, prédicateur rejetant la hiérarchie au sein de l'Eglise, ainsi que l'intervention politique de celle-ci – pava directement la voie à Martin Luther.
À côté de Martin Luther, on trouvera également Thomas Müntzer, l'autre titan de la Réforme allemande, qui développait des thèmes collectivistes directement en référence à la révolution « taborite », du nom d'une colline de Bohême où les paysans en armes avaient établi une communauté égalitaire...