7 avr 2013

Le réalisme socialiste - 1ère partie : la conception matérialiste dialectique dans les lettres et les arts

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le réalisme socialiste est la conception matérialiste dialectique dans les lettres et les arts. Formulée dans les années 1930 en Union Soviétique, le réalisme socialiste est une série d'exigences, à laquelle les lettres et les arts ne doivent pas se « conformer », mais inversement correspondre afin de produire de véritables œuvres d'art.

La conception du réalisme socialiste se fonde, en effet, sur le principe de la théorie du reflet, au cœur du matérialisme dialectique, qui considère l'univers comme mouvement dialectique de la matière éternelle, en marche vers le communisme.

Dans cette perspective, une oeuvre d'art reflète ce mouvement, et par conséquent le réalisme socialiste soutient le principe de « tendance » : une œuvre d'art s'inscrit dans une tendance, celle du progrès qui inévitablement triomphe.

Soulignant le changement, il assume également l'esprit du changement et exige le romantisme révolutionnaire.

Le mouvement de la matière étant objectif, il n'y a pas de place pour le subjectivisme ; le réalisme est la seule forme adéquate, correspondant à la réalité en présentant des personnages typiques dans des situations typiques.

De par également le cadre de la construction du socialisme, qui est national initialement et rejoint la perspective de république socialiste mondiale, le réalisme socialiste est national dans sa forme, socialiste dans son contenu.

Le réalisme socialiste ne rejette pas l'art du passé, il l'assume, le prolonge et le dépasse. Le matérialisme dialectique rejette catégoriquement les notions « d'art prolétarien », « d'art bourgeois », il revendique l'héritage.

Tendance, réalisme, national dans la forme et socialiste dans son contenu : tels sont les traits généraux du réalisme socialiste ; pour cette raison, Staline a qualifié les écrivains d'ingénieurs des âmes.

Le Dictionnaire philosophique abrégé de 1951, publié en Union Soviétique, dit ainsi que :

« l'art soviétique prolonge les meilleures traditions réalistes de l'art du passé, en particulier de l'art russe, l'art de Pouchkine et de Tolstoï, de Gogol et de Nekrasov, de Repin et de Surikov, de Tchaikovski et de Glinka, etc.

Mais le réalisme de l'art soviétique représente une étape qualitativement nouvelle dans l'histoire de l'art universelle. »

Il dit aussi :

« L'exigence fondamentale du réalisme socialiste est la représentation véridique, historiquement concrète, de la réalité dans son développement révolutionnaire.

La véracité et le caractère historiquement concret de la représentation artistique de la réalité doivent se coupler avec la tâche de transformation idéologique et d'éducation des travailleurs dans l'esprit du socialisme.

Le réalisme socialiste n'exclut pas, mais au contraire inclut en lui comme un de ses éléments constitutifs le romantisme révolutionnaire, la faculté de percevoir à l'état embryonnaire ce qui appartient à l'avenir, car comme l'a montré A. Jdanov au premier congrès de l'Union des écrivains soviétiques, « toute la vie de notre Parti, toute la vie de la classe ouvrière et sa lutte sont une combinaison du travail pratique le plus lucide et rigoureux et des perspectives héroïques et grandioses les plus sublimes. »

Le camarade Staline a appelé les écrivains et artistes les « ingénieurs des âmes », voués à éduquer les masses laborieuses dans l'esprit du communisme, du dévouement sans réserve au parti communiste, dans l'esprit du patriotisme soviétique et de l'amour pour la grande patrie socialiste.

Par leurs œuvres, les écrivains et artistes soviétiques mènent la lutte contre les survivances du capitalisme dans les consciences et inculquent à l'homme soviétique les principes de la morale socialiste. »

Le Dictionnaire philosophique abrégé précise également :

« L'art soviétique est profondément populaire non seulement par son contenu et son orientation idéologique, mais aussi par sa forme.

Lénine disait que le nouvel art doit être compris des masses. En 1948, la Résolution du Comité central du PC(b) sur l'opéra La grande amitié de V. Muradeli a donné des directives claires en cette matière.

On y indique que les fondements de l'orientation réaliste dans la musique soviétique sont l'alliage « d'un contenu élevé et d'une perfection artistique de la forme musicale, la véracité et le caractère réaliste de la musique, son lien profondément organique avec la création musicale du peuple et l'art du chant de ce dernier, une haute maîtrise professionnelle accompagnée d'une simplicité et d'une accessibilité des œuvres musicales. »

La méthode du réalisme socialiste postule la fusion organique de l'élément national et de l'élément international dans l'art.

La position élaborée par le camarade Staline oriente ici l'art soviétique : la culture soviétique est une culture socialiste par son contenu et nationale par sa forme. »

Voilà ce qu'est le réalisme socialiste, conception tirée de la théorie du reflet formulée par le matérialisme dialectique.

Mots clés: 
Rubriques: