Les révolutionnaires d'Italie avaient le slogan « XXX, fasciste, tu es le premier sur la liste », et en France, nous avions le slogan « XXX, facho, le peuple aura ta peau. »

Nous l'avions, avant que les anarcho-trotskystes, de la CNT au NPA, viennent saccager les forces populaires avec leurs démarches contre-révolutionnaires.

Car il faut tout même voir qu'au lendemain du « non » au référendum sur la constitution européenne, en 2005, l'extrême-gauche nous promettait monts et merveilles !

Nous, arméEs du matérialisme dialectique, idéologie du PCMLM, nous avions prévenu : cela préfigurait la montée de l'extrême-droite. Quelles n'ont pas été les réactions des anarcho-trotskystes, qui se sont moqués du PCMLM et ont expliqué que le Front National était « mort » !

Badaboum : nous avions raison. Au lieu de révolution, on a eu le Front National qui s'est réorganisé de manière rapide et efficace.

Et on a désormais un pays où quelqu'un comme Marion Le Pen peut faire aux premier tour des législatives de juin 2012 un score de 34% des suffrages dans la 3e circonscription du Vaucluse, alors qu'elle a 22 ans et fait des études de droit à Paris !

Si ce n'est pas une situation baroque, si ce n'est pas un triomphe du populisme, qu'est-ce que c'est ?

Alors, oui, le slogan « (Marine) Le Pen, facho, le peuple aura ta peau ! », jamais utilisé, ou bien il y a au moins 20 ans peut-être, a tout son sens. Il a son sens parce qu'il est un appel aux masses à comprendre la nature réelle de ce que représente Marine Le Pen ; il est un appel à assumer une confrontation d'un niveau historique.

Il est un appel à comprendre ce qu'est le fascisme, à comprendre pourquoi l'insulte « facho » a un sens et a été utilisé par des masses conscientes de ce que sont les fascistes – un niveau de conscience qui doit ressurgir !

Il est un appel positif à la possibilité même de la prise du pouvoir par les masses, la possibilité du triomphe sur le fascisme. Ce qui ne se fera pas avec des bulletins de vote ou un syndicat.

Alors, « (Marine) Le Pen, facho, le peuple aura ta peau ! » est un slogan simple, mais avec un contenu politique et culturel énorme. Il parle, car il représente toute une tradition. Il assume la violence révolutionnaire, populaire.

De par sa dimension populaire, il n'a donc, par exemple, rien à voir avec le slogan passager de l'antifascisme radical : « Le Pen une balle, le FN une rafale », qui n'était que du vent anarchiste, du folklore servant à organiser un petit commerce de t-shirts et de militantisme pseudo révolutionnaire.

Et par l'appel à avoir la peau de quelqu'un – ce qui signifie bien évidemment l'emprisonner, ou le fusiller - il n'a rien à voir avec le pseudo antifascisme qui sur le plan des idées consiste simplement en un Parti Socialiste un peu plus radicalisé, le pseudo antifascisme qui refuse l'autonomie antifasciste par rapport au Parti Socialiste et au Front de Gauche, aidant ces derniers à apparaître comme « radicaux. »

Vouloir « la peau » de Marine Le Pen, voilà un concept intolérable pour la social-démocratie, qui « joue le jeu. » Et quand on dit social-démocratie, il faut comprendre également les anarcho-trotskystes, qui veulent participer aux élections ou bien construire leurs syndicats, ce qui demande une certaine attitude « posée. »

Utiliser un tel slogan, c'est comprendre l'enjeu, car l'extrême-droite a bien un but : pendre toutes les personnes progressistes à des crocs de boucher...