12 sep 2012

Marine Le Pen très offensive à la braderie de Henin-Beaumont

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Ce week-end, Marine Le Pen faisait son retour sur la scène publique, au Marché aux puces de Henin-Beaumont dans le Pas-de-Calais. C'est un très gros coup politique pour la progression du fascisme, particulièrement dans le Nord de la France. 

Les marchés aux puces, ou braderie (ou vide greniers), ou réderie dans la Somme, sont des événements très populaires dans le Nord. Ce sont des moments importants dans la vie des masses, la plupart des villes organisant chacune le leur à tour de rôle. Ce qui en fait de véritables événements locaux. Le fait que Marine Le Pen arrive à politiser ce moment est une chose très importante, et très significative. 

A Henin-Beaumont, la rentrée de Marine Le Pen fut parfaitement mise en scène : séance de dédicace, défilé dans la braderie, serrages de main, et même des enfants venant se faire embrasser par elle, le tout devant les caméras et des micro dse grandes radios nationales. 

C'est une mise en scène, mais une mise en scène avec un véritable public. Avec Marine Le Pen le fascisme, particulièrement le nationalisme, est en train de faire une véritable percée au cœur d'une région ouvrière du Nord de la France. Ce qui se passe c'est que le nationalisme est en train d’imprégner les profondeurs de la société française. Le nationalisme s'ancre véritablement au sein des masses populaires comme une soi-disante perspective à la crise.

Marine Le Pen se sent pousser des ailes, et se permet un discours très offensif. Dans la permanence du Front National dimanche, elle expliquait à propos des résultats aux législatives que cela leur « permet d'envisager avec sérénité la prise de la ville d'Hénin-Beaumont aux prochaines municipales ». Puis surtout elle rajoute aux militants locaux : « vous avez une mission supplémentaire, c'est celle de montrer la voie à l'ensemble des français, de montrer la manière dont avec votre foi, avec votre conviction, avec votre énergie, avec votre amour de nos compatriotes et de notre pays. Et bien vous êtes sur le pied de guerre pour continuer un combat essentiel, un combat essentiel.»

Tout cela est très offensif, très guerrier. Le but du fascisme est de mobiliser les masses dans une perspective, guerrière, au profit de l'impérialisme. 

A Henin-Beaumont dimanche elle affirmait encore : 

« nous sommes les seuls à avoir le cœur, les tripes, et les épaules pour arracher notre pays à la crise terrifiante qu'ils ont fabriqué, qui n'est pas tombée du ciel et qui n'est pas une fatalité.»   

C'est le coup de la nation comme forteresse assiégée, afin de pratiquer le chantage; c'est aussi une manière de nier le caractère objectif du capitalisme. Lors d’une allocution vidéo publiée hier Marine Le Pen insiste même sur un ton mobilisateur ultra-nationaliste :

« Nous allons nous relever. Notre pays puise ses racines dans une histoire millénaire faite de gloire et de triomphe, mais aussi de moments très difficiles comme aujourd'hui. Mais toujours, il a su se redresser, mais à deux conditions : que le peuple français soit uni et rassemblé derrière des dirigeants qui croient en lui, qui croient en nous, qui croient en la France, et qu'il reste un peuple libre, pleinement souverain. »

Tout cela n'est ni plus ni moins qu'un programme de mobilisation dans une perspective nationaliste guerrière. Les fascistes veulent mobiliser pour la guerre impérialiste. La dure réalité, c'est qu'aujourd'hui en France les fascistes commencent à réussir leur entreprise de mobilisation. 

Il va en falloir des forces pour parer autant de démagogie, de force de persuasion et de mobilisation. Il va en falloir du niveau culturel, politique et idéologique pour démonter les perspectives pseudo-sociales des nationalistes. Cela passe inévitablement par une économie politique de haut niveau, comprenant parfaitement l'Histoire de la France, sa culture. La moindre concession au spontanéisme est un suicide devant l'avancée du fascisme.

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