15 fév 2007

Les « rouges-bruns » : un mythe trotskyste et social-démocrate

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L'expression « rouges-bruns » est de plus en plus utilisée dans cette période de décadence du capitalisme, période où les idéologies bourgeoises s'effondrent.

Être révolutionnaire signifie IMPERATIVEMENT comprendre pourquoi ce terme est employé, quelle est sa fonction - car les libéraux mais également les fascistes ont tout intérêt à diffuser la conception comme quoi « les extrêmes se rejoignent », les premiers pour renforcer l'idée que le changement c'est le chaos, les seconds pour s'approprier la sympathie des masses pour les révolutionnaires.

La source du mythe « rouge-brun » consiste en les années 1920, dans le cadre de l'Allemagne vaincue lors de la première guerre mondiale; l'Allemagne, pays impérialiste, subit l'influence brutale des pays vainqueurs.

Quelques intellectuels totalement isolés au sein des communistes d'Allemagne, partisans d'une ligne ultra-gauchiste opposée à Lénine, vont alors prôner l'unité absolue avec la bourgeoisie, devenue un « allié » dans la lutte contre les impérialistes des autres pays.

Lénine dira à ce sujet, dans « La maladie infantile du communisme (le « gauchisme ») » que :

« Enfin, une des erreurs incontestables des « gauchistes » d'Allemagne, c'est qu'ils persistent dans leur refus de reconnaître le Traité de Versailles. Plus ce point de vue est formulé avec « poids » et « sérieux », avec « résolution » et sans appel, comme le fait par exemple K. Horner [pseudonyme de Pannekoek], et moins cela paraît sensé.

Il ne suffit pas de renier les absurdités criantes du « bolchévisme national » (Lauffenberg et autres), qui en vient à préconiser un bloc avec la bourgeoisie allemande pour reprendre la guerre contre l'Entente, dans le cadre actuel de la révolution prolétarienne internationale.

Il faut comprendre qu'elle est radicalement fausse, la tactique qui n'admet pas l'obligation pour l'Allemagne soviétique (si une République soviétique allemande surgissait à un bref délai) de reconnaître pour un temps la paix de Versailles et de s'y plier (...).

Faire passer absolument, à toute force, immédiatement, la libération à l'égard du Traité de Versailles avant le problème de l'affranchissement des autres pays opprimés du joug de l'impérialisme, c'est du nationalisme petit-bourgeois (digne des Kautsky, des Hilferding, des Otto Bauer & Cie), et non de l'internationalisme révolutionnaire.

Renverser la bourgeoisie dans tout grand Etat européen, y compris l'Allemagne, serait un tel avantage que l'on pourrait et devrait consentir - si besoin était - à proroger l'existence de la paix de Versailles. »

La critique de Lénine, qui part de l'analyse de l'impérialisme et de l'oppression des peuples et nations d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, liquida cette tentative de faire se dévier le mouvement communiste en Allemagne sur des positions nationalistes bourgeoises.

Celles-ci seront pour toujours étrangères au communisme en Allemagne et ne subsisteront plus que dans de tout petits cercles nationalistes, dirigés par Karl Otto Paetel et Ernst Niekisch, sur une ligne nationaliste conservatrice et économiquement étatiste, à l'opposé de la ligne nazie du nationalisme expansionniste et d'une économie libérale.

Mais cela ne veut pas dire que dans les masses en Allemagne à l'époque, la lutte contre le traité de Versailles n'ait eu aucune signification, au contraire.

Dans la continuité de la mobilisation nationaliste qu'a consisté la première guerre mondiale impérialiste, l'agitation nationaliste est énorme, et son point culminant va avoir lieu en 1923, alors que l'Allemagne subit l'occupation de la Ruhr en 1923 en raison du défaut de paiement des réparations de guerre décidées lors du traité de Versailles.

Les nationalistes jouent énormément sur les préjugés racistes, dans la mesure où près de 10.000 soldats africains et malgaches sont présents en Rhénanie et dans la Sarre : les nationalistes parlent de la « honte noire » en raison de la présence de ces soldats.

Ils dévient ainsi la question de l'oppression par l'impérialisme français ainsi que par la bourgeoisie allemande, pour présenter l'Allemagne entière comme opprimée.

Le Parti Communiste d'Allemagne lui travaille par contre de concert avec le Parti Communiste en France, qui diffuse l'anti-militarisme et la solidarité avec le prolétariat d'Allemagne.

C'est dans ce cadre qu'est arrêté puis fusillé par l'armée française Léo Schlageter pour le sabotage d'un pont de chemin de fer (afin d'empêcher les envois de charbons vers la France).

Schlageter devient alors le martyr « révolutionnaire » des fascistes, dans la mesure où il était auparavant membre des corps-francs, force armée anti-communiste; la vague nationaliste s'empare des masses, qui voient dans les nationalistes les véritables défenseurs de leurs intérêts, de leur lutte pour la survie.

L'Internationale Communiste décide logiquement d'analyser au plus près ces couches fanatisées de la petite-bourgeoisie, afin de casser la dynamique fasciste: en Allemagne au début des années 1920 il y a sans cesse des grèves et des tentatives de putsch fascistes par les militaires.

La position de l'Internationale Communiste à ce sujet est alors définie par Karl Radek dans un discours resté célèbre, et systématiquement tronqué par les trotskystes et les sociaux-démocrates afin de faire croire que les communistes « staliniens » avaient adopté une ligne « nationaliste » et « honorait les fascistes. »

Radek dit :

« Durant tout le discours de la camarade Zetkine sur les contradictions du fascisme, j'étais obsédé par le nom de Schlageter et par son sort tragique. Nous voulons penser ici à lui, au moment où nous prenons politiquement une position concernant le fascisme.

Le destin de ce martyr du nationalisme allemand ne doit pas être tu ni être seulement honoré, d'un mot dit en passant. Il a beaucoup à nous apprendre, à nous et au peuple allemand.

Nous ne sommes pas des romantiques sentimentaux qui oublient la haine devant un cadavre, ou des diplomates qui disent : devant une tombe il faut louer ou se taire.

Schlageter, le courageux soldat de la contre-révolution, mérite de nous, soldats de la révolution, un hommage sincère. Son camarade d'idées Freska a publié en 1920 un roman dans lequel il décrit la vie d'un officier tombé dans la lutte contre les spartakistes intitulé Le pèlerin du néant.

Si ceux des fascistes allemands qui veulent loyalement servir leur peuple ne comprennent pas le sens de la destinée de Schlageter, celui-ci est bien mort en vain et ils peuvent écrire sur sa tombe « Le Pèlerin du Néant » ... (...)

Schlageter est parti de la Baltique [où il a été corps-franc] pour la Ruhr. Non pas en 1923 mais déjà en 1920. Savez-vous ce que cela signifie? Qu'il a pris part aux attaques du capital allemand contre les ouvriers de la Ruhr, il a combattu dans les rangs des troupes qui devaient faire se soumettre les mineurs aux rois du fer et du charbon.

Les troupes de Watters dans lesquelles il a combattu ont tiré avec les mêmes balles de plombs que celles avec lesquelles le général Degoutte [chef français des forces alliées franco-belges dans la Ruhr lors de l'occupation de celle-ci de 1923 à 1925] a écrasé les travailleurs de la Ruhr. Il n'y a pas de raisons de penser que Schlageter a aidé pour des raisons égoïstes à écraser les mineurs affamés. La voie du danger mortel qu'il a pris montre et parle pour lui, montre qu'il était convaincu qu'il servait le peuple allemand.

Mais Schlageter pensait qu'il servait de la meilleure manière le peuple s'il aide à rétablir la domination des classes qui ont jusque-là dirigé le peuple allemand et amené celui-ci à ce malheur sans nom. Schlageter voyait dans la classe ouvrière la plèbe qui doit être gouvernée.

Et il était certainement de l'avis du comte Reventlow qui a tranquillement affirmé que toute lutte contre l'Entente est impossible tant que l'ennemi intérieur n'est pas écrasé. Et l'ennemi intérieur, pour Schlageter, était la classe ouvrière révolutionnaire. »

Comme on le voit il n'y a aucune complaisance pour l'activité fasciste de Schlageter; il s'agit de comprendre ce qu'est le fascisme pour mieux le combattre, il s'agit de savoir quelle est la dynamique qui amène certaines couches sociales à être prêtes à mourir pour la lutte contre la classe ouvrière, sous la bannière de « l'ordre ».

Le document affirme très précisément en conclusion :

« Le Parti Communiste d'Allemagne doit dire ouvertement aux masses nationalistes petites-bourgeoises : celui qui en étant au service des trafiquants, des spéculateurs, des maîtres de l'acier et du charbon, tente de rendre en esclavage le peuple allemand, de l'amener dans l'aventure, rencontrera la résistance des ouvriers communistes allemands. Ceux-ci répondront à la violence par la violence. Celui qui par incompréhension se lie à la soldatesque du capital, nous le combattrons par tous les moyens. Mais nous pensons que la grande majorité des masses ressentant les choses de manière nationale n'appartiennent pas au camp du capital, mais au camp du travail. Nous voulons trouver et nous trouverons une voie vers ces masses.

Nous ferons tout pour que les hommes comme Schlageter qui étaient prêts à aller dans la mort pour une cause commune ne deviennent pas des pèlerins du néant, mais des pèlerins d'un avenir meilleur pour toute l'humanité, que leur sang chaud et altruiste ne coule pas pour les profits des barons du charbon et de l'acier, mais pour la cause du grand peuple travailleur allemand, qui est une composante de la famille des peuples luttant pour leur libération. »

La ligne de Radek était ainsi qu'il ne fallait pas laisser aux fascistes la direction de la lutte contre l'intervention des troupes de l'Entente contre l'Allemagne, qu'il ne fallait pas laisser à la bourgeoisie une quelconque valeur en tant que classe dirigeant le pays.

Car telle est la question qui se pose: la question du pouvoir.

Puisque la classe ouvrière doit diriger la société, elle doit prouver qu'elle est capable de le faire, elle ne doit pas se laisser décrédibiliser par les initiatives fascistes, qui diffusent la conception comme quoi rien n'est possible au-delà de l'ordre établi.

Naturellement, les sociaux-démocrates vont se déchaîner contre les communistes. Eux, qui étaient partisans de la stabilité du système capitaliste de la république allemande nouvellement fondée, s'opposaient absolument à tout mouvement de masse, et par conséquent ils permettaient aux fascistes de prendre l'initiative de la révolte.

La position passive social-démocrate permettait aux fascistes d'apparaître comme les vrais révolutionnaires; la social-démocratie a eu ainsi beau jeu de mettre sur le même plan fascistes et communistes, naturellement aidée en cela par les troskystes qui commençaient alors des campagnes hystériques contre le « stalinisme. »

Cette propagande sera répétée durant toutes les années 1920, en particulier quand le Parti Communiste d'Allemagne refusera de laisser les nazis diriger des mouvements de grève.

Un exemple très connu est le fameux référendum pour la dissolution anticipée du parlement de l'Etat-région Prusse en 1931. Il s'agissait d'une initiative du parti nazi ainsi que des autres partis "national-allemands", dirigée contre le gouvernement social-démocrate de cet Etat-région.

Les communistes devaient-ils soutenir les sociaux-démocrates qui réprimaient par les armes de la police les manifestations communistes, laissant aux nazis l'initiative de "changer le monde"?

Non, bien entendu, voilà pourquoi le KPD a appelé à voter oui au référendum, mais opposait le plébiscite rouge au plébiscite brun!

L'Internationale Communiste, dans sa résolution du 18 septembre 1931, explique très bien le principe :

« Le référendum, qui eut pour origine l'initiative des fascistes qui cherchaient de façon démagogique à renforcer leurs positions par des maneoeuvres d'opposition, a changé de caractère avec l'immixtion du Parti Communiste.

Il a fait du plébiscite un instrument de lutte contre les illusions démocratiques des masses et la théorie du moindre mal et pour la mobilisation des masses contre le fascisme, contre l'offensive du capital, contre la social-démocratie allemande, le soutien principal de la bourgeoisie allemande dans sa lutte pour une issue capitaliste de la crise. »

Un autre exemple très connu de cela est la grève des travailleurs des transports de Berlin, en novembre 1932, grève qui fut provoquée par des baisses de salaires et amena des révoltes faisant 47 blessés et 583 arrestations.

Les nazis ont alors soutenu le mouvement pourtant initialement porté par les structures communistes, afin de tenter de paraître « populaire », et cela à un moment où leur mouvement s'essouflait.

En effet, aux élections de novembre 1932, le parti nazi perdait deux millions de vois aux élections, alors que le Parti Communiste d'Allemagne en gagnait 700,000 (le KPD avait en 1928 130,000 membres et 3,2 millions de voix, en novembre 1932 il avait 252,000 membres et 6 millions de voix).

C'est précisément à partir de là que Hitler va être nommé chancelier (et non pas « élu démocratiquement ») afin d'éviter un trop grand reflux de l'influence fasciste sur les masses et de profiter de ce qui semblait l'apogée du mouvement de masse des SA (400,000 membres en 1933, pour 220,000 en 1932 et 80,000 en 1930).

De fait, malgré le fait que Hitler soit chancelier et que les fascistes menaient opérations militaires sur opérations militaires dans toutes les rues d'Allemagne, faisant régner la terreur la plus complète avec le soutien de la police, lors des élections en mars 1933 les nazis n'obtinrent que 43,9%, et le KPD 12,3%.

Le KPD n'avait ainsi jamais rien lâché aux fascistes, à l'opposé de la social-démocratie, et c'est à cette dernière que revient la faute d'avoir laissé triomphé le fascisme, par peur de la révolution sociale.

Ce qu'il faut voir, c'est que cette précarité générale de la main-mise du fascisme sur les masses montre la nécessité qu'il y a pour les fascistes à apparaître comme révolutionnaire, afin d'avoir les coudées franches pour réaliser leurs initiatives politiques le plus rapidement possible.

Voilà pourquoi le fascisme mute, s'adapte, pourquoi quelqu'un comme Drieu La Rochelle, l'écrivain français fasciste type des années 1930, modifiait sa propre interprétation du fascisme selon les « besoins » de l'époque : paneuropéen puis socialiste fasciste national puis pro-allemand, etc.

Voilà pourquoi également il y a de véritables ovnis idéologiques, fruits des tentatives fascistes de récupération: fascisme, national-bolchevisme, national-socialisme, national-communisme, national-anarchisme, socialisme européen, socialisme fasciste, solidarisme, national-européanisme, national-catholicisme, royalisme nationaliste, national-syndicalisme, panaméricanisme, pantouranisme, panafricanisme, etc.

Toutes les variétés existent, tous les mélanges possibles on existé, selon les périodes de l'histoire et les pays (comme par exemple dans les années 1930 le national-syndicalisme de la phalange espagnole, le national-catholicisme de la légion de l'Archange Saint-Michel en Roumanie, le royalisme chrétien de l'Action française en France, le « réalisme étatique brutal » des croix-fléchées en Hongrie, etc.)

Il ne faut jamais oublier que les fascistes tentent toujours de récupérer les symboles révolutionnaires à leur profit; en France les « nationalistes révolutionnaires » ont pu appeler leur organisation « Nouvelle Résistance », nom volé aux maoïstes des années 1970, ou encore « Bases Autonomes » avec leur journal « Première ligne », allusion à l'autonomie ouvrière dans les années 1970 en Italie et la guérilla « Prima Linea », Che Guevara est repris avec une croix celtique mise sur son béret, etc.

Les fascistes, dans leur entreprise, profitent de la confusion développé par les libéraux et les sociaux-démocrates, pour qui les « extrêmes se rejoignent », pour qui communisme et fascisme reviennent au même.

Un excellent exemple de cela consiste en le « nazi-maoïsme », une idéologie qui n'a tout simplement jamais existé, mais qui est présentée par les partisans du « status quo » comme quelque chose de réel.

Le « nazi-maoïsme » ne repose en réalité que sur deux phénomènes:

-la publication en 1973 du texte « Maoïsme et tradition » par le « national-révolutionnaire » italien Claudio Mutti, qui tentait de faire passer le maoïsme pour une philosophie traditionnelle volontariste; le 27 avril 1978 l'organe du Parti « Communiste » italien « L'Unita » reprenait cette idée et accusait les Brigades Rouges d'avoir le même discours que le national-révolutionnaire Freda;

-la tentative effectuée par le « national-révolutionnaire » belge Jean Thiriart de prôner une alliance de tous les continents contre les USA, englobant ainsi la Chine comme « allié tactique. »

Il n'y ainsi jamais personne se revendiquant du « nazi-maoïsme », mais l'entreprise de confusion servait tout autant les libéraux et sociaux-démocrates que les fascistes.

Ainsi, parler ainsi de « rouges bruns » c'est faire le jeu de ceux qui tentent par tous les moyens de saboter le développement du communisme, qui tentent par tous les moyens d'empêcher les masses populaires de comprendre ce que c'est que le communisme.

Qui a intérêt à présenter aujourd'hui en France Alain Soral comme un intellectuel « marxiste » de par le fait qu'il ait été au « PCF »? Ceux pour qui le marxisme c'est justement le « PCF » des années 1970-1980 !

Ainsi lorsque Alain Soral dit :

« Comment le PCF, avec son organisation structurée en parti de classe, a-t-il perdu ce contrôle dans les banlieues ? (...) Par l'immigration justement. Le PCF vivait de son encadrement et de sa défense historique de la classe ouvrière, anciennement majoritaire en banlieue. Le but du regroupement familial a donc été clairement, entre autres, de casser ce pouvoir en important massivement dans les banlieues, des Africains issus de la paysannerie pauvre du tiers monde et du bled, sans culture ouvrière, syndicale. Ainsi, on a cassé une organisation et une conscience de classe, comme on a cassé à la même période les forteresses ouvrières et syndicales, type Billancourt. »

il tient un discours soi-disant « marxiste » car en défense du « PCF », mais cela n'est « marxiste » que pour ceux qui ne connaissent rien au marxisme, qui ne connaissent rien au mouvement révolutionnaire, à la classe ouvrière !

C'est une entreprise de négation des rapports entre la France impérialiste et les pays opprimés, de négation de l'histoire de la classe ouvrière de France qui a toujours accueilli l'immigration, de négation de l'histoire révolutionnaire du prolétariat immigré (des FTP-MOI jusqu'aux luttes des années 1970).

Voilà à quoi sert le thème des « rouges-bruns » : à semer la confusion, à donner aux fascistes une « aura » révolutionnaire.

Il faut souligner à ce titre le rôle de l'idéologie affirmant que le communisme est un « totalitarisme », que le communisme et le nazisme sont similaires.

C'est l'idéologie des partisans de la « troisième voie » du « troisième camp », qui ont tous terminé dans le camp des sociaux-démocrates, des « nationaux-révolutionnaires », des partisans de la théorie du « bureaucratisme despotique » comme « nouvelle forme de domination » : l'écrivain Georges Orwell et ses ouvrages sur le communisme totalitaire instaurant la domination de Big Brother (1984, La ferme des animaux), le groupe français « Socialisme ou barbarie » de Castoriadis et Lefort en France dans les années 1950-1960, naturellement Léon Trotsky grand pourfendeur du « stalinisme », etc.

La véritable fond de cette idéologie, on le voit avec Otto Rühle. Ce social-démocrate de gauche avait voté avec Karl Liebknecht contre les crédits de guerre lors du vote parlementaire en 1915, il participe à la fondation de la Ligue Spartakiste.

Mais si malgré ses critiques Rosa Luxembourg expliquait que « l'avenir appartient au bolchévisme », tel n'était pas le cas d'Otto Rühle, qui tout en se présentant comme très à gauche, va expliquer que « la lutte contre le fascisme commence par la lutte contre le bolchévisme ».

Il est le théoricien de la théorie du totalitarisme, expliquant dans « Fascisme brun, fascisme rouge » que :

« Il faut placer la Russie au premier rang des nouveaux États totalitaires. Elle a été la première à adopter le nouveau principe d'État. C'est elle qui a pousse le plus loin son application.

Elle a été la première à établir une dictature constitutionnelle, avec le système de terreur politique et administrative qui l'accompagne. Adoptant toutes les caractéristiques de l'État totalitaire, elle devint ainsi le modèle pour tous les pays contraints à renoncer au système démocratique pour se tourner vers la dictature.

La Russie a servi d'exemple au fascisme. »

Aux USA, Paul Wolfowitz qui est président de la Banque Mondiale et grand théoricien de la doctrine Bush, était dans sa jeunesse un porte-parole du parti « Social Democrats USA », issu de la théorie de Shachtman, disciple de Trotsky et grand théoricien « marxiste » nord-américain de la troisième voie entre capitalisme et « stalinisme. »

Un nombre important d'anciens militants du « Social Democrats USA » avaient rejoint les structures de l'administration Bush, de la continuité de leur lutte « anti-soviétique. »

En France cette tendance à la « troisième voie » n'a pas concerné que les trotskystes (« Ni Washington ni Moscou ») et les « nationaux-révolutionnaires » (« Ni trust ni soviet »); lorsque la Chine est devenue fasciste en 1976 un nombre important de pseudo « marxistes-léninistes » ont sauté dans le wagon du fascisme, en prenant comme prétexte la juste critique du social-impérialisme russe.

Le « Parti Communiste Marxiste-Léniniste » a ainsi participé à des actions communes avec des royalistes ou d'anciens membres des « nationaux révolutionnaires » du « Groupe Action Jeunesse », qui était alors aussi important que le GUD dont il était le concurrent, il a soutenu le shah d'Iran, la légion française sautant à Kolwezy, le nucléaire français, tout en combattant l'anti-militarisme, en lançant toutes ses forces dans une campagne permanente contre l'URSS, scandant le 1er mai « Marchais traître à la Nation », etc.

Toutes ces positions erronées ne sont pas « rouges-bruns » - elles sont fascistes. Est un fasciste celui ou celle qui soutient pour une raison ou une autre la nation, l'unité avec la bourgeoisie, le maintien des classes sociales exploiteuses, en affirmant en même temps que c'est le chemin de la libération.

Est à l'opposé révolutionnaire celui ou celle qui est pour l'écrasement des classes exploiteuses, qui est contre l'unité avec la bourgeoisie et son Etat, qui s'oppose aux idéologies non prolétariennes visant à diviser les masses populaires (racisme, patriarcat, religions, etc.)

Il ne faut pas utiliser l'expression « rouges-bruns » car cela contribue à la confusion; il faut contraire expliquer que ces gens mélangeant un fond réactionnaire avec une « image » « révolutionnaire », ce sont les fascistes, les vrais, ceux qui s'affirment « révolutionnaires » pour tromper les masses populaires.

En ce sens, il ne faut jamais perdre de vue les intérêts de la classe ouvrière et des masses populaires, il ne faut jamais perdre de vue les principes.

L'intellectuel réactionnaire du Front National et pseudo-marxiste Alain Soral dit :

« Les gens un peu instruits savent que le marxisme, loin de se réduire à l'expérience soviétique, est d'abord un outil d'analyse. »

Nous, maoïstes, nous affirmons exactement le contraire.

« La philosophie marxiste - le matérialisme dialectique - a deux particularités évidentes. La première, c'est son caractère de classe : elle affirme ouvertement que le matérialisme dialectique sert le prolétariat ; la seconde, c'est son caractère pratique : elle met l'accent sur le fait que la théorie dépend de la pratique, que la théorie se fonde sur la pratique et, à son tour, sert la pratique. » (Mao Zedong, De la pratique)

« Au passage je voudrais relever ceci : c'est de l'idéologie mais de l'idéologie scientifique.

Pourtant nous devrions très bien comprendre que nous ne pouvons faire aucune concession aux positions bourgeoises qui veulent réduire l'idéologie du prolétariat à une simple méthode, car de cette manière on la prostitue, on la nie.

Pour nous, l'idéologie du prolétariat, et excuse-moi d'insister, mais le Président Mao a dit "Il ne faut pas seulement le dire une fois mais cent fois, il ne faut pas seulement le dire à quelques uns mais à beaucoup", ayant recours à cela je dis, l'idéologie du prolétariat, le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme aujourd'hui, c'est l'unique idéologie toute puissante parce qu'elle est vraie et que les faits historiques le démontrent. » (Gonzalo, Interview)

Pour le PCMLM, février 2007. 

Publié sur notre ancien média: 
Les grandes questions: 
Rubriques: