7 mai 2007

A propos du résultat du second tour des présidentielles

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Sarkozy a triomphé, son objectif est enfin atteint. "Son" objectif? Non, l'histoire n'est pas celle des grands hommes, et Sarkozy ne représente pas un "destin individuel", mais les intérêts d'une classe sociale.

Et il faut maintenant demander ce que vont faire ceux qui le qualifiaient de fasciste voire de nazi, ou encore de Napoléon. Vont-ils passer dans la résistance?

Non, absolument pas, tout cela c'était de la poudre aux yeux; la seule chose qu'ils feront après cette mascarade, c'est appeler à "l'union de la gauche" pour les législatives.

Une chose inévitable, largement prouvée par l'histoire de la social-démocratie. 2007 n'est clairement que la caricature de 1981; déjà à l'époque l'extrême-gauche avait massivement soutenu Mitterrand et ainsi permis la dépolitisation massive des années 1980.

C'est toujours le même plan qui est mis en place : la négation des exigences révolutionnaires au nom de l'acceptation de l'hégémonie de la social-démocratie et du révisionnisme du P"C"F sur une large partie des classes populaires.

Contre ce plan, nous affirmons que nous avons eu raison de construire la forteresse, la citadelle imprenable car fondée sur la stratégie de la guerre populaire, guerre populaire nécessairement prolongée.

Impossible d'être révolutionnaire sans avoir un fil rouge pour se guider. On le voit bien alors que Royal a été soutenu par l'écrasante majorité de l'extrême-gauche.

L'engouement massif pour la ligne "Tout sauf Sarkozy" montre bien l'opportunisme massif; on se met à la traîne des masses et on les guide vers l'abattoir social-démocrate. Soit activement comme les trotskystes soit passivement comme les anarchistes, dont la campagne pour l'abstention s'est naturellement effondrée devant les exigences politiques du moment.

Les anarchistes n'ont en rien combattu la social-démocratie, faisant soit-disant bande à part mais pour en fait laisser la position "tout sauf sarkozy" se développer tranquillement, y compris (et cela massivement) dans leurs rangs.

Quant aux trotskystes, ils ont montré qu'ils sont incapables de se positionner autrement que comme appendice de la social-démocratie. Quel drame que de voir Arlette Laguiller, le soir même du premier tour de la présidentielle 2007, sa sixième présidentielle, immédiatement appeler à voter Ségolène Royal! C'est un chateau de cartes qui s'effondre, une illusion qui s'estompe: celle de Lutte Ouvrière représentant soit-disant le caractère intransigeant de la classe ouvrière. Tout le prestige apporté par le refus de soutenir Chirac en 2002 a littéralement disparu, comme sans nul doute bientôt l'organisation elle-même.

Les trotskystes sont incapables de sortir de leurs options syndicale et électoraliste. Et cela même dans le meilleur des cas. Un excellent exemple se montre dans l'attitude du groupe CRI, une organisation trotskyste, qui a appelé à ne pas voter pour Royal au second tour.

Mais au premier tour, qu'avait-elle fait? Elle avait appelé à voter pour la LCR ou pour LO "malgré leur campagne réformiste". C'est-à-dire que le groupe CRI a appelé les masses à accepter l'hégémonie de LO et de la LCR.

Comment après être crédible pour critiquer Royal?

Ce qui compte c'est la tendance générale. Et le groupe CRI peut bien critiquer Royal au nom de la classe ouvrière, cela n'a aucun sens quand on voit que pour lui ont été des "candidats du mouvement ouvrier" non seulement Besancenot et Laguiller, mais aussi Schivardi et Buffet, et même... Bové!

Bové qui le lendemain des élections ne se pointait plus aux réunions de ses propres soutiens et acceptait par contre la proposition de Royal d'une "mission d'étude sur la question de "la mondialisation et la souveraineté alimentaire". Au prix naturellement d'appeler à soutenir massivement Royal le jour du vote.

De même pour Besancenot, Laguiller, Buffet!

Peut-on critiquer Royal pour le second tour alors qu'on a soutenu des candidats qui ont fait allégeance à Royal, ou considérer comme des "candidats" du mouvement ouvrier des gens comme Buffet ou Bové?

Non, on ne le peut pas.

Soit on a une ligne rouge, soit on a une ligne soumise à la bourgeoisie; ou on est une partie du problème, ou une partie de la solution.

Imaginer qu'avec Royal on aurait une plus grande "marge de manoeuvre" est anti-dialectique, c'est oublier que l'histoire est l'histoire de la lutte des classes, pas des gouvernements de l'Etat bourgeois.

C'est avoir une conception non matérialiste de l'Etat et penser que les flics agissent différemment selon les gouvernements. Mais c'est également avoir une vision anti-dialectique de la bourgeoisie. La médaille a ici deux faces : la première fait de Sarkozy un quasi-fasciste, la seconde (plus rare que l'autre) soutenait l'équation Sarkozy = Royal.

Une conception apparemment "radicale" et sans compromis, mais tout autant anti-dialectique, car Sarkozy et Royal ne représentent pas les mêmes couches de la bourgeoisie.

Seul le PCMLM a analysé en termes de bourgeoisies industrielle, financière, impérialiste les couches sociales représentées par Sarkozy et Royal, dans les documents "Quel est le caractère « social et « national » ouvertement revendiqué par Royal, Sarkozy et Le Pen? Quelles sont leurs stratégies, quels intérêts de classe sont représentés??" et "Document de travail : La bataille pour le pouvoir en France entre les bourgeoisies industrielle et financière (1940-2006)".

Et ce qui est clair c'est que ce que la social-démocratie n'a pas réussi à donner à la bourgeoisie impérialiste aujourd'hui, le fascisme lui donnera demain, et le conservatisme de Sarkozy, de la bourgeoisie industrielle, s'y pliera.

Contre l'hégémonie de la bourgeoisie industrielle représentée par la ligne Sarkozy, la bourgeoisie impérialiste renforcera inévitablement l'extrême-droite.

En ce sens, nous sommes au seuil des années 1930.

Il ne faudra, durant ces cinq années d'hégémonie de la bourgeoisie industrielle et de son représentant Sarkozy, ne pas perdre de vue cette question stratégique, ne pas perdre de vue la montée en puissance de la bourgeoisie impérialiste, ne pas perdre de vue la montée en puissance de la tendance à la guerre.

Avec le sang des fascistes rendre plus rouge nos drapeaux!
Vive la résistance populaire à la violence fasciste!
VIVE LE MARXISME-LENINISME-MAOÏSME!
GUERRE POPULAIRE JUSQU'AU COMMUNISME!

Pour le PCMLM, mai 2007. 

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