La notion de « polémique » - quel débat pour les communistes?
Submitted by Anonyme (non vérifié)Nous voulons ici parler de la question du débat entre communistes.
Il s'agit d'une question très importante, qui subit encore aujourd'hui l'influence négative à la fois du révisionnisme moderne qui a pratiqué un « centralisme démocratique » vidé de la démocratie et fondé sur une simple hiérarchie bourgeoise, ainsi que du trotskysme mettant en avant le droit de tendance, de plate-forme, de fraction, etc.
La notion de centralisme démocratique est donc souvent incomprise et galvaudée. Cela nuit à l'unité. Cela aide les libéraux combattant l'unité et les opportunistes qui veulent profiter de cette question pour saboter le développement idéologique des communistes, de l'organisation et finalement des masses.
Quel est donc le point de vue communiste sur le débat et les polémiques, sur les critiques?
Commençons par le commencement : le rapport entre les communistes sur le plan individuel.
Partons du rapport entre communiste d'un même organisation.
La question du débat entre membres d'une même organisation est celle du centralisme démocratique.
Qu'est-ce que le centralisme démocratique? Quel est son contenu?
La démocratie dans l'organisation, cela signifie que chaque membre a le droit de faire connaître ses opinions et ses propositions, chaque membre a le droit de discussion et le droit de vote.
Aucun camarade n'est au-dessus d'une critique possible. Voilà ce que signifie l'aspect démocratique.
Selon les principes de la centralisation, l'organisation n'est par contre pas ouverte aux non-membres, c'est-à-dire aux personnes n'ayant pas adhéré et ne militant pas dans les rangs de l'organisation.
L'organisation est une entité collective.Lles décisions prises l'instance la plus haute (le congrès, et le comité central durant les périodes entre les congrès) sont appliquées et défendues dans les rapports avec des personnes non membres de l'organisation, cela dans tous les cas et toutes les situations.
Il y a ainsi une distinction nette entre les membres de l'organisation et les structures de celles-ci, et les personnes non membres de l'organisation et les structures en-dehors.
La définition précise est que : « selon les règles du centralisme démocratique, l'ordre de la subordination au sein de l'organisation est le suivant: les membres à l'organisation, les instances inférieures aux instances supérieures, la minorité à la majorité, l'ensemble de l'organisation au comité central et le comité central au congrès. »
Défendre le centralisme démocratique, c'est donc rejeter la tendance opportuniste qui affirme que dans l'organisation il peut exister des courants, des plate-formes, des fractions, des tendances, etc., que dans le cadre de la « démocratie ouvrière « (comité de lutte, collectif, association, forum internet, etc.) les membres ne sont plus liés à leur organisation, qu'il peut exister deux ou plusieurs lignes dans l'organisation, etc.
Voilà le rapport entre membres d'une organisation, et entre membres et non membres.
Quel est le rapport maintenant entre les différentes organisations?
Tout d'abord il faut voir s'il existe un rapport formel entre les organisations.
Les membres d'une organisation ont adhéré à une organisation, ils ont des droits et des devoirs. Y a-t-il une plate-forme similaire entre les organisations?
Par plate-forme, il faut ici comprendre une structure commune où les organisations ont revendiqué une idéologie commune et se rassemblent formellement; une structure de de type a été par exemple l'Internationale Communiste.
Dans ce genre de structure s'applique les principes du centralisme démocratique : critique ouverte à l'intérieure, défense unanime de la ligne à l'extérieur.
Dans ce cas de figure, le rapport entre organisations non liées entre elle par une plate-forme est le même qu'entre militants de différentes organisations ou entre un membre d'une organisation et une personne non organisée).
Chaque organisation défend son point de vue et son idéologie, chaque membre de l'organisation défend la ligne de l'organisation ; de la même manière que les membres de l'organisation défendent publiquement la ligne de l'organisation, l'organisation défend publiquement son idéologie, sa ligne.
Cela signifie que cette défense est PUBLIQUE.
Certains considèrent que cette défense publique est sectaire.
C'est erroné : il existe en Turquie des dizaines d'organisations révolutionnaires, elles pratiquent une polémique ouverte dans leurs documents, tout en se saluant à leurs congrès respectifs et pratiquant de nombreuses luttes communes, ponctuelles sur la base de plate-forme ou bien à long terme.
Ces mêmes personnes qui considèrent les polémiques publiques comme sectaires pensent que les critiques doivent être seulement bilatérale.
C'est erroné : pourquoi les principes du centralisme démocratique s'appliqueraient-ils s'il n'existe aucun lien formel?
Se revendiquer du communisme est-il suffisant? Suffit-il de se revendiquer du communisme pour être membre d'une organisation? ABSOLUMENT PAS.
Effacer les frontières entre les organisations s'appuie sur les mêmes principes qu'effacer les frontières entre membres d'une organisation et non membre.
S'il n'y a pas de lien formel, les règles du centralisme démocratique ne s'appliquent pas, que ce soit pour un individu comme pour une organisation.
Pour que ces règles s'appliquent, il faut que l'individu ait fait sa demande d'intégration à l'organisation et qu'elle ait été acceptée, soit que les congrès des organisations aient signifié la volonté d'unification.
Sans cela, on sort de la LÉGALITÉ DE L'ORGANISATION.
Une discussion bilatérale ne se justifie que dans le cas pratiques devant échapper au regard de l'ennemi. Elle ne peut porter que sur des aspects de pratiques militantes ou sur des demandes de précision concernant tel ou tel point de vue idéologique défendue par l'organisation.
Une discussion bilatérale portant sur l'idéologie relève du putsch anti-parti: seul le congrès est habilité à décider d'une éventuelle discussion sur ce point.
Dans le cas où le congrès décide de discussions bilatérales, il en définit les modalités. Dans tous les cas l'union ne peut se faire que sur une décision du congrès, en aucun cas par un comité quelconque.
Dans tous les cas, en-dehors d'un processus d'unification, l'organisation a le devoir de défendre son idéologie, d'expliquer aux masses les caractères erronés des autres idéologies, de justifier par la pratique l'existence de différentes organisations, en montrant le caractère petit-bourgeois des autres organisations.
Nier la signification de la polémique publique, c'est attaquer de front l'identité de l'organisation en considérant qu'elle ne devrait pas exister et en cachant cette position aux yeux des masses.
C'est une démarche opportuniste qui doit être fermement combattu, c'est nier la signification de la seconde étape dans le processus « CRITIQUE – AUTOCRITIQUE – UNITÉ. »
Pratiquer le centralisme démocratique, c'est appliquer le principe du bolchévisme, de la lutte partisane, contre le libéralisme et les pratiques menchéviks effaçant les frontières idéologiques et organisationnelles.
« La politique est le point de départ de toute action pratique d'un parti révolutionnaire et se manifeste dans le développement et l'aboutissement des actions de ce parti. Toute action d'un parti révolutionnaire est l'application de sa politique. S'il n'applique pas une politique juste, il applique une politique erronée; s'il n'applique pas consciemment une politique, il l'applique aveuglément. » (Mao Zedong)
Pour le PCMLM, août 2006.