21 fév 2012

ArcelorMittal Florange : occupation des locaux de la direction par des ouvriers

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Des syndicalistes de l'usine ArcelorMittal à Florange ont envahis les locaux de la direction de l'usine pour protester contre l'éventualité de la fermeture du site. Cela correspond t-il à un élan révolutionnaire, à un sursaut de la lutte des classes ?

 

Hier matin, les syndicalistes de l'usine ArcelorMittal de Florange ont envahis les locaux de la direction sur le site et y ont installé un campement. En cause, la mise à l'arrêt des hauts fourneaux de l'usine depuis octobre 2011, comme nous en parlions alors. Les quelque 200 occupants des locaux de la direction entendent protester contre la menace de licenciement qu'ils sentent peser sur la tête d'une grande partie des 5000 personnes travaillant dans l'usine, et s'opposer aux terribles conséquences qui doivent s'en suivre.

 

En octobre dernier, lors de la fermeture du dernier haut-fourneau de Florange, nous évoquions les humiliations de la direction de ArcelorMittal qui doivent inévitablement se heurter à la dignité ouvrière. Et nous rajoutions que c'est dans les luttes de classe à venir, violentes et acharnées, que va se forger le mouvement révolutionnaire populaire qui fera vaciller le vieux monde capitaliste.

 

Ce qui se passe à l'usine ArcelorMittal depuis hier matin correspond t-il à cet élan révolutionnaire qui doit s'amorcer inévitablement ? Il est évident que non, ce n'est pas le cas. Du moins, pas directement.

 

L'occupation des locaux commencée hier est avant tout symbolique : il n'y avait ni cadre ni membre de la direction dans ces locaux, personne d'autre que les syndicalistes et les nombreux journalistes conviés pour l'occasion.

 

Jean-Luc Gaetz de la CGT y a pourtant déclaré : "Aujourd'hui, la direction ne sert à rien, elle ne nous donne aucune réponse. Nous avons donc décidé de la remplacer, de diriger Florange".

 

Cela sonne éminemment juste, de telles paroles devrait immédiatement faire vibrer le cœur des véritables communistes qui souhaitent que la classe ouvrière prenne le pouvoir. Mais le problème est que cela ne sont que des paroles justement, de vaines menaces totalement infondées.

 

La CGT a-t-elle des armes pour imposer l'expropriation de l'usine a la bourgeoisie, qui enverrait immédiatement la police – voir l'armée ce qui revient plus ou moins au même – pour défendre ses intérêts ? A-t-elle d'ailleurs un plan de production, un modèle concret à appliquer pour que la situation des ouvriers de Florange s'améliore ? Non, ce n'est pas le cas. La CGT (et la CFDT en fait) n'ont aucun autre plan que de faire appel à Nicolas Sarkozy, et les autres candidats, pour qu'ils s'engagent à sauver l'usine.

 

Les candidats sont d'ailleurs ouvertement invités à passer.

 

En d'autre terme, la situation est la suivante : des dirigeants ouvriers réclament à la bourgeoisie d'agir pour les sauver, sans d'autre moyen de pression que d'occuper des locaux... vides.

 

Dit comme cela, la situation apparaît plus clairement comme ce qu'elle est, c'est à dire terrible, profondément angoissante, assez désespérante en fin de compte. Pourtant, il est évident que la colère ouvrière est présente à Florange, car elle s'exprime même de manière indirecte dans les paroles de certains syndicalistes qui montre une haine vis-à-vis de la bourgeoisie.

 

Mais la colère, la rage ne suffira jamais à faire plier la bourgeoisie. D'abord, ce n'est que la violence de classe, puissante, organisée et soutenue par les masses qui peut faire peur à la bourgeoisie et la contraindre à reculer à court terme. La grève, le sabotage ou la violence physique directe contre des représentants bourgeois ne sont que des moyens parmi d'autres pour cela.

 

Mais ce qui compte pour la classe ouvrière, c'est d'avoir un plan à long terme. Cela ne suffit pas d'affirmer que les patrons sont des « pourris », qu'ils n'ont que faire du sort du prolétariat et qu'ils sont prêts à tout pour s'enrichir. Car dire cela c'est oublier la bourgeoisie en tant que classe.

 

Ce dont nous avons besoin, c'est d'une vision de civilisation, d'un modèle de société. La crise du mode de production capitaliste est insurmontable et malgré l'abondance des ses richesses la bourgeoisie subie chaque jours encore plus les effets de la chute tendancielle du taux de profit, ce qui la rend toujours plus agressive et impérialiste. Face à cela, il n'y a rien à aménager ni à négocier, seul la Guerre Populaire Prolongée peut garantir au prolétariat la prise du pouvoir totale, afin d'imposer sa dictature et emmener le monde vers le mode de production socialiste.

 

Mais pour cela, il faut une culture qui corresponde, une vision politique élaborée et un haut niveau idéologique. C'est de cela qu'a besoin la classe ouvrière de France, là est la voie vers la libération pour les masses populaires, de France, du monde et la biosphère toute entière !

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