24 fév 2012

L'URCF passe avec armes et bagages dans le camp du révisionnisme ouvert

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Fondée en 2004, l'Union des révolutionnaires communistes de France (URCF) est l'une des rares organisations qui vise, tout comme le PCMLM, à la reconstruction du Parti Communiste de l'époque révolutionnaire.

 

Cette période s'étale de 1920 à 1950 pour le PCMLM, et va plus loin pour l'URCF, mais l'URCF prétendait, autant que le PCMLM, à l'orthodoxie sur le plan de la fidélité aux idéaux révolutionnaires, au marxisme en tant que science.

 

L'URCF n'a, cependant et bien évidemment, pas été en mesure d'assumer la science en raison de son incompréhension du matérialisme dialectique, et on peut voir qu'à l'occasion des élections présidentielles qui arrive, l'URCF est passé avec armes et bagages dans le camp du révisionnisme ouvert.

 

Le mot d'ordre de l'URCF est en effet le « boycott », ce qui est logique pour les révolutionnaires authentiques, néanmoins ce boycott s'intègre pour l'URCF dans une stratégie rejetant ouvertement le principe de révolution socialiste.

 

La base semble en partie correcte pourtant : la Vème république est considérée comme une « monarchie présidentielle », ce qui est le b-a-BA du point de révolutionnaire en France.

 

Cependant, le mot d'ordre est le suivant:

 

« Il faut abroger la Vème République et la monarchie présidentielle ! »

 

C'est-à-dire que l'URCF appelle à réformer l’État bourgeois.

 

Voilà ce que dit l'URCF :

 

« Le boycott que nous préconisons (par l’abstention, le vote blanc ou nul) va à contre-courant de la campagne effrénée dans les médias ; il vise à donner un avertissement au système de pouvoir politique bipolaire et à ses satellites.

Au premier tour, plus fort sera l’avertissement, plus le pas sera significatif pour abroger la Vème République, la présidence monarchique, appeler à une Assemblée constituante forgeant de la base au sommet une République Démocratique transférant le pouvoir à l’Assemblée nationale .

Le programme de l’URCF vise à lier les gains démocratiques (la Constituante) à l’action des travailleurs pour leurs revendications urgentes et d’avenir.  »

 

Cela est simplement, tout simplement, la ligne du Parti « Communiste » français révisionniste des années 1970. Ayant rejeté le principe de dictature du prolétariat, le P « C » F tentait alors une « union de la gauche » afin de démocratiser l’État.

 

L'URCF propose la même stratégie. Pourtant, en même temps, l'URCF explique que :

 

« La seule véritable alternative au capitalisme, c’est le socialisme avec la propriété sociale des moyens des grandes entreprises et banques, la planification économique pour satisfaire les besoins et développer le pays, l’abrogation du chômage comme en URSS, le pouvoir ouvrier. »

 

Or, peut-on passer du capitalisme au socialisme en abrogeant une forme de l’État bourgeois ? Absolument pas. Même l’État bourgeois le plus démocratique reste une dictature de la classe bourgeoise.

 

Le socialisme représente bien la plus large démocratie pour les masses populaires, mais cette démocratie a comme noyau dur la dictature sur la classe bourgeoise, donc la constitution d'un État socialiste, donc la destruction entière de l'appareil d’État bourgeois.

 

L'URCF appelle à une réalité révolutionnaire, sans que soit menée la révolution socialiste ; c'est une position révisionniste, celle du P « C » F des années 1970, celle du Parti « Communiste » de Grèce (KKE) aujourd'hui.

 

L'URCF efface d'ailleurs le principe de révolution socialiste, en appelant de ses vœux à une « nouvelle révolution française anticapitaliste et socialiste. » C'est typique du révisionnisme français que de prétendre que la révolution en France sera « populaire » sur le même mode que la révolution française de 1789 et que donc il n'y a pas « besoin » des exigences qui ont été celles de la révolution d'Octobre 1917 ou de la révolution chinoise.

 

C'est le vieux « truc » révisionniste d'en appeler à la « démocratie » contre la « dictature », et l'URCF reprend à son compte cette vieille antienne révisionniste. On l'a vu récemment encore au Népal, on le reverra inévitablement, car pour s'opposer à la construction du Parti Communiste, le révisionnisme justifie toujours un progrès « immédiat » dans les masses afin d'attaquer les exigences du matérialisme dialectique.

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