PCE Sol Rojo : Les élections – le processus, les résultats
Submitted by Anonyme (non vérifié)Lorsque le PCE-SR a commencé la campagne pour appeler à NE PAS VOTER, il a adhéré aux principes les plus fondamentaux du marxisme qui établissent le caractère, la base et l'objectif des élections bourgeoises.
L'appel NE PAS VOTER est une position de classe correcte, qui prend en compte la phase stratégique de la lutte des classes dans sa véritable dimension, et en particulier dans la projection à atteindre quant à la lutte du prolétariat et du peuple exploité, dans la construction de la Nouvelle Démocratie, le Socialisme et le Communisme.
Par sa nature, le slogan de NE PAS VOTER et le combat contre les élections bourgeoises ne permettent pas une certaine souplesse « tactique » ou d'autres consignes ou propositions de lutte avec la finalité « d'aplanir » le comportement des masses s'adaptant aux lois, règlements, décisions ou « la légitimité de l'acte », qu'a décidé le vieil État bourgeois grand propriétaire terrien afin de nous « forcer » à nous rendre aux urnes.
C'est-à-dire que nous allons aux urnes mais renonçons au vote. Pourquoi ? Parce que l’État nous oblige à voter, sinon il nous inflige une importante pénalité financière. Oui, mais il le fait à chaque fois que les masses font un pas et s'opposent à la légitimité bourgeoise propriétaire terrienne, et en aucun cas elles ne sont condamnées qu'à une amende, bien souvent cette amende est accompagnée de prison et souvent à vie. Devrait-on alors être « flexible » sur les positions pour chaque étape de lutte pour objectiver nos fins révolutionnaires ?
Certes, il n'est pas facile de prendre la décision de NE PAS VOTER pour notre peuple, a fortiori quand la pénalité pour ne pas le faire équivaut au « bonus pauvreté » ou en définitive à une somme importante quand des centaines de milliers de compatriotes vivent avec un dollar par jour, imaginez ce que 34,40 $ représentent dans les revenus populaires ; sans doute ce n'est pas une limite, car nous avons soutenu cette thèse quand plus d'un demi-million de jeunes ont été approchés par le régime corporatiste afin d'être « initiés » à la vie démocratique du pays, ou tout simplement quand il y a des centaines de milliers de paysans pauvres pour qui le « petit papier de vote » n'est pas une exigence fondamentale, parce que leurs conditions de vie sont tellement précaires qu'ils n'ont pas de mobilité dans le système administratif de l’État les obligeant à documenter toute mesure législative.
Au début de la campagne, le PCE-SR a fait valoir qu'il suffisait d'une poignée de paysans, d'ouvriers ou de masses conscientes se joignant à la campagne pour la déclarer un succès, car cela peut à certains moments déterminés devenir une « étincelle » qui généralise l'acte conscient comme composante de la préparation de tous les éléments qui se joignent ou contribuent à la Guerre Populaire.
Qu'attendons-nous des masses si maintenant nous nous préoccupons de « ne pas avoir à payer l'amende », pour « rechercher la conséquence dans les urnes » ? Comment pouvons-nous demander sinon qu'au delà du « pain » soit donné sa vie au parti et à la révolution ?
Une analyse qui ne se concentre pas forcément sur ce dernier exercice électoral, mais avec le recul nous concluons (au-delà du vote obligatoire) que trois Équatoriens sur dix ne vont pas voter, chiffre qui va en proportion de 1 à 10 avec le nombre de votes nuls ou vides correspondant.
Autrement dit, il y a une certaine tendance historique qui nous rapproche et cela de la meilleure manière qui soit pour combattre les élections par la campagne NE PAS VOTER, campagne qui est un acte des masses pour délégitimer les élections en tant que mécanisme de volonté et de prononciation populaires.
Dans ce contexte, notre parti a commencé avec une campagne importante, massifiée et audacieuse pour NE PAS VOTER en se fixant de manière prioritaire ou en se concentrant dans les zones paysannes-rurales, en établissant cela comme scène principale et les villes comme complément.
Dans les campagnes.
Les réunions communautaires, la diffusion de la campagne en utilisant les médias de presse des organisations des travailleurs exploités, des tracts et des graffitis ont donné le ton de la campagne.
Dans la ville.
Il est important de souligner que la campagne pour ne pas voter, en particulier das les campagnes, était liée aux efforts en cours pour doter les masses idéologiquement des corrections de route afin de préparer à la guerre.
Dans ces conditions, les masses organisées par le Parti ont obtenu de violentes réponses contre le fardeau du vieil Etat : le lumpen (qui en profitant de la campagne électorale prétend agresser, voler et violer les droits les plus élémentaires des masses) a connu une punition sanglante et instructive pour ceux qui se soumettent à la grande bourgeoisie et aux grands propriétaires terriens pour rendre chaque fois plus misérable la vie de notre peuple.
Comme aspect secondaire de notre campagne, le Parti a réalisé une campagne réussie et généralisée des slogans peints comme NE PAS VOTER !, VIVE LE MAOÏSME ! PREPARER LA GUERRE POPULAIRE !, dans des dizaines de communautés rurales, paroissiales et communales.
Une de ces actions a eu lieu dans la ville de Quito à la fin de la campagne électorale en plein centre de la ville, sur la Place de l'Indépendance, à quelques mètres du Palais de Carandolet de la Présidence et le Ministère de l'Intérieur.
LES RÉSULTATS DU PROCESSUS ELECTORAL. PERSPECTIVES
La victoire électorale de Correa est définitive. Avec environ 60% des votes en sa faveur, c'est un pas vers la poursuite du processus réformiste qui établit la restructuration du vieil Etat bourgeois-propriétaire terrien ajusté aux intérêts de l'impérialisme, la grande bourgeoisie et les grands propriétaires terriens.
Avec 74,16% des suffrages valables exprimés, 1,46% de votes blancs, 5,79% de votes nuls, l'absentéisme reflète à nouveau la tendance de négation et de combat des élections bourgeoises avec 18,59 %. (Source : El Comercio, 20/02/2013).
Le succès de l'Alianza País, dans l'espace de mobilité politique ajusté à la démocratie bourgeoise-agrarienne, ne représente pas seulement le triomphe de la tendance de la grande bourgeoisie (bourgeoisie bureaucratique), mais la faillite définitive du révisionnisme du PCMLE, MPD, PSE, Pachakutik et d'autres organisations qui ont cherché avec acharnement à s'enchâsser dans l'appareil bureaucratique afin de reproduire et d'imprimer certaines fonctionnalités « radicales » dans le processus réformiste.
Traits qui, comme dans le cas du régime au pouvoir, montrent que tout ce qu'ils veulent est renforcer la réforme de l’État et perfectionner la vieille démocratie au moyen du discours pseudo-révolutionnaire et pseudo-anti-impérialiste.
La victoire de Correa est la victoire de l'impérialisme, de la grande bourgeoisie et des grands propriétaires terriens qui ont trouvé en Alianza País un parti politique avec la capacité d'effectuer les changements nécessaires pour conjurer la crise (ou du moins essayer) du vieil Etat et la protestation populaire croissante qui menacent la légitimité institutionnelle, la fissure (hautement dangereuse pour la vie de l’État, selon les mêmes acteurs politiques du gouvernement), ce qui pourrait renforcer une proposition révolutionnaire cohérente avec la caractérisation du pays et les exigences historiques du prolétariat et du peuple exploité.
Les contradictions interbourgeoises : bourgeoisie compradore - bourgeoisie bureaucratique, les communications ne seront guère totalement discordantes, car il est clair que le processus réformiste en cours a été amical avec la grande bourgeoisie dans son ensemble et avec les grands propriétaires terriens.
Nonobstant ce scénario, il y a la sérieuse possibilité que les secteurs de la gauche opportuniste, électoraliste et révisionniste de manière putride, radicalisent les positions vis-à-vis du régime avec le risque sérieux de « traîner » les masses à vivre une confrontation qui n'est pas compatible avec ses revendications et objectifs fondamentaux.
La campagne répressive de la part de l’État contre la croissance importante et rapide du maoïsme comme seule et solide tendance révolutionnaire du prolétariat et des masses exploitées du pays va s'aggraver considérablement, et ici le rôle que joue le révisionnisme du MPD, du PCMLE, de Pachakutik va être incisive, mais fera clairement face à la teneur de notre capacité de réponse et de combat.
En fin de compte, ce n'est pas Correa qui a gagné comme individu ou expression de l'Alianza País ; a gagné la grande bourgeoisie qui peut donner une continuité à un processus exigé non seulement par elle, mais aussi par l'impérialisme et les nouveaux acteurs internationaux qui sont constamment en mouvement.
Les perdants ?? Les masses exploitées qui ont encore une certaine attente de vivre avec l'illusion électorale la possibilité de se racheter de l'opprobre de l'exploitation ou voyant dans les urnes l'argument de protestation ou de refus au projet de constitution de la grande bourgeoisie et des grands propriétaires terriens.
La première restructuration du capitalisme bureaucratique, qui va du présent siècle et du moment de la plus grande crise du vieil État, à sa phase de préparation qui a débuté avec la Constitution de Montecristi en 2008, est entrée dans sa phase d'application et de consolidation de cette nouvelle période de gouvernement et de ses outils afin de passer par le fascisme corporatiste qui repose sur un contrôle absolu de la société, fondamentalement des masses exploitées, pour approfondir le caractère semi-colonial et faire évoluer la semi-féodalité comme ils sont amenés à le faire.
Sur la scène internationale, et en particulier en Amérique latine, la victoire de Correa représente également le renouvellement du leadership dans l'Alba et le courant « bolivarien. »
La situation complexe de Hugo Chavez (sa santé) tient au leadership avec Correa et en l'articulation des processus de réforme en Amérique qui sont nourris par la gauche réformiste, capitulatrice et contre-révolutionnaire.
Le pays restera une semi-colonie de l'impérialisme américain et au-delà du discours grandiloquent et anti-impérialiste du régime sans que cette appréciation modifie l'ouverture de nouvelles expressions de l'impérialisme, comme dans le cas de la Chine et d'autres partenaires plus petits.
Le pays restera semi-féodal dans la mesure où sur cette base s'élève le capitalisme bureaucratique et le régime d'exploitation des masses.
En ce qui nous concerne, il est impératif de consolider de meilleure manière la construction des instruments pour déclencher la Guerre Populaire.
C'est une nécessité incontournable que d'approfondir le débat entre les tendances marxistes-léninistes-maoïstes pour favoriser l'unité des principes et doter le prolétariat et les masses opprimées du pays d'une force organisationnelle capable d'abattre les murs, ne laissant aucune pierre du vieil Etat non retournée et conquérant les hauteurs.