Le congrès du Parti ouvrier se réunit en septembre 1898 à Montluçon. Sans doute il condamne le nationalisme et l'antisémitisme. Mais il ne donne aucune directive précise.
Et peut-être allait-il un peu vite en besogne quand il affirmait dans une résolution que l'antisémitisme « malgré toutes ses pétarades démagogiques n'a jamais pu faire illusion à une fraction quelconque de la classe ouvrière consciemment organisée ».
En fait les ouvriers étaient dans la rue, se battant contre la police et les nationalistes : le Parti ouvrier de Guesde ne les guidait plus.
Le mouvement de masse grandit, il se développe au milieu de l'agitation revendicative du prolétariat.
En octobre 1898 une grève importante éclate à Paris parmi les ouvriers du bâtiment. On compte plus de 20.000 grévistes. Contre eux le président du Conseil Brisson fait donner la troupe. (...) Tout se mêle étroitement : les cris de « Vive Dreyfus ! » et les cris qui expriment la volonté revendicative des gars du bâtiment...