10 fév 2012

Les oiseaux victimes de la chasse et des villes en plus de subir le grand froid

Submitted by Anonyme (non vérifié)

La vague de froid témoigne une fois de plus de la contradiction villes-campagnes. Non seulement les masses populaires sont « étonnées » d'un froid censé être « polaire », mais l’État est obligé malgré son parc nucléaire censé être « fantastique » d'importer de l'électricité d'Allemagne !

Cependant, ce n'est pas tout. Nous qui pensons à la Biosphère, nous devons porter notre attention sur les oiseaux. Que ceux-ci vivent dans des zones urbaines ou dans les campagnes – ou dans des zones intermédiaires à mi-chemin des deux – ils vivent un calvaire.

Un calvaire, car leur existence est niée par le mode de production capitaliste. Prenons un exemple concret : alors que le froid sévit déjà depuis quelques temps, ce n'est qu'aujourd'hui que se termine la chasse pour les oiseaux migrateurs suivants :

Canards plongeurs (chasse en mer):
Eider à duvet. Fuligule milouinan. Harelde de Miquelon. Macreuse noire. Macreuse brune.

Colombidés :
Pigeon biset. Pigeon colombin. Pigeon ramier.

Turdidés :
Merle noir. Grive litorne. Grive musicienne. Grive mauvis. Grive draine.

Et la chasse se terminera le 20 février pour les cailles des blés, les bécasses des bois, les tourterelles turques et les tourterelles des bois.

Voilà une situation terribles pour ces oiseaux migrateurs qui sont des victimes des chasseurs, en plus de subir le froid.

La migration, phénomène à l'échelle mondiale, se voit attaquée par la réalité du mode de production capitaliste en France. La chasse, en tant que phénomène idéologique relevant de la société française dominée par la bourgeoisie, est une agression ouverte de la Biosphère.

Mais ce n'est pas tout. En effet, le développement des villes a été conforme à la bourgeoisie seulement. Le résultat est que les oiseaux subissent le froid dans les villes, villes qui les ont attiré avec leurs corniches, mais où les humains les considèrent comme des parasites, des « rats ailés », etc.

Il y a là quelque chose d'absurde : la ville pourrait exister « contre » la Biosphère. C'est impossible et il faut rappeler l'exigence d'Engels (dans l'Anti-Dühring) :

« La suppression de l’opposition de la ville et de la campagne n’est donc pas seulement possible.

Elle est devenue une nécessité directe de la production industrielle elle-même, comme elle est également devenue une nécessité de la production agricole et, par-dessus le marché, de l’hygiène publique.

Ce n’est que par la fusion de la ville et de la campagne que l’on peut éliminer l’intoxication actuelle de l’air, de l’eau et du sol ; elle seule peut amener les masses qui aujourd’hui languissent dans les villes au point où leur fumier servira à produire des plantes, au lieu de produire des maladies. [...]

La suppression de la séparation de la ville et de la campagne n’est donc pas une utopie, même en tant qu’elle a pour condition la répartition la plus égale possible de la grande industrie à travers tout le pays.

Certes, la civilisation nous a laissé, avec les grandes villes, un héritage qu’il faudra beaucoup de temps et de peine pour éliminer. Mais il faudra les éliminer et elles le seront, même si c’est un processus de longue durée. »

On voit ici facilement que la situation des oiseaux dans les campagnes et leur situation dans les villes se rejoignent. C'est une preuve de la nécessité du socialisme : les oiseaux ne peuvent plus tenir le coup, ils sont attaqués tant dans les campagnes que dans les villes.

Bien sûr, la bourgeoisie peut considérer que le monde peut être bétonné et qu'on peut bien se passer des oiseaux. Mais c'est un délire réactionnaire et une absurdité. La biosphère est un tout et seule la mégalomanie de la bourgeoisie peut produire un raisonnement comme quoi l'humain peut exister seul, absolument seul.

Engels nous rappelle dans Le rôle du travail dans la transformation du singe en homme :

« Les faits nous rappellent à chaque pas que nous ne régnons nullement sur la nature comme un conquérant règne sur un peuple étranger, comme quelqu’un qui serait en dehors de la nature, mais que nous lui appartenons avec notre chair, notre sang, notre cerveau, que nous sommes dans son sein, et que toute notre domination sur elle réside dans l’avantage que nous avons sur l’ensemble des autres créatures, de connaître ses lois et de pouvoir nous en servir judicieusement.

Et en fait, nous apprenons chaque jour à comprendre plus correctement ces lois et à connaître les conséquences plus proches ou plus lointaines de nos interventions dans le cours normal des choses de la nature.

Surtout depuis les énormes progrès des sciences de la nature au cours de ce siècle, nous sommes de plus en plus à même de connaître les conséquences naturelles lointaines, tout au moins de nos actions les plus courantes dans le domaine de la production, et, par suite, d’apprendre à les maîtriser.

Mais plus il en sera ainsi, plus les être humains non seulement sentiront, mais sauront à nouveau qu’ils ne font qu’un avec la nature et plus deviendra impossible cette idée absurde et contre nature d’une opposition entre l’esprit et la matière, l’être humain et la nature, l’âme et le corps, idée qui s’est répandue en Europe depuis le déclin de l’antiquité classique et qui a connu avec le christianisme son développement le plus élevé. »

Par conséquent, la question des oiseaux est d'une importance culturelle très grande ; les oublier, c'est oublier une partie de la biosphère, c'est être aliéné par rapport à elle et c'est s'aliéner la nature – alors que nous sommes, humains, naturels.

Qu'en situation de grand froid en France, les masses se retournent vers le besoin d'un environnement surprotégé et « chaud » est incohérent et incompatible avec la possibilité technique existante aujourd’hui de vivre dans des petites villes construites écologiquement.

Or, que voit-on ? Qu'en France, au lieu de construire des logements écologiques, isolant par rapport au froid, on a des constructions neuves majoritairement avec un chauffage à l'électricité !

Alors que déjà 30% des ménages utilisent cette électricité comme chauffage central !

On a ici comme seule perspective la généralisation complète du nucléaire pour pouvoir utiliser l'électricité pour se chauffer !

Il y a ici une contradiction explosive. Et les oiseaux voient leur existence dépendre de la possibilité historique de briser la domination de la bourgeoisie et de son mode de production.

Sans cela, les grandes villes, moches et invivables pour les humains, empêcheront définitivement aux oiseaux de pouvoir y subsister, alors que les campagnes se bétonnent et que les chasseurs font le reste !

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