7 mar 2013

La mort de Hugo Chavez: premières réactions

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le PCMLM de France a exprimé une position claire sur Hugo Chávez après sa mort : il a été un représentant de la bourgeoisie bureaucratique de son pays, et non pas un « bourgeois national », un « réformiste », comme le prétendent les trotskystes, les hoxhaistes, les guévaristes, les révisionnistes, etc.

Hugo Chávez a été le chef de file d'un régime corporatiste qui fait semblant d'être révolutionnaire, pour ainsi tromper les masses : de ce fait, c'était et c'est du fascisme.

En disant cela, le PCMLM de la France suit la ligne de Mao Zedong, exprimée dans les années 1960 au sujet des pays opprimés, et magistralement résumée par Gonzalo.

« S'appuyant sur les thèses du Président Mao il nous dit que le capitalisme bureaucratique a cinq caractères :

1) Ce capitalisme bureaucratique est le capitalisme que l'impérialisme développe dans les pays arriérés et qui comprend les capitaux des grands propriétaires terriens, des grands banquiers et des magnats de la grande bourgeoisie ;

2) Il exploite le prolétariat, la paysannerie et la petite bourgeoisie et limite la moyenne bourgeoisie ;

3) Il passe par un processus qui fait que le capitalisme bureaucratique se combine avec le pouvoir de l’État et devient capitalisme monopoliste étatique, compradore et féodal; il en découle qu'en un premier moment il se développe comme grand capital monopoliste non étatique, et en un deuxième moment - quand il se combine avec le pouvoir de l’État - il se développe comme capitalisme étatique ;

4) Étant arrivé au plus haut degré de son développement, il fait mûrir les conditions pour la révolution démocratique ; 

5) Confisquer le capitalisme bureaucratique est la clé pour mener à bonne fin la révolution démocratique, et est décisif pour passer à la révolution socialiste.

Le Président Gonzalo voit que le capitalisme bureaucratique est le capitalisme engendré par l'impérialisme dans les pays arriérés, qu'il est lié à la féodalité caduque et soumis à l'impérialisme, phase supérieure du capitalisme ; qu'il n'est pas au service des majorités, mais à celui des impérialistes, de la grande bourgeoisie et des propriétaires terriens. » (Parti Communiste du Pérou, Sur la révolution démocratique)

C'est la position maoïste classique. Bien sûr, ceux qui la rejettent considèrent que Hugo Chávez était un bourgeois, un bourgeois progressiste, un bourgeois réformiste, etc., etc.

Il est donc très important de comprendre les positions qui sont apparues après la mort de Hugo Chávez. Cela dit tellement de choses à propos de la vision du monde!

Par exemple, Bachar al-Assad, qui est le président syrien, a déclaré que la « mort de ce chef unique » était une « grande perte pour moi personnellement et pour le peuple syrien ». L'Iran a décrété une journée de deuil, et Cuba a déclaré deux jours.

Ahmadinejad, le président de l'Iran, a même dit de Hugo Chávez: «Je n'ai aucun doute qu'il sera de retour, avec les justes : Jésus et l'homme parfait » (c'est-à-dire à la fin des temps, dans la conception islamique chiite, lorsque le Mahdi, le dernier imam qui est caché, reviendra).

C'est ici toute une conception de « l'impérialisme » qui consisterait uniquement en les États-Unis ; cela va toujours avec le romantisme anticapitaliste comme l'antisémitisme. L'objectif de cela est bien sûr de mobiliser les masses dans la direction fasciste, comme soutien direct pour le régime.

Ce modèle idéologique a un lien international très fort. En Europe, notamment en France, il existe de nombreux « nationaux révolutionnaires » qui ont une telle conception, à l'extrême-droite, mais bien sûr aussi dans l'extrême-gauche. Hugo Chávez est l'une de leur plus grande figure, et un moyen de renforcer l'idéologie néo-gaulliste.

Mais cette conception « anti-impérialiste » - qui rejette le concept de capitalisme bureaucratique, de semi-féodalisme en tant que base permettant le semi-colonialisme - est également soutenu par des partis dans le mouvement communiste international.

Un exemple typique est le Parti Communiste des Philippines, qui a la même ligne que l'Union soviétique social-impérialiste des années 1960 sur les nations opprimées, la lutte populaire, et ainsi de suite.

Il est par exemple très significatif que le Parti Communiste des Philippines ait produit un document avec le titre: « Hugo Chávez a été le champion du peuple vénézuélien ». Le Parti Communiste des Philippines ne fait pas usage dans son document des concepts maoïstes de base: compradore, le capitalisme bureaucratique, le semi-colonialisme, le semi-féodalisme.

Il dit seulement de Hugo Chávez que : « Sous sa direction, le Venezuela a courageusement foulé le chemin de l'anti-impérialisme et a ouvert une nouvelle ère de réforme sociale radicale. »

Cela signifie que le Parti Communiste des Philippines dit la même chose que les trotskystes, les guévaristes, les marxistes-léninistes: Hugo Chávez était un réformiste, un réformistes bourgeois, mais dans une situation particulière qui ferait de lui un « anti-impérialiste. »

En principe, tous les organisations et partis rejetant le concept de capitalisme bureaucratique considèrent que Hugo Chávez était plus ou moins progressiste. Ils n'ont pas d'autres choix que de le considérer comme un « bourgeois », et non un bourgeois bureaucratique.

Parfois, le soutien à ce « bourgeois » est fait avec beaucoup d'emphases, comme avec le (nouveau) Parti communiste italien, qui a publié un document intitulé « Viva il Comandante Hugo Chavez Frias! », dans la tradition de son rejet des concepts de social-impérialisme , de capitalisme bureaucratique, de semi-féodalisme, etc.

Parfois, le soutien à Hugo Chávez est très limité. Le collectif Odio del Clase en Espagne rejette le fait qu'il était un fasciste et considère qu'il était un dirigeant d'un « projet réformiste social-démocrate » dans un pays capitaliste. Hugo Chávez est vu au moins un peu d'une manière positive parce qu'il aurait aidé socialement les pauvres et serait allé vers la confrontation avec l'impérialisme américain.

Dans ce dernier cas, il s'agit d'une vision populiste, parce qu'à l'époque de la révolution prolétarienne mondiale, tout mouvement de masse qui prétend être révolutionnaire et qui n'est pas sous une direction véritablement communiste est fasciste.

C'est là toute la question de la direction et de l'idéologie - la première tâche des communistes est de forger la pensée dans leur propre pays, en tant que direction, avec l'idéologie correcte: le marxisme-léninisme-maoïsme !

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