Les éruptions solaires et les erreurs de Chizhevsky sur le soleil
Submitted by Anonyme (non vérifié)Il y a quelques jours une éruption solaire très puissante a eu lieu. L’astronome Guillaume Aulanier, de l’Observatoire de Paris et du CNTS explique :
« Cette éruption est la plus importante depuis sept ans. Pas en termes de luminosité, pas très puissante, mais en flux énergétiques, des protons et un nuage de gaz magnétisé. »
Quels sont les impacts ? Voici ce que l'astronome précise : « Mais un tel événement a quand même des conséquences.
Il peut provoquer des dommages à des équipements électroniques situés en haute altitude, comme des satellites. Victimes de surcharges électriques, de courts-circuits, plusieurs ont déjà été perdus à la suite de tels événements.
Les protons se précipitant vers les pôles, moins protégés par le champ magnétique terrestre, les avions circulant sur des routes transpolaires et à haute altitude sont eux aussi impactés. Les compagnies aériennes doivent changer provisoirement de routes, ce qui allonge les voyages et coûte de l’argent. »
Nous avions déjà rappelé que tous les blasons des républiques de l'URSS représentaient le soleil illuminant de ses rayons la planète Terre, où dominait le marteau et la faucille. Cela correspond au principe matérialiste dialectique comme quoi nous sommes les enfants du soleil.
Et justement nous pouvons ici voir en quoi consiste les erreurs d'Alexander Chizhevsky.
Alexander Chizhevsky (1897-1964) a été un chercheur soviétique, formé à l'université en dans la jeune URSS et un éminent scientifique, travaillant parallèlement à Konstantin Tsiolkovsky et Vladimir Vernadsky. Il connut d'ailleurs Konstantin Tsiolkovsky dès sa jeunesse.
Chizhevsky avait observé le soleil dès sa jeunesse, et il a considéré qu'il jouait un rôle central dans l'histoire de la nature et de l'humanité. Après des études d'archéologie et d'histoire, il étudia la physique et les mathématiques, il fut même invité par le prix Nobel de chimie Svante Arrhenius.
Il se spécialisa dans la biophysique, donnant même un cours à New York ; il travaillait sur les effets de la ionisation sur les êtres vivants (c'est le principe de la purification de l'air en supprimant les composés organiques volatils, il est à l'origine du principe du « lustre de Tchijevski »). Il participa également dans le domaine de la biologie spatiale avec Konstantin Tsiolkovsky.
Chizhevsky était un scientifique de très haute importance, dont la valeur était absolument reconnue par l'URSS.
Cependant, Chizhevsky fit une erreur d'interprétation essentielle. Il nia en effet le rapport énergie – matière, et considéra que l'origine de l'énergie qui se transforme en matière contrôle la matière. C'est-à-dire que selon Chizhevsky, les événements sur la planète Terre sont décidés par la vie du soleil.
Chizhevsky a alors tenté d'expliquer tous les phénomènes historiques en fonction des éruptions solaires. Constatant que les cycles solaires sont de onze années, il a considéré qu'il fallait étudier l'histoire du monde par rapport à cela.
Il niait ainsi que la contradiction soit interne, et attribuait à une origine extérieure à la matière en mouvement l'origine même de son mouvement. Les êtres vivants étaient réduits à des psychologies perturbées sur le plan électro-magnétiques.
Les révoltes et révolutions seraient simplement les produits des éruptions solaires, qui « exciteraient » périodiquement les masses.
Chizhevsky pratiquait en fait une logique à mi-chemin entre l'idéalisme de type aristotélicien et le matérialisme spinoziste, où la « source » est la « cause » et la réalité un « effet » (nous avons déjà rappelé sur Voie Lactée que le matérialisme dialectique réfute le principe de « cause » et « d'effet »).
Le soleil, respecté par le matérialisme dialectique comme source de matière, comme soleil rouge fournissant de l'énergie, se voit vénéré de manière religieuse par Chizhevsky. Celui-ci s'est donc fait logiquement alpagué par l'URSS qui l'a envoyé pratiquer le travail manuel de 1942 à 1950, après le début de la guerre anti-nazie donc.
Les thèses idéalistes de Chizhevsky sont parfois d'ailleurs remises en avant : autour du fantasme de la fin du monde en 2012, ou bien dans une sorte de mysticisme sur l'impact du soleil sur la « psychologie », lubie bourgeoise décadente dont l'un des avatars logique est une exposition d'art « contemporain », l'installation « Chizhevsky lessons » en 2009 au Palais de Tokyo, par Micol Assaël.
Voici l'effarante présentation décadente de l'exposition, pour « une œuvre qui a pour particularité de ne rien donner à voir » :
« Avec son installation Chizhevsky Lessons, Micol Assaël rend hommage à ce scientifique en avance sur son temps et qui passa de nombreuses années au goulag. L’ensemble, constitué d’une vingtaine de panneaux de cuivre, d’un transformateur, d’un générateur et d’un système de câblage, transforme les particules d’air en anions, créant ainsi une charge électrostatique dans l’espace. Micol Assaël sort le spectateur de sa passivité et le confronte à l’immatériel. Ici, pas de contemplation mais une exacerbation des sensations, une expérimentation intense de son propre corps, de son rapport à l’espace et à l’autre.
Chizhevsky Lessons est une œuvre qui a pour particularité de ne rien donner à voir.
Lors de son arrivée, le visiteur se trouve tout d’abord face à un panneau l’avertissant du danger. Une fois dans l’espace d’exposition, il peut ressentir, voire même entendre, la puissance électrique de plusieurs dizaines de milliers de volts. »
Les erreurs de Chizhevsky sont un témoignage très intéressant de la vigueur de la réflexion matérialiste dialectique en URSS à l'époque de Staline, et un enseignement de plus concernant notre réflexion sur le soleil.