CONEX (Coordination Nationale contre l’Extreme-droite) : la dernière invention anarcho-trotskyste
Submitted by Anonyme (non vérifié)Quand il y a quelques années, nous avions expliqué que le fascisme allait connaître une forte poussée, nous avons reçu une critique ininterrompue de la part des anarcho-trotskystes, ou plus exactement une vague de dénonciation.
Aujourd'hui, il est impossible de nier l'importance de l'extrême-droite, et nos positions prises de par le passé témoignent que nous avions prévu cela.
Et ce que nous avons alors fait, prévoyant également et justement la faiblesse antifasciste actuelle, c'était établir une grille de lecture du fascisme afin d'être en mesure d'établir une base solide de compréhension du fascisme.
Car nous ne fondions pas sur des illusions : nous savions bien que notre avertissement n'aurait un écho que bien trop faible, voire inexistant. Il fallait penser déjà aux « rounds » suivants.
Et penser aux rounds suivants, c'était affirmer que l'antifascisme ne pourra se développer que par des groupes autonomes par rapport aux institutions, un antifascisme par en bas, portant une véritable contre-culture, des véritables valeurs populaires et métissées.
Encore aujourd'hui cela est parfaitement valable, même si désormais, la situation a changé, toute la sphère anarcho-trotskyste constatant la fin d'une époque : celle où il était possible d'être anarcho-trotskyste sans aucune conséquence, dans une société stable, sans troubles véritables.
D'où sa panique générale devant la montée de l'extrême-droite, la remise en avant d'un antifascisme passé pourtant aux oubliettes – faut-il se souvenir de ce que nous avons encaissé comme reproches pour avoir expliqué que le Front National connaîtrait une forte croissance !
Et là, donc, les anarcho-trotskystes tentent de s'en sortir, dans un dernier soubresaut, par la constitution d'une « Coordination Nationale contre l’Extreme-droite » au programme digne du Front de Gauche, voire même du Parti Socialiste.
Et non seulement ce programme est purement réformiste, mais en plus il diffuse la conception erronée du fascisme comme une « bande de mafieux putschistes », comme une simple « possibilité », comme une « option. »
En réalité, le fascisme est l'inévitable phénomène dans le cadre de la crise générale du capitalisme, dûe à la chute tendancielle du taux de profit qui ne peut être compensée par les capitalistes que par l'engagement dans la guerre impérialiste.
Mais ce n'est pas tout.
Le document nie l'anticapitalisme romantique du fascisme ; il nie que les masses veulent la révolution, qu'elles sont chaque jour davantage prêtes à la violence, et ainsi ne comprend pas la démagogie « communautaire » du fascisme, qui se prétend « révolutionnaire. »
Les anarcho-trotskystes sont incapables de comprendre que la société capitaliste s'effondre dans la décadence et que l'antifascisme, c'est la bataille pour la culture et la civilisation, pour la morale.
Ils ne peuvent proposer qu'un antifascisme sans contenu, là où il faut affirmer :
- l'antifascisme, c'est le Front Populaire qui naît à la base ;
- l'antifascisme, c'est la culture et la civilisation, assumer l'héritage du passé et le prolonger, refuser la décadence, le pessimisme, l'individualisme ;
- l'antifascisme affronte un fascisme qui est porté par la crise générale du capitalisme, avec inévitablement en arrière-plan l'alternative révolutionnaire : SOCIALISME OU RETOUR A LA BARBARIE !
Voici le document anarcho-trotskyste, pétri d'illusions et d'incompréhension du fascisme.
*********************Déclaration de la CONEX (Coordination Nationale contre l’Extrême-droite)
FACE A L’EXTREME DROITE ET SON IDEOLOGIE, LA CONTRE OFFENSIVE UNITAIRE EST UNE URGENCE !
L’extrême droite s’est durablement enracinée dans le paysage politique français et européen. Ses thèmes de prédilection n’ont pas changé : la préférence nationale, la stigmatisation des immigrés, la xénophobie, l’antisémitisme, l’homophobie, la défense de l’ordre moral au détriment des droits et de la place des femmes, l’Etat autoritaire, le nationalisme exacerbé…
Ces thèmes s’accompagnent aujourd’hui d’inflexions nouvelles avec la stigmatisation des musulmans, une soi disant défense du peuple et des travailleurs Français, ainsi qu’une dénonciation des institutions financières et politiques internationales.
Le Front National, principal représentant de l’extrême droite, réalise des scores électoraux sans précédent, y compris dans les couches populaires désorientées et frappées par les politiques d’austérité. Par ailleurs, nous assistons au développement de groupuscules radicaux et violents qui représentent une menace pour nos libertés.
L’idéologie nauséabonde de l’extrême droite a trouvé des échos, voire des convergences, dans une partie de la Droite qui reprend sans complexe des pans entiers des thèmes du FN, pensant ainsi séduire son électorat. Par ailleurs, certains à gauche, sur la question des droits des immigrés (dans et hors Schengen, avec ou sans papiers, les Roms), abondent dans le même sens, au mépris des engagements pris par leur candidat maintenant Président.
La diffusion de cette idéologie est facilitée par la stratégie de « dédiabolisation » de Marine Le Pen que certains intellectuels et médias ont accompagnée. Le FN, même derrière son paravent bleu marine, n’a en fait pas changé et les groupuscules fascistes font de la surenchère pour se démarquer.
Le danger que représente l’extrême droite s’en trouve ainsi renforcé. Cette situation lourde de menaces n’est pas spécifique à la France.
Partout en Europe, sous les coups de boutoir des politiques d’austérité, les courants fascistes, voire néo-nazis comme en Grèce, relèvent la tête. Des mouvements populistes apparus plus récemment leur emboîtent le pas. Tous ces courants prétendent apporter leurs solutions démagogiques à la crise du système capitaliste.
Mais comme dans les années 1930, cette crise économique et financière pourrait conduire à de nouvelles catastrophes sociales et politiques !
Pour éviter cela, les mobilisations contre les politiques anti-sociales sont donc nécessaires, mais il nous faut aussi créer les conditions d’un large front antifasciste unitaire qui soit un bouclier efficace face à la résurgence de toute forme de fascisme ! C’est à cette tâche que, nous, associations nationales, régionales et locales, nous sommes attelés.
Afin de démultiplier notre combat tout en respectant les particularités de chacun, nous décidons maintenant de mettre nos efforts en commun en créant une : Coordination Nationale contre l’extrême droite : CONEX
Nous appelons tous les collectifs, réseaux, associations et syndicats qui partagent cette inquiétude et qui ont à cœur de participer à cette bataille à nous rejoindre. Nous encourageons aussi la création de structures unitaires antifascistes dans toutes les régions. Notre unité dans l’action sur des objectifs communs est une nécessité vitale pour ce combat décisif !
Les 14 premiers signataires : Les collectifs RL’F de Rouen, Grenoble, Voiron, Grésivaudan, Justice & Libertés de Strasbourg, Le Collectif de Vigilance Lyon/ 69, Les Collectifs de Lutte antifascistes de Rennes et de Reims, les Collectifs Antifascistes d’Avignon et de Paris-Banlieue, Le collectif de St Denis / 93 contre le FN et l’extrême droite, La Horde, Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes-VISA, Mémorial 98.
16/02/2013*********************