1 fév 1972

À travail égal, salaire égale (1972)

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Critique d'une tendance erronée sur la rétribution du travail dans les campagnes

Le drapeau rouge , février 1972


 

Dans les campagnes populaires rurales, mettre en pratique le principe « à travail égal, salaire égal » entre hommes et femmes est un point important de la politique prolétarienne pour mobiliser la ferveur socialiste des grandes masses de femmes laborieuses, pour consolider et développer l'économie collective.

Au début du mouvement de collectivisation dans les campagnes, le président Mao Zedong nous a fixé les directives suivantes :

« Afin d'édifier la société socialiste, il est de la plus grande importance d'inciter de larges masses féminines à participer aux travaux de production ; si l'on veut inciter les femmes à participer au travail, il est nécessaire de mettre en pratique le principe selon lequel, à travail égal, les femmes doivent recevoir un salaire égal à celui des hommes. »

Depuis plus de dix ans, dans la pratique de la révolution socialiste, de grandes masses de femmes des communes populaires rurales, guidées par la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao, ont, aux côtés des hommes des communes, avec héroïsme et détermination, contribué pour une part considérable à la lutte qui se menait dans le domaine agricole.

 

Nombre d'activistes résolument engagés sur la voie du socialisme sont sortis des rangs des femmes laborieuses des campagnes, principalement des paysannes pauvres et moyennement pauvres ainsi que des rangs des jeunes parties s'établir dans les régions rurales (quotidien du peuple, 27.2.1971 et 17.3.1971).

Mais il est un point qui mérite de retenir l'attention ; aujourd'hui, il existe encore certains endroits où persiste le phénomène irrationnel de la disparité des salaires entre hommes et femmes.

Par exemple, pour un travail donné, un homme obtiendra dix points alors qu'une femme, ne pourra dépasser le maximum de huit points.

On donne pour cela des justifications diverses : pour les uns, laforce de travail des femmes n'est jamais aussi grande que celle

des hommes ; pour d'autres, le niveau technique des femmes est mauvais, il est inférieur à celui des hommes.

Bref, cela revient tout simplement à dire que dans les communes, les femmes sont d'une façon générale inférieure aux hommes.

 

Cette façon de voir est­elle fondée ?

Considérons un peu la situation réelle.

La campagne d'aujourd'hui, c'est la nouvelle campagne socialiste.

Il y a déjà longtemps que les femmes sont à jamais débarrassées de l'esclavage et de l'oppression qu'elles connaissaient du temps de l'époque semi­féodale, semi­ coloniale.

Les femmes laborieuses des campagnes, avec à leur tète les paysannes pauvres et moyennement pauvres, sont apparues, après la réforme agraire, et particulièrement depuis la collectivisation, sur l'avant­scène de la lutte qui se mène sur le front agricole.

Comme les hommes des communes populaires, elles participent activement aux trois grands mouvements révolutionnaires de la lutte des classes, de la lutte pour la production et de l'expérimentation scientifique.

Les femmes sont une force toujours grandissante de la révolution socialiste dans les campagnes et de l'édification du socialisme, force qu'il n'est pas permis de sous­estimer.

 

La femme confinée entre son fourneau et le seuil de sa maison, c'est une idée qui date d'une époque révolue.

Ces travaux agricoles qui depuis tous temps étaient considérés comme spécifiquement masculins, les femmes peuvent à présent, elles aussi, les exécuter.

Des exemples héroïques surgissent sans cesse des rangs des femmes laborieuses des campagnes, telles les équipes de femmes combattantes (Equipes de femmes en lutte dans différents domaines : construction de ponts, Quotidien du peuple du 27­2­1971 ; femmes pilotes, Quotidien du peuple du 13­3­1971 ; femmes dans la navigation maritime, Quotidien du peuple du 16­3­1971), les brigades de choc féminines, les ouvrières expérimentées (Forage de puits, Quotidien du peuple du 27­2­1971 ; réparation de lignes de haute tension, Quotidien du peuple du 17­3­1971), les gardiennes de troupeau modèles (Quotidien du peuple du 17­3­1971).

Comme le président Mao l'a souligné : Les temps ont changé ; hommes et femmes sont égaux. Ce que l'homme peut faire, la femme le peut aussi. Si l'on prend pour exemple la région de Shanghai, en tenant compte des facteurs spécifiques à chaque endroit, la force de travail féminine s'élève dans plusieurs équipes aux environs de 60 % de la valeur totale ; elle peut parfois même atteindre plus de 70 %.

Dans le domaine agricole, la moitié du ciel qui repose sur les épaules des femmes de ces régions est une grosse moitié. C'est un fait reconnu par tous depuis longtemps.

Comment maintenir dès lors que dans les communes les femmes sont d'une façon générale inférieures aux hommes ? En ce qui concerne la force physique, certaines personnes sont faibles, d'autres fortes.

Les travaux agricoles qui nécessitent une grande force physique doivent être confiés aux hommes qui possèdent cette force physique.

Il est normal que la répartition du travail tienne compte des différences physiologiques qui existent entre hommes et femmes. On ne peut pas ignorer les particularités physiologiques des femmes et imposer à celles­ci les mêmes travaux qu'aux hommes.

 

Mais la force ou la faiblesse physique ne peut, en aucun cas, servir de prétexte à une différence de rétribution entre hommes et femmes.

A chacun selon ses capacités et selon son travail.

Suivant ce principe, les normes qui fixent la rétribution du travail tiennent compte de la quantité et de la qualité du travail effectif de chaque travailleur ainsi que de la plus ou moins grande contribution que ce travail représente dans la production socialiste.

Mais ni la force, ni la faiblesse physique et encore moins la différence de sexe ne sont prises en considération.

 

S'il est important de rétribuer également hommes et femmes, c'est qu'il ne faut plus que les femmes puissent être opprimées parce que leur condition économique est différente de celle des hommes (Lénine, Les tâches du Mouvement des femmes travailleuses dans la République soviétique », discours prononcé le 23 septembre 1919).

Conformément à sa ligne politique, notre parti est déterminé à réaliser l'égalité économique et politique entre hommes etfemmes. D'autant plus qu'avec la mécanisation croissante de l'agriculture, un nombre toujours plus grand de travaux agricoles deviennent accessibles aux femmes.

Dans l'ensemble des activités productives, les femmes apportent des contributions aussi importantes que les hommes et dans des secteurs aussi étendus.

Ne tenir compte que du détail, négliger l'ensemble et dire que dans les communes les femmes sont en général inférieures aux hommes, c'est une façon de voir qui relève de la métaphysique.

 

Quant au niveau technique, il varie selon les cas, et c'est là une différence objective qui jouera toujours pour tous les membres d'une commune.

 

Mais on ne peut, en aucun cas, tracer la ligne de démarcation en fonction de l'appartenance sexuelle.

Comparons la situation respective des femmes et des hommes dans les communes populaires à l'heure actuelle.

Les femmes peuvent exécuter la majorité des travaux techniques que les hommes accomplissent.

Pour certains de ces travaux, les hommes seront meilleurs queles femmes, pour d'autres, ce sera le contraire.

Dans la région de Shanghai, les femmes assument une bonne partie (dans certains endroits la quasi­totalité) des travaux pénibles tels que : l'ensemencement, le repiquage du riz, les moissons.

Dans ces domaines, elles ont acquis une grande expérience technique et une rentabilité assez élevée.

Persister à dire que le niveau technique des femmes est bas, qu'il est inférieur à celui des hommes, n'est pas conforme à la réalité et dénote une façon métaphysique d'envisager les problèmes.

Effectivement, il faut le souligner, il est encore à l'heure actuelle des techniques que les femmes ne maîtrisent pas. Cela ne veut en aucun cas dire qu'elles n'en ont pas la capacité. Mais c'est que certains cadres ont subi l'influence néfaste de l'a­ priorisme idéaliste de Liu Shaoqi et consorts ; ils ne font pas confiance à l'intelligence et à la force des femmes ; ils doutent que celles­ci soient capables d'acquérir de nouvelles techniques et ne font rien dans ce sens.

 

Pire même, cette vieille survivance de l'ancienne société qui consiste à opposer travaux agricoles masculins et travaux agricoles féminins subsiste encore dans certaines régions. Des travaux d'une technicité assez poussée comme l'ensemencement du blé ou du riz, le sarclage du riz et la fertilisation des sols sont considérés comme des travaux d'hommes.

On ne permet pas aux femmes de s'y initier et d'y participer, sinon en se moquant d'elles en disant que c'est la poupe en avant, que c'est le monde à l'envers.

La théorie de la connaissance marxiste nous apprend que l'homme ne peut acquérir de connaissances ou de compétences que par la pratique.

Toute connaissance provient de l'expérience directe (Mao Zedong : « De la Pratique »).

Si certains hommes maîtrisent telle ou telle technique, c'est justement le résultat d'une longue pratique.

 

Autrefois, l'oppression féodale enfermait certaines femmes dans le cercle étroit des travaux ménagers et leur interdisait de participer aux travaux agricoles.

Il est normal que ces femmes ne maîtrisent pas les techniques de l'ensemencement et du repiquage. Cependant, depuis la révolution, le statut des femmes s'est transformé.

Elles peuvent, elles aussi, participer aux travaux des champs. Pourquoi une pratique répétée ne leur permettrait­elle pas, à elles aussi, de passer maître dans la technique du repiquage ? Si on leur refuse toute expérience pratique, d'où la technique pourra­t­elle bien leur venir ?

Il est absurde de tirer argument de ce que les femmes n'ont pas eu l'occasion d'acquérir des techniques pour dire qu'elles ne sont pas à la hauteur et pour justifier l'inégalité des salaires.

 

Rien n'est plus faux qu'estimer que, d'une façon générale, les femmes sont inférieures aux hommes.

Cela relève d'une pensée féodale.

C'est une manifestation du mépris de la classe exploiteuse pour les femmes.

C'est cette soi­disant nature féminine, concept pernicieux et rétrograde, auquel Liu Shaoqi et autres se référaient. C'est la manifestation, à propos du problème de l'égalité des salaires entre femmes et hommes, de la lutte qui se mène dansles campagnes entre les deux tendances et les deux idéologies. Pour aller plus loin dans l'application du principe selon lequel à travail égal les femmes doivent recevoir un salaire égal à celui des hommes, il faut développer la grande critique révolutionnaire, mener une lutte sans répit contre ce genre de pensée erronée et porter ainsi un coup d'arrêt aux sabotages de l'ennemi de classe.

Avec les larges masses révolutionnaires engagées dans le processus de développement de la révolution, nous devons en finir avec les vieilles façons de voir.

 

Sur le même problème, il existe un autre genre d'idée fausse qu'il faut aussi combattre.

Par exemple, certains camarades reconnaissent qu'effectivement, il n'est pas juste que les femmes reçoivent huit points là où pour un même travail les hommes en reçoivent dix. Pourtant, il ne font rien pour éliminer cette injustice. Car ils font le raisonnement suivant : en regardant les choses au niveau des foyers et non plus au niveau des individus, personne n'est lésé économiquement, puisque chaque famille comprend à la fois des hommes et des femmes.

Il n'y a donc aucune raison pour que l'enthousiasme des femmes s'en trouve refroidi. Cela les amène à n'attacher qu'une importance relative à l'application du principe selon lequel à travail égal les femmes doivent recevoir un salaire égal à celui des hommes. Cette façon de raisonner est fausse.

On ne peut envisager le problème du point de vue du gain ou de la perte économique subie au niveau du foyer.

L'application du principe de l'égalité des salaires entre hommes et femmes n'a pas que des incidences économiques ; c'est avant tout un problème politique très important, un problème de ligne idéologique.

L'égalité des hommes et des femmes sur le plan économique est étroitement liée à leur égalité sur le plan politique. La persistance, dans certains endroits, de la vieille idéologie qui tend à surestimer les hommes et à sous­estimer les femmes n'est que le reflet politique de l'inégalité économique des hommes et des femmes.

Et c'est d'abord sur le plan politique que se manifeste l'opposition des larges masses féminines à cette inégalité. Certaines femmes disent fort bien : Nous ne luttons pas pour quelques points de travail supplémentaires, nous luttons pour sauver l'honneur.

 

L'application de ce principe doit permettre, dans un premier temps, de réaliser l'égalité économique, et dans un second, de donner corps véritablement à des rapports égalitaires, de camarades à camarades sur le plan politique, et de provoquer ainsi la mobilisation, sans réserve, de grandes masses féminines.

Considérer que l'inégalité de rétribution entre hommes et femmes n'est pas d'une importance primordiale revient virtuellement à considérer que le statut de la femme n'est pas d'une importance primordiale, ce qui, en soi, relève d'une idéologie féodale de mépris des femmes.

 

La politique économique d'un parti politique est toujours dépendante de sa ligne idéologique.

La ligne marxiste­léniniste de notre parti qui est fondée sur une analyse de classe scientifique, impose que dans tous les domaines nous mettions en pratique les directives des masses, que nous leur fassions confiance, que nous ayons recours à elles et que nous respections leur esprit d'initiative. Dans l'accomplissement de tout travail, nous devons toujours mettre les masses en branle et mobiliser sans réserve leur ferveur révolutionnaire.

Pour la victoire de la révolution socialiste, il faut, au cours du processus révolutionnaire, mobiliser les masses féminines qui sont la moitié de la population et donner libre cours à leur ardeur socialiste.

Le président Mao a toujours admiré et soutenu chaleureusement la lutte des femmes pour leur libération. Le jour où toutes les femmes du pays se dresseront, alors la révolution chinoise sera victorieuse.

Cette phrase souligne très clairement le caractère essentiel que revêt la mobilisation des masses féminines.

Elle montre la place que les femmes occupent dans la révolution.

 

L'inégalité des salaires entre hommes et femmes pour une même tâche est en contradiction avec les fondements économiques du socialisme ; cette inégalité nuit à la mobilisation de la ferveur socialiste des larges masses féminines ; elle n'est pas conforme aux principes politiques du parti, elle tourne le dos à sa ligne idéologique.

On ne peut vraiment pas dire que c'est là un problème d'importance secondaire.

 

La libération des femmes est une entreprise de la grande révolution prolétarienne. Aucune autre classe ne peut réellement atteindre ce but. L'histoire et la réalité nous enseignent que l'égalité des hommes et des femmes sur le plan économique et politique était chose complètement impossible dans l'ancienne société dominée par la classe exploiteuse.

Dans la société féodale, les femmes avaient un statut d'esclave qui ne leur donnait aucun droit.

Dans les sociétés capitalistes, les femmes sont transformées en marchandises par la classe bourgeoise.

Elles sont victimes de la discrimination, de l'oppression et du chômage. La prétendue égalité des hommes et des femmes est un vain mot.

Dans les sociétés dominées par les révisionnistes, bien des femmes ont été privées de leur droit au travail, ce qui constitue déjà une restauration partielle du capitalisme ; un certain nombre d'entre elles sont ainsi devenues victimes du genre de vie de la bourgeoisie.

 

La véritable égalité entre hommes et femmes ne deviendra effective qu'après la victoire de la révolution prolétarienne, quand toute la société sera en cours de transformation vers la société socialiste. La libération des femmes n'est pas réalisable sans une libération de toutes les classes, c'est­à­dire une libération de la société tout entière.

Les larges masses féminines des communes populaires rurales doivent développer un esprit prolétarien de continuation de la révolution, répondre résolument à l'appel du président Mao : En agriculture, suivons l'exemple de Dazhai.

Elles doivent mettre en pratique avec tout le peuple révolutionnaire la politique de la lutte des classes, de la lutte pour la production et de l'expérimentation scientifique, afin de consolider et de développer l'économie collective des communes populaires et de raffermir la dictature du prolétariat. Elles doivent lutter pour construire un grand pays socialiste.