31 Jan 2012

PCMLM - Déclaration 17 - un mois après la déclaration commune du 26/12/2011

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Déclaration 17 à propos de la déclaration commune du 26/12/2011 au format PDF

Il y a un mois, le 26 décembre 2011, était publié le communiqué commun « L'UNITÉ INTERNATIONALE DES COMMUNISTES EXIGE LA DÉFAITE DU RÉVISIONNISME ET DU CENTRISME ! »

Nous pensons que cela a été un grand pas en avant. Le centrisme, qui bascule toujours plus dans l'opportunisme et le révisionnisme, a subi un rude coup. Déjà, il tente de se transformer.

Avant-hier, il soutenait le prachandisme, comme voie « non dogmatique. » Hier, il soutenait une « fraction rouge » au Népal. Aujourd'hui, il prétend avoir en fait soutenu l'émergence d'une fraction rouge.

Cependant, cela ne changera plus rien. Politiquement, le centrisme est battu. Il tente de se cacher derrière la révolution indienne afin d'échapper à son sort. L'histoire mettra fin d'elle-même à cette dernière manœuvre.

Reste aux communistes à s'attacher aux question pratiques : comment avancer désormais ?

Ici, il faut saluer les organisations qui ont fait l'effort de commenter le communiqué commun, et même si parfois cela a consisté en une critique solidaire, mais rude. Cela est salutaire, c'est bien de faire avancer le débat. D'ailleurs, nous pensons vraiment qu'une revue internationale de débat est nécessaire, s'appuyant sur les contributions des uns et des autres.

Nous voulons également saluer de manière plus spécifique l'effort du Parti Communiste d’Équateur pour son long document consistant en des notes sur la lutte contre le centrisme. C'est exactement de cela dont nous avons besoin : de points de vue élaborés, cherchant à élever le niveau idéologique, à poser les jalons de la construction.

Nous apprécions grandement cette démarche visant à la connaissance systématique. La mise en place d'une encyclopédie marxiste-léniniste-maoïste, présentant les points fondamentaux de notre idéologie, est un objectif très important à nos yeux.

Nous voulons cependant souligner ici un point important. Ce processus ne peut pas être fondé sur la « volonté », il doit être le reflet de la base matérielle.

Comme nous le savons, notre idéologie toute puissante, le marxisme-léninisme-maoïsme, est la synthèse de notre propre réalité matérielle. C'est une première grande étape. Mais la seconde grande étape, c'est qu'après cette condensation idéologique, nous agissions sur la matière, conformément aux exigences de celle-ci par rapport à ses contradictions, que nous pratiquions une politique révolutionnaire.

Ici, nous pensons que ceux qui n'ont pas signé la déclaration du 26/12/2011 n'ont pas eu une démarche politique correcte, même si idéologiquement ils ont compris l'essentiel de la question.

Considérer que la Guerre Populaire est universelle, cela est juste idéologiquement. Mais politiquement, pour que cela ait un sens au sein d'une nation, il faut étudier la réalité nationale, comprendre les contradictions, les résoudre en conformité avec les exigences de l'insurrection de la matière.

Le centrisme s'oppose-t-il à ce processus ? Oui, et par conséquent, il eut été juste de le rejeter politiquement. Sans cela, on fait de l'idéologie un simple « choix » individuel, un subjectivisme.

Nous voulons ici noter que, malheureusement, le Parti Communiste d’Équateur n'a pas compris cela dans son long et intéressant travail.

La dimension politique, matérielle, est niée au profit de choix subjectifs devant être corrects. Or, on en arrive à des absurdités. Prenons quatre exemples :

a) le Parti Communiste d’Équateur demande au Parti Communiste des Philippines de changer sa politique centriste dans les rapports internationaux en prenant l'exemple de l’Équateur, alors que cela fait plus de 30 ans que le Parti Communiste des Philippines est pragmatique dans ses relations internationales.

Le Parti Communiste des Philippines avait même fondé une revue dans les années 1990, appelée « Vanguard », avec les organisations MLM d'Inde et le TKP/ML de Turquie, y prônant justement le centrisme et le pragmatisme.

Le Parti Communiste d’Équateur s'exprime ici de manière déconnectée de la nature réelle du Parti Communiste des Philippines.

b) le Parti Communiste d’Équateur considère que le collectif « Odio de Clase » de l’État espagnol est trop poreux au cubano-guévarisme, ce qui est incorrect pour un site assumant le maoïsme.

Idéologiquement, une telle critique sonne juste, il faut étudier cela, c'est à Odio de Clase de vérifier cela. Mais politiquement, tout le monde connaissant l’État espagnol sait bien que l'anti-impérialisme y est extrêmement impétueux, particulièrement volontaire. Même si erroné, en tant qu'expression de classe, cela a le mérite de la dignité du réel.

Dans sa critique, le Parti Communiste d’Équateur est passé à côté de la réalité de l’État espagnol. En niant cela, la critique idéologique se transforme en attitude politique improductive, désagréable et inopportune.

c) le Parti Communiste d’Équateur balaie en quelques lignes les considérations de l'UOC-MLM de Colombie concernant l'existence du capitalisme en Colombie.

Cela n'est tout simplement pas sérieux de critiquer en quelques lignes là où l'UOC-MLM expose son point de vue dans de longues analyses. Surtout quand on sait que politiquement, l'UOC-MLM a décidé de faire face au prachandisme.

On peut faire des critiques à l'UOC-MLM, et nous en faisons : nous aussi ne comprenons pas leur incompréhension de l'universalité de la Guerre Populaire, qui devrait être une évidence pour des maoïstes. Mais on a pas le droit de pratiquer une critique cosmopolite sans lien avec la réalité politique.

d) enfin, et c'est un point ici d'importance pour nous, qui avons rejeté Prachanda dès 2006.

Il faut dire les choses clairement : le Mouvement Révolutionnaire Internationaliste (MRI) est mort depuis longtemps, si encore il ait jamais existé organiquement.

Personne n'a jamais vraiment su qui était dans le Comité du MRI, ni même dans le MRI ; aucune organisation marxiste-léniniste-maoïste ne s'est construite sous l'impulsion du MRI, et la mise en avant par le MRI du maoïsme sur une base non scientifique a même permis à une flopée d'opportunistes de s'en revendiquer.

Le MRI a même littéralement coulé le maoïsme dans les pays d'Europe et d'Amérique du Nord en faisant une intense propagande contre la guerre des partisans dans les pays impérialistes.

L'idée d'une conférence élargie du MRI n'est à nos yeux qu'une escroquerie que nous refuserons catégoriquement. S'il y avait eu réellement une fraction rouge au sein du MRI, elle aurait fait son travail depuis longtemps, tout comme au Népal, et on ne serait pas dans la situation présente !

Enfin, et pour conclure, nous voulons également noter une erreur révélatrice dans le document du Parti Communiste d’Équateur ; il y est dit que :

« Dans la question de la philosophie, Mao Zedong systématise la loi de la contradiction comme la loi la plus fondamentale de la dialectique, tandis que les autres lois comme la négation de la négation se subordonnent à la loi de la contradiction et tournent autour comme des satellites, à savoir la loi de la contradiction devient le châssis et moteur du camion de la philosophie matérialiste dialectique alors que les autres lois sont des éléments accessoires. »

C'est inexact : selon Mao Zedong, la loi de l'unité des contraires est la seule loi. Il n'y pas de négation de la négation, et la transformation de la quantité en qualité (et inversement) relève de l'unité des contraires.

Si nous précisons cela, c'est en raison du rapport avec le centrisme : vouloir « préserver » le MRI se fonde forcément sur le principe de la « négation de la négation », sur le principe formel de poser des jalons et de les dépasser. Or, c'est nier le mouvement de la matière, au nom d'une idée censée maîtriser le cours de la matière : c'est du subjectivisme.

C'est exactement le même problème qu'il y a avec l'attitude idéaliste du Parti Communiste d’Équateur avec le Parti Communiste des Philippines, l'UOC-MLM de Colombie ou le collectif « Odio de Clase » de l'Etat espagnol. La critique idéologique est plaquée sur une réalité politique, de manière formelle, et ce au nom de la négation de la négation censée réaliser une nouvelle étape.

Or, lutter contre le centrisme se fait politiquement – même si c'est l'idéologie qui est au poste de commandement. Nous ne pouvons qu'enjoindre les organisations n'ayant pas signé la déclaration du 26/12/2011 à se lancer politiquement, sans quoi l'idéologie reste à l'écart de sa réalisation matérielle en ce point. Qu'il y ait des brochures rassemblant et confrontant les points de vue! Qu'il y ait une revue internationale de débat MLM! Qu'il y ait des publications synthétisant les expériences et les études concrètes!

Généralisons la compréhension matérialiste dialectique de la transformation de la matière éternelle, en marche vers le lumineux communisme !

En avant dans la culture et la civilisation face à la décadence du capitalisme agonisant ! Faisons face au changement climatique par la révolution mondiale !

Arborer, défendre et appliquer le marxisme-léninisme-maoïsme : guerre populaire jusqu’au communisme!