Il est inévitable que, le capitalisme étant tiraillé comme il l’est par ses contradictions internes, et devant le renouveau du mouvement prolétarien de ces derniers mois, le panorama politique, idéologique et culturel se modifie en conséquence.

Nous avions prévu ce mouvement bien en amont, constatant les manoeuvres de la fraction la plus agressive de la bourgeoisie. Alors que la petite-bourgeoisie se focalisait sur Sarkozy, nous avons élaboré une critique de l’évolution devant nécessairement se dérouler.

Voilà pourquoi nous considérons que l’élection de Marine Le Pen à la présidence du Front National est l’un de ces moments dans la superstructure de la société française qui a une importance particulière. La base de la société française, l’infrastructure capitaliste, est en effet marquée par de profonds déséquilibres dont le fondement est la crise générale du mode de production capitaliste.

La matière se transforme ainsi, et la bourgeoisie impérialiste, celle qui est agressive et exige un néo-gaullisme revendiqué et assumé par l’appareil d’État, se construit une expression politique autonome. Cette expression politique, tout autant que culturelle et idéologique, ne se résume pas à Marine Le Pen ni même au Front National. L’extrême-droite, dans toutes ses variantes et malgré ses contradictions, doit être considérée comme l’expression politique de la bourgeoisie impérialiste. Cela obéit à la loi selon laquelle le fascisme est un mouvement.

A notre époque en effet, le seul parti politique pouvant réellement exister de manière cohérente, avec un programme précis et concis, est le Parti Communiste, expression politique autonome de la classe ouvrière. A une époque de décadence, les capitalistes ne peuvent que contribuer à la désagrégation de la société. Ils ne peuvent en rien amener une attitude posée, des positions conséquentes, un regard logique sur le monde, une compréhension scientifique de la réalité.

Marine Le Pen, élue présidente du Front National, joue ainsi le rôle de catalyseur de l’extrême-droite. Sa mise en avant vise à polariser sur sa personne, à faciliter les mobilisations « patriotiques », « nationalistes », en faveur de la guerre impérialiste, alors que la concurrence inter-impérialiste s’exacerbe.

Ainsi, la ligne de notre organisation est la suivante : tout d’abord, généraliser la critique de la société française comme étant en décadence sur les plans culturel, moral et social, décadence accompagnée de multiples brutalités et ultra-violences se fondant sur une vision du monde de type social-darwiniste. Cette critique consiste à nos yeux en le coeur de ce que doit être une identité réellement antifasciste.

Ensuite, faire progresser les éléments les plus avancés des masses populaires dans le domaine de l’économie politique, afin d’écarter les contenus idéalistes du type « anticapitaliste » romantique et de comprendre les mouvements de fond de l’infrastructure capitaliste.

Notre organisation souligne ici qu’il est erroné de considérer que ces deux points essentiels ne sont liés qu’à la contradiction entre le travail intellectuel et le travail manuel. Il est dans l’ordre des choses, conforme à la science marxiste léniniste maoïste, d’accorder toute son importance à la contradiction entre les villes et les campagnes. C’est cette contradiction qui décide de comment les êtres humains vivent concrètement sur la planète Terre, en plus du rapport d’exploitation.

Or, le mode de production capitaliste est en train de procéder à des destructions sans pareil dans le monde, agressant la nature et détruisant l’environnement, au nom d’un mode de vie « idéal » et en réalité chaque jour basculant davantage dans la barbarie. La bataille révolutionnaire ne concerne pas que le rapport des êtres humains entre eux : il concerne également le rapport des êtres humains à la planète Terre, à la biosphère.

Par conséquent, notre organisation soutient que dans cette période, caractérisée par la défense stratégique à tous les niveaux, il faut savoir s’orienter de manière posée, en conservant la tête sur les épaules, dans une juste compréhension des court, moyen et long terme.

Il appartient ainsi aux révolutionnaires d’établir des bilans des luttes menées localement, en ayant comme perspective le rapport de force entre les masses et les institutions. Ce bilan peut être fait même là où les luttes de classes sont encore faibles, car cela servira inévitablement les masses à prendre conscience d’elles-mêmes, de leurs forces et de leurs faiblesses.

L’objectif est de générer des groupes d’études et d’activisme, dans un secteur d’intervention ayant comme base l’autonomie populaire. Même si le niveau idéologique est faible, il existe des terrains où les masses saisissent leur antagonisme par rapport aux carcans institutionnels et idéologiques. Une intervention est ici possible et nécessaire, même à une petite échelle.

Il faut pour cela raisonner en terme de dialectique avant-garde/masses. Le PCMLM se construit au fur et à mesure que le futur se fait présent, que l’avenir réalise les potentialités révolutionnaires de la classe ouvrière et des masses populaires. « L’arbre préfère le calme, mais le vent continue de souffler. »

Combattre le projet néo-gaulliste de restructuration de l’appareil d’État sous le commandement de la fraction impérialiste de la bourgeoisie !

Appuyer l’autonomie populaire face aux poussées de la bourgeoisie sur les plans économiques, sociaux et culturels !

Généraliser la critique de la logique destructrice du mode de production capitaliste et ses crimes contre l’ensemble des êtres vivants sur la planète !

Arborer, défendre et appliquer le marxisme-léninisme-maoïsme : guerre populaire jusqu’au communisme !

Parti Communiste Marxiste Léniniste Maoïste [France]
janvier 2011