Sondage sur Marine Le Pen : ce qu’il faut comprendre
Submitted by Anonyme (non vérifié)« Le Front National est un parti politique qui s’est définitivement installé et ne cessera désormais de grandir. » (A propos du résultat du premier tour des présidentielles, avril 2007, PCMLM) Ainsi, donc le sondage révélé hier par le Parisien montre que Marine Le Pen serait en tête (avec 23 %) si les élections présidentielles avaient lieu aujourd’hui (Nicolas Sarkozy ayant 21 % des voix, tout comme Martine Aubry).
Que faut-il en penser ? Les sondages font partie de la « vie politique », et s’ils sont bien sûr à relativiser massivement de par leur nature même, ils révèlent une tendance de fond. Il est absolument ridicule d’expliquer,comme Mélenchon l’a fait, que « Nous sommes en train d’en parler alors que c’est aussi stupide que si le Père Noël était en tête. »
Il est absolument évident que la société française plonge dans la réaction. Il est d’ailleurs aisé de répondre à Mélenchon, qui demande : « Pourquoi voulez-vous que le peuple français soit le seul peuple qui ait envie d’avoir un fasciste à sa tête ? »
En effet :
• comme nous l’avions expliqué de manière limpide, le fascisme ne pouvait que grandir dans la foulée du référendum sur la constitution européenne, la bourgeoisie impérialiste voulant mettre la bourgeoisie traditionnelle (celle de Sarkozy) dans les cordes ;
• la société française capitaliste pourrit sur pied et la classe ouvrière n’étant pas organisée, les masses cherchent des
solutions et ne trouvent que l’option « révolutionnaire » proposée par la bourgeoisie impérialiste, par les monopolistes et leur démagogie « nationale. »
Voilà pourquoi la France est ainsi. Regardons ce que nous disions. Voici ce que ce nous constations en 2006 :
Aujourd’hui en France, il y a un grand développement du fascisme. Le climat est lourd, tendu ; le pessimisme prédomine dans les masses qui vivent comme une fatalité la décadence générale de la société capitaliste.
La violence des masses contre elles-mêmes continue, aidée par la diffusion des idéologies divisant les masses sous des prétextes ethniques ou religieux et se fondant sur la culture patriarcale de la brutalité.
Dans cette ambiance immonde, les fascistes sortent naturellement pour s’approprier un monde où ils se sentent à l’aise et où ils peuvent apparaître comme « les vrais rebelles. » Car la bourgeoisie change sa culture dominante ; la crise capitaliste amène sa décadence complète en tant que classe et les fascistes profitent justement de l’échec de la culture bourgeoise « démocratique » pour mettre en avant une idéologie en apparence ultra-radicale, hyper-révolutionnaire, totalement en rupture, authentique et romantique, etc.
Aujourd’hui, il est facile de voir que cette vision de la société française était parfaitement correcte. Le climat de tension n’a fait même que s’aggraver. Et notons que si la situation est si difficile, c’est que l’extrême-gauche n’a
rien vu venir. Malheureusement pour elle, nous avons noté (voir ici) ses réactions triomphalistes au lendemain de la victoire du « non » au référendum sur la constitution européenne. C’est là une des grandes causes de ses errements, de sa totale incompréhension de la situation.
Nous avions par contre compris la dimension nationaliste et impérialiste du « non », à l’opposé de l’extrême-gauche qui a cru que c’était une victoire et qui considérait le Front National comme totalement coulé.
Nous, nous avons dit exactement le contraire. Voici ce que nous constations au lendemain du premier tour des élections présidentielles en avril 2007 :
« Que Le Pen maintienne sa pression n’est pas étonnant non plus : Le Pen a été le seul à assumer une posture révolutionnaire, contre le « capitalisme financier », « l’oligarchie », voilà pourquoi une partie des masses est allé placer en lui ses espoirs de changement. Et à côté de ces masses voulant le changement, il y a la bourgeoisie impérialiste, la bourgeoisie financière, ultra-agressive. Une bourgeoisie qui n’est pas intéressée par le status quo ni par les explications « génétiques » de Sarkozy, mais par la mobilisation des masses en sa faveur de ses politiques militaires.
Le Front National est un parti politique qui s’est définitivement installé et ne cessera désormais de grandir. »
Cette dernière phrase est non pas « prophétique », mais le fruit de la justesse de notre analyse scientifique. On peut lire ici notre analyse des candidatEs à l’époque, et on voit aisément que la ligne de Jean-Marie Le Pen, menant un
tournant « populaire », préfigurait largement la ligne de Marine Le Pen. En étant scientifique, il était aisé de comprendre le mouvement en cours. Tout comme d’ailleurs nous constationségalement en 2007 que l’extrême-gauche traditionnelle connaissait son chant du cygne. Les faits l’ont prouvé : aujourd’hui, en 2011, le NPA s’est ratatiné et est au bord de l’implosion, LO est totalement congelé et la CNT s’est littéralement effondrée sur elle-même.
Nous ne disons pas cela pour vouloir rassurer : bien au contraire, nous avons été trop faibles (nous le savions) pour lancer une résistance un tant soit peu concrète à cette lourde tendance historique. Et le bulldozer réactionnaire n’est pas prêt de s’arrêter.
Néanmoins, nous avons réussi à nous concentrer sur l’essentiel : la science, avec sa démarche pratique et culturelle.
Nous avons non seulement mis à la disposition les documents classiques du marxisme-léninisme-maoïsme, mais nous avons également (et surtout) produit quantité d’analyses aux dimensions pratique et culturelle, qui justement doivent permettre de comprendre la réalité vite et bien. Vite et bien, car la bourgeoisie qui « mène le bal » est consciente des enjeux de classe. Elle va être sanglante. Les masses populaires, elles, s’extraient par contre du capitalisme et leur parcours est lent, difficile. On le voit aisément avec l’exemple terrible de ces dernières années où les masses arabe et juive ont été systématiquement montées les unes contre les autres (par les religieux, les sionistes et des gens comme Dieudonné). Donc, les masses vont se ressaisir, c’est inéluctable et il faut qu’elles gagnent du temps, et qu’elles frappent juste, grâce à l’avant-garde qui a pavé le chemin. C’est le sens de la guerre populaire comme processus prolongé, c’est le sens de la direction nécessaire qu’est le Parti – et c’est justement le Parti Communiste Marxiste Léniniste Maoïste que nous faisons vivre.
Sans impatience, dans une construction disciplinée idéologiquement et dans l’esprit de servir le peuple dans un processus prolongé, nous donnons vie à l’avant-garde, fragile nouveau émergeant contre l’ancien. Voilà pourquoi Marine Le Pen ne nous fait pas peur, elle n’est qu’un tigre en papier. Ce qui se déroule en arrière- plan, c’est la lutte des classes, et la tempête se lève, le vent gonfle le pavillon : le besoin de communisme suinte de tous les pores des masses populaires !