27 avr 2009

La grippe actuelle et les fermes-usines

Submitted by Anonyme (non vérifié)

La grippe qui se développe en ce moment au Mexique et ailleurs dans le monde, tombe-t-elle du ciel?

Ou bien est-elle liée au mode de production capitaliste, aux élevages intensifs?

Pour l'instant, bien rares sont ceux et celles assumant une position d'avant-garde à ce sujet, et les marxistes-léniniste-maoïstes sont bien entendu en première ligne.

Le capitalisme n'a en effet aucun intérêt à ce que la réalité soit comprise, en raison des changements de mentalité, de culture, qui en découleraient. Les élevages sont, comme les abattoirs, cachés, tout comme les laboratoires scientifiques militaires et les productions d'armes.

Voilà pourquoi l'Organisation mondiale de la Santé animale (OIE) a indiqué qu'«à ce jour, le virus H1N1 n'a pas été isolé chez l'animal. Il n'est donc pas justifié d'utiliser l'appellation "grippe porcine"». Il faudrait l'appeler "grippe nord-américaine".

Il s'agit de masquer que cette grippe n'existerait pas si les élevages intensifs n'avaient pas servi de pont vers l'être humain, la grippe porcine actuelle étant d'ailleurs une mosaïque de deux gènes de la souche classique nord-américaine de porc, deux segments génétiques «Swine» eurasien, le gène de l'hémagglutinine (HA) de la souche classique, plus deux gènes d'origine aviaire américaine et un gène de virus de grippe humain!

L'industrie capitaliste a donc été l'intermédiaire, le lieu de fusion de ces éléments; des études récentes de chercheurs vétérinaires américains ont même montré que 15 à 25 % des fermiers qui élèvent des porcs ont été infectés sans le savoir par des virus de cochons, ainsi que 10 % des vétérinaires. Et 30 à 50% des élevages de porcs américains sont infectés par l'un ou l'autre des virus porcins!

Bienvenue dans l'enfer du quotidien capitaliste, où la planète a été massacrée et la nature mutilée.

En attendant, aujourd'hui, on considère qu'il y a de fortes chances pour que Perote, une ville dans l'Etat de Veracruz au Mexique, constitue la source de la grippe porcine, en raison d'un élevage intensif (950.000 cochons par an), s'appelant Granjas Carroll, une filiale du nord-américain Smithfield Foods (deux articles en anglais à ce sujet: ici et ).

Bien évidemment Smithfield Foods dit qu'il n'y est pour rien, mais une forme de grippe s'était déclarée en février et mars; et il faut savoir que les bactéries restent présentes dans les déchets animaux pendant 2 à 12 mois, et de 3 à 6 mois pour les virus!

Le résultat ne s'est pas fait attendre: les producteurs de viande Smithfield Foods et Tyson Foods ont plongé respectivement de 12,40% et 8,87% en bourse aux USA, tout comme d'ailleurs les compagnies aériennes Continental Airlines (16,38%), Delta Air Lines (14,34%) United Airlines (14,04%), American Airlines (13,28%), tandis que Sanofi-Aventis et Roche ont gagné lundi respectivement 2,43 % et 5,86 %.

Le capitalisme se nourrit lui-même de sa propre folie. Car l'élevage intensif ne cesse de s'accroître, en raison du modèle culturel impérialiste.

Ainsi en Chine, la production de porcs est passée de 42 à 51 millions de tonnes de 2001 à 2006, sous l'influence de... Smithfield Foods.

Aux USA, l'Etat de l'Iowa comptait 337 fermes-usines en 1992 et 137 en 2002, mais le nombre de cochons «produit» par chaque fermes-usine est passé de 200.000 à 900.000.

En France, ce sont 15 millions de cochons qui passent chaque année par les abattoirs, et l'office de l'élevage explique même que : «la baisse des effectifs de truies n'a pas eu d'impact majeur sur le potentiel de production, exprimé en tonnes, en raison d'une augmentation constante des performances techniques et de l'alourdissement des carcasses.»

Intensité de l'exploitation associée au caractère extensif: les capitalistes, en intégrant toujours davantage d'animaux dans le processus de production, ont ouvert la boîte de pandore de l'enfer.

Ce qui se joue, par rapport à cette exploitation comme à toute exploitation en général, c'est la définition même de l'être humain - socialisme ou barbarie!

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