3 déc 2009

Le congrès de la CGT et l’échec du contre-projet syndicaliste révolutionnaire

Submitted by Anonyme (non vérifié)

La tenue du congrès de la CGT du 7 au 11 décembre 2009 à Nantes est une occasion de rappeler quelques principes essentiels, que toute personne révolutionnaire doit connaître.

Il y a déjà eu en France des périodes de l’histoire où il y a eu un syndicat largement majoritaire, disposant d’une grande capacité d’action. On peut penser à la France d’avant 1914, ou bien encore à la France au moment de 1968.

Est-ce que cela a suffi pour faire avancer la révolution? Non, cela n’a pas suffi.

Pourquoi? Parce qu’avant 1914 le syndicat refusait la politique, et s’est donc fait littéralement avalé par l’Union sacrée, le patriotisme. Parce qu’en 1968, le syndicat était dominé par les idées et conceptions du Parti « Communiste » français qui avait alors abandonné le camp de la révolution.

Cela montre que l’aspect principal est la stratégie, et non pas seulement la « pratique ».

Ainsi, depuis une quinzaine d’années, le syndicalisme révolutionnaire est revenu en force; il s’est posé en contre-projet. Il a profité très largement de l’hégémonie anarchiste et trotskyste à l’extrême-gauche.

Mais à quoi a-t-il amené, à des victoires? Non, il a réussi à occuper certains terrains, mais il n’a pas réussi à se transformer en mouvement révolutionnaire. Tout au plus a-t-il aidé à la naissance du NPA de Besancenot.

Pourquoi cela?

Parce que ce qui compte ce sont les idées, les conceptions, l’idéologie, la culture.

Bien sûr la politique compte aussi, mais si prédomine la culture de la confrontation révolutionnaire, l’idéologie combattante, alors une politique erronée se corrige aisément, et la lutte peut repartir de plus belle.

Le syndicalisme révolutionnaire considère lui qu’il est en soi une culture révolutionnaire. C’est faux et on le voit bien: il y a une multitude de questions qu’il ne pose pas, auquel il ne répond pas, auquel il n’a pas envie de répondre.

Les syndicalistes révolutionnaires sont incapables de répondre à la crise générale du capitalisme, à la décadence de la société française, à la crise écologique, au renforcement du fascisme…

Le syndicalisme révolutionnaire reste au fond un syndicalisme, c’est-à-dire que sa culture est celle de l’économisme, son horizon est borné, il ne peut pas comprendre la complexité de la société, et donc encore moins son implosion dûe à l’effondrement du mode de production capitaliste.

En ce sens, il est indigne des grandes tâches révolutionnaires qui s’annoncent, et cela il faut bien le comprendre.

Comprenons-nous bien: lorsque nous disons cela, nous ne disons pas que les révolutionnaires ne doivent pas travailler dans un syndicat. Cela dépend des situations. Mais dans tous les cas, le travail dans les syndicats n’est aucunement le principal, en aucun cas le syndicat n’est une fin en soi.

Ce qui est une fin en soi, c’est la Révolution. Mais franchement, quel rapport entre les structures syndicalistes révolutionnaires d’aujourd’hui et la révolution? Soit disant les syndicats préfigurent la société de demain! En réalité, ce sont des structures imbriquées dans les luttes de classe au sein du capitalisme, et non pas le débordant, donnant un élan à la lutte des classes.

Le fait est que le projet syndicaliste révolutionnaire a échoué: la CGT est de plus en plus disqualifié, mais les syndicalistes révolutionnaires ne sont plus capables de construire quoi que ce soit. Ils sont au mieux paralysés, au pire happés par la CGT elle-même.

Voilà pourquoi il faut rappeler que le syndicat n’a d’importance que dans la mesure où des travailleurs participent à la lutte des classes, dans la mesure où se font des expériences révolutionnaires – ce qui signifie la nécessité de la politique, de l’avant-garde, du Parti.

C’est-à-dire que, même dans l’éventualité où un travail dans les syndicats est possible, culturellement il est un aspect secondaire, l’aspect principal étant l’aspect culturel, ou l’aspect politique si l’on veut: la volonté d’avancer dans la révolution.

Et quand on veut la révolution, on doit le dire tel quel. L’opportunisme des trotskystes, anarcho-syndicalistes, syndicalistes révolutionnaires, etc., est ici flagrant. Le terme même de « révolution » est passé à la trappe!

Les opportunistes affirment être dans le syndicat pour faire avancer la révolution. Mais dès que le travail syndical a commencé, l’activité révolutionnaire disparaît, au profit d’un travail méticuleux, ennuyeux, administratif.

Est-ce là un travail révolutionnaire? Non, l’activité révolutionnaire consiste en l’agitation et la propagande. Elle trouble l’ordre dominant, et donc elle ne peut pas s’insérer tranquillement.

Quiconque fait tranquillement son travail, de manière administrative, sans produire des idées, des conceptions, des pratiques, une culture s’englobant dans la révolution, ne sert pas la cause du peuple.

Le congrès de la CGT ne va pas seulement montrer que les réformistes sont des réformistes. Il va montrer que bon nombre de révolutionnaires sont en fait tout aussi réformistes, pétris dans la culture syndicale, trouvant toujours des excuses pour justifier leur refus de la rupture.

Le PCMLM est justement cette rupture culturelle, politique, idéologique – pour le comunisme!     

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