Baruch Spinoza

24 déc 2014

Georg W.F. Hegel, nous l'avons vu, accorde une grande place à Baruch Spinoza dans la philosophie moderne ; Ludwig Feuerbach fait de même. « Spinoza est en fait l'auteur originel de la philosophie spéculative moderne », dit-il dans ses Thèses provisoires en vue d'une réforme de la philosophie.

Comme chez Georg W.F. Hegel, Baruch Spinoza est celui qui a assumé la totalité, mais qui a réussi à faire dégager l'horizon religieux encombrant cette perspective. Son panthéisme est l'intermédiaire entre la conception passée de l'univers au matérialisme.

D'ailleurs, à l'époque les anti-matérialistes avaient tout à fait compris les conséquences de la démarche de Baruch Spinoza. Ludwig Feuerbach explique ainsi ce mouvement général aboutissant forcément au matérialisme...

10 mai 2013

Spinoza défend un épicurisme scientifique, un aristotélisme tourné vers la matière seulement.
Autrement dit, le bonheur est possible, sur une base naturelle par une démarche rationnelle, en se tournant vers « Dieu » c'est-à-dire l'Univers, dont on est une composante et dont l'esprit n'est que le reflet...

10 mai 2013

La béatitude n'est pas le prix de la vertu, mais la vertu elle-même... L'objectif n'est plus ici la sagesse permettant de saisir abstraitement le monde, comme chez Averroès, mais la sagesse permettant de synthétiser le monde.

10 mai 2013

En affirmant que Dieu a des attributs dont la réalité fournit les « modes » d'existence, Baruch Spinoza dit la chose suivante : le monde n'existe pas sans Dieu et inversement, car Dieu éternel ayant fait quelque chose le fait forcément à la base et pour l'éternité (sinon il serait un homme divin « choisissant » et pas Dieu).

Mais alors, forcément, on retombe sur la théorie averroïste de ce que nous appelons le « reflet »...

10 mai 2013

Avicenne et Averroès ne pouvaient pas se débarrasser de Dieu, et ce pour une raison très simple expliquée par Baruch Spinoza, qui a buté sur le même problème. En effet, en l'absence du matérialisme dialectique, on tombe forcément sur une logique où il y a des causes et des conséquences.

Ce qui se passe alors, c'est qu'à un moment donné, il faut bien s'arrêter et trouver la « cause des causes. » Le matérialisme dialectique rejette cela, concevant l'univers comme s'auto-transformant et composé de couches infinies (tel une sorte d'oignon éternel et infini).

10 mai 2013

La définition même de Dieu dans l'Éthique ne prête à aucune confusion. Ce que Baruch Spinoza appelle Dieu, on l'apprend dès le départ, c'est « un être absolument infini, c'est-à-dire une substance constituée par une infinité d'attributs dont chacun exprime une essence éternelle et infinie. »

Il est très étonnant que les commentateurs bourgeois aient réussi à effacer autant la clarté limpide de la pensée de Baruch Spinoza, même s'il est vrai qu'il a tout fait pour masquer la nature réelle de sa pensée.

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